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Publié le 17 mai 2013

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Semaine de l’emploi #31 – Novlangue, patois et coréen : à en perdre son latin

Lundi – Sans langue de bois

 

« La petite université de La Rochelle croule aujourd’hui sous les demandes d’inscription » à ses cours de langue coréenne. Pourtant, alors que « le consul de Corée est venu en personne déposer à la fac des propositions de stages dans des entreprises », le doyen a dans un premier temps « purement et simplement annoncé la fermeture de la filière ». La raison ? La recrudescence d’« étudiantes en majorité éprises de show-biz coréen », sitcoms et K-pop en tête.  La mondialisation du marché du travail ne se fait visiblement pas à n’importe quel prix…
Pendant ce temps-là, les lignes de code remplaceront-elles bientôt l’anglais comme lingua franca mondiale ? Le Journal du Net classe ces langues bien vivantes :

Mardi – La (nouvelle) parabole des talents

Autre préoccupation linguistique avec ce billet « vocabulaire » de David Abiker : parler de « talent », ce serait, si ce n’est un drôle de patois RH, de la « novlangue ». Morceaux choisis :

« En 30 ans, plus la com’ de recrutement vous a flatté, prêté tous les talents, moins elle vous a recruté. (…)  La publicité vous prête un talent qu’elle ne décèle jamais dans les phases ultérieures du recrutement, curieux non ? Le talent n’est certes pas fait que pour les artistes, mais le mot appliqué à l’entreprise entretient le mélange des genres toujours plus grand entre la grande récré du show-business et la réalité du travail, encourageant toujours plus la confusion entre casting et recrutement, entre le monde du travail fictif et la réalité. (…) Communiquer sur sa volonté d’attirer les talents, c’est tout simplement se moquer du monde avec 3,2 millions de chômeurs qui, j’imagine, n’ont pas fait que démériter. »

Les lecteurs de l’Atelier de l’emploi n’auront pas manqué de relever que le slogan qui a présidé à la création de ManpowerGroup est « Bienvenue dans l’ère des Talents ». De la novlangue déconnectée des réalités, pour donner bonne conscience à des employeurs « frileux et pingres » ? Le mot « talent » qui s’est imposée dans le jargon RH peut évidemment se révéler bien pratique pour masquer les propres insuffisances des employeurs et les déséquilibres structurels de notre système. Mais sur l’Atelier de l’emploi, le terme recouvre précisément la nouvelle réalité du monde du travail :

  • Alors que l’économie est de plus en plus complexe et mouvante, les « compétences interpersonnelles », soft skills, la capacité d’apprentissage et d’adaptation deviennent décisives : désormais, c’est le « talent », au sens d’ « aptitudes naturelles » qui doit être recherché par les recruteurs, pas seulement une liste figée de compétences.

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  • La France manque autant de « têtes bien pleines » que de « bras », ce qui pourrait lui coûter l’équivalent de 4,5 millions d’emplois : l’expression « talent » souligne aussi le fait  que l’on a besoin de tout le monde – des cerveaux autant que des « intelligences de la main ».

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  • Au 21ème siècle, dans l’économie de la connaissance, le génie humain deviennent le moteur de la croissance des entreprises – d’où l’expression de « richesses humaines ». C’était d’ailleurs le sens original du mot « talent« , issu du grec ancien mais aussi du breton « talea », pour « lingot de fer ». Le talent, c’est de l’or : les Bretons l’ont bien compris et mettent cette idée en œuvre avec le Pacte Pen Breizh !

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Ere des talents
Cliquer pour agrandir

Ce qui n’empêche pas de reconnaître le talent de David Abiker dans sa critique du paradoxe d’un chômage de masse qui coexiste  avec des « pénuries ».

Mercredi – Scary movies

« Gabegie le magnifique », « L’homme qui en bavait trop », « Le cercle des pépètes disparues », « Les raisins secs de la colère » : plutôt que de jongler avec les mots de la crise, les twittos réinventent des titres de film pour se moquer de la récession, annoncée en début de semaine. Grand classique de la « langue Twitter », des jeux de mots contre les maux : florilège ici.

Jeudi – Petite courge et grande cuisine

Est-il plus facile d’inverser une « courge du chômage » qu’une « courbe du chômage » ? Cela nécessiterait de nouveaux ustensiles dans la « boite à outils » du Président.

Serait-ce arrivé si François Hollande twittait lui-même ?

 

Vendredi – Qu’importe le flacon…

« La Région Nord-Pas-de-Calais se rêve en pionnière d’une nouvelle économie », nous apprend La Tribune, en se payant les services de Jeremy Rifkin, l’économiste théoricien de la troisième révolution industrielle. Folie ? Plutôt bon signe d’attractivité et d’ambition, réplique Nicolas Bouzou : un cap de long terme et de l’innovation, des nouveaux atouts nordistes pour l’emploi et la croissance de demain ?

 

Samedi/Dimanche/Lundi (?) – En mai, fais ce qu’il te plaît

Pour occuper son (long, ou non) week-end : relire la dernière semaine de l’emploi, consacrée aux ponts et jours fériés… ou s’affairer dans les méandres de la novlangue législative pour savoir si vous travaillez lundi :

Les nouveaux langages sont décidément en vogue. Le Vatican espère beaucoup d’eux, à l’approche du lundi de Pentecôte qui se profile… :

Les twittos de la semaine :

  • @journalsudouest
  • @jouraldunet
  • @DavidAbiker
  • @xternisien
  • @elysee
  • @humourdedroite
  • @ssoumier
  • @nbouzou
  • @B_Roger_Petit
  • @enguerran974
  • @PCCS_VA
> Image de « une » issue du flickstream de Happy Batatinha
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