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Agences d’intérim, dialogue social et flexisécurité : des transitions gagnantes

Lors de sa dernière réunion régionale, à Oslo, l’Organisation internationale du travail (OIT) a cherché à contribuer à « restaurer la confiance dans l’emploi et la croissance ». A cette occasion, Annemarie Muntz, la présidente d’Eurociett (la confédération européenne des agences d’emploi), a rappelé l’engagement des agences d’emploi au niveau mondial : lancer 75 millions de jeunes sur le marché du travail et créer 18 millions de nouveaux emplois d’ici 5 ans. Pour cela, les professionnels du secteur ont besoin de marchés du travail fluides, souligne-t-elle.

De l’école au travail, du temporaire au stable, du chômage à l’emploi : « bâtir des transitions paye »

[encadre] Eurociett (qui rassemble 30 fédérations nationales – dont le PRISME – et plusieurs membres partenaires, comme Manpower) a mis en lumière le rôle de facilitateur de transitions que joue l’intérim.

  • Du chômage vers l’emploi : en France et en Italie, 40% des personnes travaillant via les agences d’intérim étaient auparavant au chômage. En Allemagne, si l’on compte ceux qui n’avaient jamais travaillé, ce chiffre s’élève à 60%.
  • Des emplois temporaires aux emplois permanents : en Belgique, un intérimaire sur deux déclare avoir recours aux agences d’emploi afin d’améliorer ses chances de trouver un emploi permanent.
  • De l’école au travail : pour de nombreux jeunes, le travail temporaire constitue la première expérience professionnelle. Aux Pays-Bas, un intérimaire sur deux a moins de 25 ans. En France, notre « voyage au pays de la débrouille » avait montré que le premier réflexe des jeunes qui veulent vite gagner leur vie est de s’inscrire dans une agence d’intérim.
  • De la fragilité à l’insertion : à l’heure du nécessaire allongement de la durée du travail, l’intérim joue un rôle croissant dans le maintien des seniors dans l’emploi : en Italie, par exemple, la proportion de plus de 40 ans parmi les intérimaires a doublé en dix ans. Aux Pays-Bas, un tiers des intérimaires sont des chômeurs de longue durée, personnes handicapées ou « minorités visibles ».

L’ensemble du rapport, co-publié par Eurociett et UNI Europa, fédération de plus de 300 syndicats, montre que « bâtir des transitions paye ».

« Des transitions positives et progressives » : un défi pour le dialogue social, la France citée en exemple

Ces transitions sont au coeur de la « flexisécurité », elles visent à renforcer à la fois la flexibilité des entreprises, la mobilité et la sécurité des individus (via le développement des compétences et la sécurisation de leurs parcours professionnels). Elles représentent donc un véritable défi de société. Pour le relever, les gouvernements devraient « trouver le bon équilibre » permettant de mettre en place « des transitions positives et progressives ». Au-delà des réformes législatives, Eurociett promeut le dialogue social, la mise en lumière des bonnes pratiques, et la définition d’orientations partagées par les différents acteurs.

Accords novateurs pour la formation des salariés intérimairesEurociett félicite la France pour la place accordée au dialogue social et au partage des bonnes pratiques – un satisfecit qui vaut son pesant d’or dans un pays classé 137ème sur 144 par le Forum économique mondial pour la qualité de la coopération employeurs-salariés.

Les agences d’emploi, « laboratoire social » avancé

Dans notre pays, l’importance de la protection sociale et du développement des compétences via la formation seraient bien intégrés par les acteurs, qui ont une « conscience commune » de la nécessité de « réduire les effets négatifs de l’intérim sur les aspects de l’insertion non liés au travail (santé, logement, crédits) ». Le bilan de 20 ans d’existence du Fonds d’action sociale du travail temporaire (FASTT) en France l’a montré avec force : de passerelle à tremplin, les agences d’emploi sont un « laboratoire social ».

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