> Cet article est la suite de la rétrospective « Entendu en 2013 ». Lire les trois premières parties : « Le mal-être au travail, c’est fini ! », « Le diplôme, c’est fini ! » et « Le CDI, c’est fini ! »
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1- Le mythe : « On ne peut rien pour l’emploi sans la croissance ; or, la croissance n’est plus là. »
Ce n’est pas un mythe, et c’est même ce que l’Atelier de l’emploi qualifiait de « nouvelle donne » pour l’activité économique : nous sommes à l’ère de l’incertitude. Le Forum Economique Mondial, début 2013, ambitionnait de « restaurer la confiance et la croissance malgré la menace de chocs économiques et politiques ». La croissance, qui ne dépassera pas la barre de 1% en 2014, semble pourtant impossible à restaurer à court terme. Et l’emploi, dans tout cela ? « Le monde du travail restera durablement et profondément instable – retour de la croissance ou pas ». Un plaidoyer pour l’inaction ?
2- Ce qui change vraiment : dans l’incertitude, le salut par le territoire et l’innovation
Au diable la croissance, face au chaos de l’emploi, d’autres leviers se mettent en place. Au-delà même de l’injonction de réindustrialisation et de la vague du made in France, qui s’est déclinée hyperlocalement en une foule de « made in » régionaux, et au-delà des gisements d’emploi que représentent de nouvelles filières, les politiques de l’emploi et même la façon dont s’organise l’activité économique se redéploient, avec deux boussoles comme autant de convictions :
- face à la crise, point de repli sur soi mais plutôt un repli sur l’économie locale, et un fonctionnement en écosystème, qui, en terme d’emploi, permet de mieux cerner les besoins réels des entreprises… tant que celles-ci se décident à s’ouvrir à leur environnement ;
- l’intelligence sociale et économique : ce « repli » territorial, à l’échelle du bassin d’emploi, est plutôt une ouverture. L’open innovation industrielle en est un exemple caricatural, mais l’ouverture à ses partenaires, à sa filière, à ses sous-traitants, bref, le fonctionnement en réseau, dessinent de réelles mutations dans la vie des entreprises.
3- Le défi pour demain : les emplois non pourvus
Les entreprises, dans un environnement incertain, peuvent sortir du lot et « booster » leur compétitivité. Un défi majeur, de plus en plus intégré par les acteurs de l’emploi dans leurs politiques et par les entreprises dans leurs stratégies, reste celui des emplois non pourvus :
- en ne trouvant pas les talents dont ils ont besoin, les employeurs (qui sont plus d’un tiers, dans le monde, à rencontrer des difficultés de recrutement) voient se profiler une menace supplémentaire sur leur activité ;
- 400 000 projets de recrutement abandonnés par an, à lire en parallèle aux plus de 3 millions de chômeurs : l’enjeu des pénuries de talents est primordial sur le front de l’emploi. Le déploiement par le gouvernement de plusieurs milliers de formations sur-mesure, pour développer et mieux faire coïncider les compétences des candidats aux besoins des entreprises, est-il un signe, très « 2013 », d’un changement de mentalité ?
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