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Soyons raisonnables, exigeons l’optimisme (I)

« Soyons raisonnables, exigeons l’optimisme » ! On pourrait croire que c’est le mot d’ordre du printemps ; plusieurs livres, couplés à la parution de certains chiffres, tordent en effet le cou aux thèses déclinistes.

Tout récemment, Les trente glorieuses sont devant nous a été abondamment commenté. Écrit par Karine Berger et Valérie Rabault, cet ouvrage s’appuie sur une démarche originale, une approche en termes de business plan, afin de renouer avec l’optimisme.

Karine Berger (à gauche sur la photo), 37 ans, ancienne élève de l’Ecole Polytechnique, de l’ENSAE, de Sciences-Po et de l’Université de Droit Paris II.
Valérie Rabault, 37 ans, est diplômée de l’Ecole des Ponts et Chaussées. Elle travaille en banque et a été distinguée par Financial News parmi les 100 femmes les plus influentes de la finance européenne.

 

Le livre part d’un constat simple, selon les termes de Karine Berger : « la France se complaît dans son pessimisme. On a l’impression que tout ce que nous faisons, nous le faisons plus mal que les autres et que la réussite n’appartient qu’aux Allemands, aux Américains ou aux Anglais. Pourtant la France est la 5ème puissance économique mondiale, avec des entreprises comme Airbus leaders dans leur secteur, des PME impressionnantes de résistance… C’est un système qui a très bien fonctionné pendant les premières trente glorieuses, de 1945 à 1975″. Cet ouvrage vise donc à renouer avec ce qui avait si bien fonctionné.

Les trente glorieuses sont devant nous adopte une approche d’entreprise qui paraît pertinente, en voulant appliquer la notion de business plan à la France. Car « notre pays a un peu oublié que pour que les politiques économiques fonctionnent, il faut se donner des objectifs ».

Ce business plan se concentre sur plusieurs priorités, déterminées en fonction des atouts historiques de la France -ses « avantages comparatifs »- dans les transports, l’énergie, et la santé. Si ces choix peuvent être discutés, la logique qui y a présidé doit être saluée.

La France « a été capable d’innover et de développer de grands groupes (dans la santé avec Sanofi, dans l’énergie avec GDF ou dans l’aérien avec EADS). Mais elle est en perte de vitesse, car elle a arrêté d’investir dans ces grands secteurs industriels ». Elle doit donc miser sur ses atouts pour renouer avec le succès économique. En effet, par exemple, « nous avons la deuxième école de mathématiques au monde derrière les Etats-Unis. C’est un vivier de richesse intellectuelle que nous devons exploiter, pour faire des médicaments, des biotechnologies, de la recherche -en physique par exemple pour inventer le nouveau moteur permettant de consommer 2L aux 100 Km ! Et évidemment pour l’énergie ».

Enfin, les auteurs louent le modèle français, qui reposerait sur 3 piliers :

  1. La prise de risque, nécessaire à tout développement économique. « En France, celle-ci est historiquement portée par le public et le privé, partagée entre l’Etat et les entreprises. L’Etat est l’étincelle qui porte les grands investissements industriels sur 10 ou 15 ans, et les entreprises privées sont emportées dans la dynamique créée par l’Etat ».
  2. L’égalité, c’est-à-dire la cohésion sociale et la participation individuelle à la prospérité, passerait avant tout par l’éducation et « le fait que chacun a une chance de s’en sortir grâce à l’école et de gagner de l’argent pour contribuer à cette prospérité : quand on invente Airbus en France tout le monde y trouve son compte ».
  3. L’ouverture au monde, passée par la construction européenne, l’immigration, l’insertion dans la mondialisation. Elément considéré comme « clé, car cela crée la capacité à se rénover et à vivre tous ensemble sur le même territoire. »

Quel avenir économique veut-on construire pour la France pour les trente prochaines années ?, voilà la question à laquelle cet ouvrage se propose de répondre. Avec la ferme intention de renouer avec l’optimisme, dans le sillage de l’initiative Tous optimistes lancée par Jean-Hervé Lorenzi. Un optimisme ancré sur de solides raisons de croire en nous-mêmes, et des méthodes pour passer de la parole aux actes. Si les entreprises étrangères aiment la France, par exemple, c’est pour de bonnes raisons.

 

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