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France, Allemagne : une frontière, deux mentalités

« Dans cette ville historique de 21 000 âmes, au cœur de l’Alsace, le taux de chômage est d’environ 8%. A une petite trentaine de kilomètres de là, en Allemagne, la commune d’Emmendmgen, à peine plus importante avec ses 27 000 habitants, ne compte que 3 % de demandeurs d’emploi Le chômage des jeunes de moins de 25 ans y est de 7 %, contre 23 % à Sélestat. »

Comment un tel contraste peut-il exister à seulement quelques kilomètres de distance? Dans un article intitulé « France, Allemagne : une frontière, deux mentalités », un reporter du Figaro – New York Times raconte son enquête à Sélestat, ville française frontalière de l’Allemagne. Il met en lumière les différences culturelles soutenant les meilleures performances allemandes en matière d’emploi.

Le reportage concède certaines limites du « modèle allemand » :

  • la France peut s’enorgueillir d’une natalité plus forte ;
  • en France, les femmes participent plus au marché du travail, ce qui gonfle mécaniquement les statistiques du chômage ;
  • « les Français travaillent pour gagner leur vie et les Allemands vivent pour leur travail » selon Boris Gourdial, directeur de l’Agence fédérale allemande pour l’emploi à Fribourg.

Cela étant, on peut difficilement contester que « un travail correct avec un salaire est préférable au chômage », notamment pour les jeunes. C’est notamment sur ce point que le reportage souligne les forces « culturelles » allemandes en matière d’emploi, notamment grâce à des liens étroits entre enseignement et entreprises.

  • « En France, beaucoup de parents et d’enfants considèrent toujours les formations et diplômes professionnels comme un échec ou le signe d’une capacité intellectuelle limitée. Ici, cela signifie qu’on a raté sa scolarité. En Allemagne, cela n’a rien a voir avec la valeur ».
  • Par l’apprentissage, les élèves allemands « trouvent souvent un emploi à plein-temps auprès des entreprises qui ont investi dans leur formation. »

"La nuit des morts-vivants industriels"Le reportage est aussi révélateur du « fétichisme industriel » français :

« L’Allemagne a conservé sa base industrielle et sa compétitivité tandis que la France dépend davantage des services, faute d’avoir un vivier important de PME. »

Les services, une « faiblesse » économique ? Pourtant, ils irriguent l’industrie et représentent un gisement d’emplois. C’est pourquoi il faut dépasser cette opposition artificielle entre industrie et services, qui « brouille le choix des générations futures ».

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