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Transport connecté et mobilité : le temps perdu n’existe plus ?

Depuis ce matin, le réseau « 3G+ » est accessible dans deux des principales gares RER de Paris. D’ici 2015, c’est l’ensemble du réseau de transports souterrains qui sera connecté, et les applications pour smartphones qui fonctionneront enfin correctement, sans coupures intempestives. Un gadget pour « tuer le temps » ? Loin de là : la mobilité connectée transforme nos vies, et le travail ; en rendant le temps de transport « utile », nous entrons dans l’ère de la véritable « mobilité », intelligente.

Avec la connexion, notre rapport au temps en est bouleversé. Georges Amar, théoricien de la mobilité, explique : « le transport est de la perte de temps : moins on en perd mieux c’est, d’où la « valeur vitesse », qui domine l’univers du transport. La mobilité, c’est la vie. Le temps de vie, on le gagne en le prenant, en le rendant utile et agréable ». Les gares, demain, seront des lieux de « création d’opportunités, de liens, de contacts, d’activités ».

Alors que les pauses sont parfois décomptées du temps de travail et que la notion de « retard » devient relative à l’ère de la mobilité, le temps passé dans les transports sera-t-il demain considéré comme consacré au travail ?

Que signifiera « attendre » demain ?

Nous ne sommes pas de plus en plus « mobiles » : les Français passent sensiblement autant de temps dans les transports aujourd’hui qu’il y a quinze ans. Mais la mobilité est de plus en plus intelligente, les lieux de transport, les hubs (carrefours), s’enrichissent. « Gares et Connexions », la cinquième branche d’activité de la SNCF, née en 2009, ferait de l’entreprise ferroviaire un « groupe de services de mobilité » plus qu’un transporteur, selon le sociologue et expert en urbanistme Julien Damon.

Travail en mouvement

Avec l’engorgement des réseaux routiers et la raréfaction du pétrole, la SNCF mise sur une diminution du transport à l’avenir et une intensification du télétravail. D’où l’offre naissante, appelée à se développer, en espaces de bureaux au sein des gares. La gare TGV de Belfort-Montbéliard, née en 2011, intègre par exemple un « home d’affaires », espace de coworking et de services dédiés au voyageur qui met à mal la notion même d’ « attente » : services de secrétariat, d’organisation, bureautique, Internet, etc.

Le wi-fi gratuit se développe dans les gares – comme à Marseille et Aix-en-Provence depuis cette semaine, l’usage des PC portables, smartphones et tablettes se généralise. La révolution numérique, dans les transports, c’est une révolution pour les « nomades » : ne plus « subir » les retards, ne plus perdre de temps, travailler où l’on veut, quand l’on veut … Qui l’eût cru ?

 

EDIT 10/11/2012 : Dans sa revue de presse « Casual Friday », le journaliste David Abiker réagit : « Demain on ne saura plus attendre. Et ça c’est triste car l’attente, on le sait, est la moitié du plaisir… ». Le e-magazine Regards sur le numérique (RSLN) dit substantiellement la même chose : « Pour les chercheurs du Social Issues Research Center d’Oxford, s’ennuyer n’est pas toujours un mal et bien au contraire : l’ennui serait une source d’équilibre personnel, qui nous permettrait d’être plus créatif ou de nous adonner à une forme nécessaire d’introspection. »

 

> Crédits images

  • Voyageurs et leur smartphone : issu du flickrstream de Fotomoe, sous licence CC
  • Metro : issu du flickrstream de PointCom, sous licence CC
  • Ordinateur portable dans un train : issu du flickrstream de Joan Fabrégat, sous licence CC
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