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Troisième trimestre 2020 : des intentions d’embauche mondiales en baisse

Alors que les intentions d’embauche des trimestres précédents affichaient un optimisme grandissant, le troisième trimestre 2020 fait état de prévisions inquiétantes. La crise sanitaire mondiale a mis la France entière en confinement pendant 8 semaines, engendrant une crise économique sans précédent. Résultat, juin 2020 accuse les chiffres les plus bas jamais enregistrés depuis la création de notre baromètre en 2003. Des prévisions inédites mais entreprises et gouvernements se battent pour redresser la barre.

 

Le baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le troisième trimestre 2020 a été élaboré à partir d’entretiens réalisés entre le 15 et le 28 avril 2020, auprès d’un échantillon représentatif de 1 093 employeurs travaillant dans 7 secteurs d’activité sur 5 régions de France. Une question leur a été posée : Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, jusqu’à fin septembre 2020 ? Comme nous l’avions craint lors du dernier baromètre début mars, ce trimestre rend obsolète les précédents relevés et impose un reset de l’emploi. 

Alors que les chiffres du chômage ont augmenté de 7,1% en juin 2020, les employeurs interrogés en France par ManpowerGroup annoncent, globalement, des intentions d’embauche négatives : la Prévision Nette d’Emploi s’établit à -11%. Cela représente un recul de 22 points par rapport au 2ème trimestre 2020 et de 21 points en 1 an. Une dégringolade historique qui touche l’ensemble du pays, voire du monde. De légères différences apparaissent en fonction des régions, et de grands écarts sont visibles d’un secteur à l’autre. Une note d’espoir cependant : 55 % des employeurs interrogés n’ont pas prévu de revoir leurs intentions d’embauche à la baisse. Ce n’est pas une progression certes, mais compte tenu du contexte, le statut quo est signe de combattivité.

« Ce baromètre reflète les conséquences économiques de la crise sanitaire, commente Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France. L’activité économique en France a plongé de 27 % au mois d’avril en raison du confinement, soit un peu moins que durant la deuxième quinzaine de mars, lorsque la chute avait été de 32 %. Les chefs d’entreprise anticipent une crise économique durable et limitent donc au maximum leurs prévisions d’embauche tant que l’incertitude demeure forte ».

 

Des régions plus touchées que d’autres

Les régions Est, Sud et Ile-De-France, sont les plus touchées avec respectivement -15%, -14 % et -13 %, soit en moyenne un recul de 25 points sur le 2ème trimestre. Des chiffres en totale opposition avec les résultats précédents.

La région Nord dont la progression était la plus constante, reste la moins touchée avec une baisse de -5 % des intentions d’embauche.

 

Des prévisions en chute pour toutes les entreprises

C’est l’hécatombe pour les grandes entreprises. Alors qu’elles affichaient des progressions impressionnantes avec +24 % le trimestre précédent, leurs intentions d’embauche chutent de 13 %, soit une perte de 37 points en 1 trimestre et 31 points en 1 an. Viennent ensuite les petites entreprises avec une baisse des prévisions de 16%, soit un recul de 25 points en un trimestre. Un taux plus élevé que pour les grandes entreprises mais un recul moins fort puisque leurs prévisions étaient moins importantes sur les périodes précédentes. Même constat du côté des moyennes entreprises : bien qu’elles affichent une baisse de 8 %, soit moitié moins que les petites entreprises, cela représente quasiment le même recul soit 23 points.

Enfin, ce sont les micros entreprises de 1 à 10 salariés qui souffrent le moins de la crise. Cela s’explique par leur taille. Les effectifs étant petits de base, leur fluctuation est plus subtile. Les intentions d’embauche baissent de 6% soit un recul de 7 points.

 

De grandes disparités par secteur d’activité

De façon assez logique, tous les secteurs ne sont pas égaux face au confinement. Alors que pour certains métiers, le télétravail s’est rapidement mis en place, d’autres fonctionnent principalement voire exclusivement en présentiel. C’est le cas pour l’hôtellerie-restauration. Alors que le secteur affichait la plus belle progression en début d’année, il subit une baisse catastrophique de -54 % au troisième trimestre 2020, soit une diminution de 66 points sur 1 période et de 71 points sur 1 an. Autres secteurs en souffrance, le commerce avec une baisses des prévisions de 16 %, l’industrie de 14 %, les secteurs de la finance et de l’assurance ainsi que la construction avec respectivement -11 % et -10 %.

Pas de prévisions positives sur les secteurs les moins touchés mais une stagnation à 0% pour les services publics et la production. Cela ne signifie pas un recul mais plutôt un statut quo.

Une crise sanitaire et économique mondiale

La pandémie s’est répandue à travers le globe, personne ou presque n’a été épargné tandis que la rapidité de réactions et les décisions politiques pour y faire face ont influencé les répercussions économiques. Reflet de cet état des lieux, certains pays tels que le Japon ou l’Allemagne réussissent tout de même à envisager pour les prochains mois des embauches avec +11 % et +1 %. Des chiffres en baisse et en recul, mais tout de même positifs.

En revanche, beaucoup de pays ont été touchés de plein fouet et subissent des baisses drastiques de leur taux d’emploi. . De fait, Singapour ou l’Espagne voient leurs prévisions nettes d’embauche chuter de 28 % et 12 % pour le trimestre prochain.

 

RESSOURCES

 

A propos de l’étude :

Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le 3ème trimestre 2020 a été réalisé dans 43 pays et territoires, entre le 15 et le 28 avril 2020 auprès de plus de 34 000 employeurs issus d’entreprises privées et d’organismes publics, dont 1093 employeurs en France.

Le chiffre de « prévision nette d’emploi » utilisé dans ce Baromètre est le résultat de la soustraction entre le pourcentage d’employeurs anticipant une hausse de leurs effectifs et le pourcentage d’employeurs anticipant une baisse. Il s’agit donc d’un solde net – pouvant être positif ou négatif – de perspectives d’emploi. Les données sont corrigées des variations saisonnières afin de refléter au mieux la réalité des perspectives. Ces corrections permettent d’analyser les données en lissant l’impact des fluctuations saisonnières, qui se reproduisent normalement aux mêmes périodes chaque année. Les données ainsi corrigées sont donc plus représentatives sur le long terme. Précisons que les chiffres pour le Portugal ne sont pas corrigés des variations saisonnières.

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Contact Presse

Marie Elissalde / 06 28 74 50 95 / 01 57 66 14 43

[email protected]

 

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