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De l’école à l’emploi : solutions locales à l’inefficacité globale

« Les compétences sont devenues la monnaie mondiale du 21ème siècle », …mais les jeunes en manquent trop souvent pour être aisément employables. En France comme dans le monde entier, les employeurs en font fréquemment le cruel constat : beaucoup de jeunes ne disposent pas des bases nécessaires pour avoir quelque chose de tangible à offrir sur le marché du travail.

Résultat : la pénurie devient critique et les entreprises s’inquiètent de plus en plus : l’étude annuelle de PriceWaterhouseCoopers montre que, dans le monde entier, seulement un chef d’entreprise sur trois pense qu’il réussira à dénicher localement les talents dont il a besoin.

L’entreprise ne doit plus être une terre inconnue des jeunes

Première cause du décalage : une orientation déficiente, qui conduit dans le mur nombre de jeunes ne connaissant « rien ou presque » à la réalité du marché du travail. Les premiers pénalisés sont les plus fragiles, qui ne disposent d’aucun réseau pour compenser les lacunes du système public.

Junior Achievement

Des initiatives voient le jour pour que l’entreprise ne soit plus une terre inconnue des jeunes. C’est le cas de « Junior Achievement », l’une des plus grandes organisations mondiales chargées de sensibiliser les jeunes aux réalités du monde du travail, qui voit 178 000 bénévoles soutenir plus de 4 millions d’étudiants par an Aux Etats-Unis. En France, de telles initiatives sont organisées sur certains territoires comme le bassin de Vitré – qui connaît le plein emploi.

L’alternance devient vitale

Au-delà de la sensibilisation et de la communication, il fait aujourd’hui consensus que les méthodes permettant d’apprendre en faisant (learn by doing) sont les plus adaptées aux nouvelles générations. L’alternance doit donc occuper une place centrale dans l’indispensable rapprochement entre l’école et l’entreprise, d’autant qu’elle a prouvé son efficacité : une étude de l’OIT a en effet montré que les jeunes ayant suivi des formations en alternance ont 30% de chances supplémentaires de trouver un emploi. Elle occupe ainsi une place de choix dans le programme de l’Union européenne destiné à soutenir l’emploi des jeunes, qui lui a même dédié un site Internet.

A ce titre, l’action de la Fondation « Education for Employment » au Moyen Orient et en Afrique du Nord paraît particulièrement pertinente. Elle développe des programmes de formation en alternance de courte durée (un à trois mois), centrés sur les besoins des entreprises locales. Travaillant en partenariat avec des ONG, associations et entreprises, elle s’assure systématiquement que des emplois pourront être proposés à chacun des bénéficiaires de ses formations.

Améliorer l’image des métiers techniques

Jeune ouvrier techno

Alors que la pénurie de compétences touche principalement ces métiers, il devient donc essentiel de changer cette perception – d’autant que les formations professionnelles assurent une meilleure insertion que les formations (ou filières) généralistes.
C’est pourquoi ManpowerGroup a lancé le programme Techreach aux Etats-Unis : des formations destinées à aider les potentiels candidats à développer les compétences nécessaires dans les secteurs en tension. Initialement prévu pour susciter des vocations dans les métiers de l’IT, il a été progressivement étendu à d’autres secteurs d’activité.

L’une des raisons de la prise de conscience tardive des vertus de l’alternance est que les métiers techniques sont souvent perçus comme « le signe d’une capacité intellectuelle limitée ». Largement partagé en France, ce constat vaut dans des pays aussi différents que l’Inde, le Mexique ou les Etats-Unis : là-bas aussi, les filières professionnelles sont considérées comme « inférieures » aux études académiques.

Les nouvelles technologies pour améliorer le dialogue jeunes-employeurs

Pour améliorer la perception des métiers et secteurs qui ont du mal à trouver les compétences dont ils ont besoin, le web constitue un excellent outil. En effet, la transparence véhiculée par Internet s’applique au marché du travail : les sites d’emploi (job boards) sont aujourd’hui à l’origine de 1/4 des recrutements et les réseaux sociaux sont voués à progresser en la matière.
Les industries technologiquesC’est pourquoi, en France, de plus en plus d’employeurs – comme Altran – ont compris l’intérêt de ces plateformes ; certains ont même recours aux serious games pour valoriser leurs métiers.

Dans les pays émergents ou en développement, la distance entre l’activité économique et les jeunes est encore plus grande, alors que ces derniers sont de plus en plus connectés. ManpowerGroup s’est donc associé avec Injaz Al Arab, un portail destiné à transmettre la culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation chez les jeunes arabes ; dans ce cadre, une plateforme de e-learning fondée sur le principe du tutorat a été développée.

Développer l’esprit d’entreprise

Les entrepreneurs manquent particulièrement dans les pays en développement ou émergents et, dans les pays occidentaux, les employeurs attendent de plus en plus que leurs salariés développe un « esprit d’entreprise », tourné vers l’innovation :

  • Quoi de mieux qu’un serious game pour confronter un jeune à la réalité du monde de l’entreprise ? Des initiatives comme celle de Kompany doivent être saluées et développées, en particulier en Occident. 
  • Dans le monde entier, des actions de promotion de l’entrepreneuriat se développent. Par exemple, ManpowerGroup et Microsoft ont mis en place, avec l’International Youth Foundation, le programme « Build your Own Business » au Moyen-Orient et en Afrique : il s’agit de soutenir les fondateurs de micro et petites entreprises via des formations en e-learning. Ces modules de formation sont gratuits pour les ONG.

L’insertion des jeunes n’est pas qu’une obligation morale : elle est aussi une nécessité économique.Le monde fourmille d’initiatives qui refusent qu’une génération entière soit sacrifiée. A une époque où un important chômage coexiste avec une pénurie de talents qui frappe partout, à tous les âges et tous niveaux de qualification, il s’agit donc, aujourd’hui, de fédérer les initiatives éparses – dont bon nombre ont prouvé leur efficacité – et de mutualiser les efforts pour développer les compétences des jeunes comme des moins jeunes, notamment au travers de partenariats publics-privé.

 

N.B : les principaux exemples cités dans cet article sont extraits du dernier Livre blanc de ManpowerGroup, « Wanted : Energized, Career-Driven Youth », paru à l’occasion du World Economic Forum Latin America et téléchargeable ici.

 

Wanted - energized Youth
Cliquez pour télécharger le Livre blanc
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