Tariq Krim est un webentrepreneur qui réussit. Il a notamment créé l’agrégateur Netvibes et dirige, aujourd’hui, Jolicloud. Il propose dans Le Point « cinq idées pour réinventer la France à l’ère du numérique ».
La France, comme de nombreux pays occidentaux, manque de Talents pour mener la « révolution numérique ». Tariq Krim rappelle combien les technologies sont des gisements d’emplois. Il met le doigt sur un nouveau type de décrochage scolaire en suggérant d’« éradiquer l’analphabétisme numérique » :
« La France a besoin aujourd’hui de 200 000 développeurs. Que fait l’école ? La programmation, le latin du XXIème siècle, doit être introduite dès la sixième. Enfin, créons une université du numérique en ligne, gratuite, ouverte à tous, avec des diplômes reconnus par l’État. »
Cette université du futur suivrait-elle le modèle de edX, la plateforme de e-learning de Harvard, du MIT et de Berkeley ? Quoi qu’il en soit, rappelons que 80% des éditeurs de logiciels envisagent une augmentation de leurs effectifs, les développeurs représentant 30 à 40% des profils recherchés selon le Munci, l’association professionnelle des informaticiens.
Ses autres propositions :
- Une nouvelle politique de santé. « Aujourd’hui, tout Français devrait avoir accès à la prévention assistée par smartphone (…). Cela permettrait à l’Assurance maladie de sérieuses économies, de renforcer le leadership de nos start-up et de définir un nouveau standard de justice sociale : l’accès à la prévention moderne pour tous. »
- L’État 100 % numérique en cinq ans. « Passons tous les services de l’État sur mobile, simplifions les interfaces et les services. Pourquoi la France ne serait-elle pas le pays qui montre l’exemple ? »
- Le « made in France » 2.0. Tariq Krim partage l’enthousiasme de The Economist : l’imprimante 3D serait « notre seconde chance de recréer notre industrie : produire à la demande des modèles uniques, réinventer la haute couture, les petites productions indépendantes, les pièces détachées (…). C’est aussi le retour des usines en France. Il faut soutenir ce secteur en ouvrant la porte du financement collaboratif, qui permet aux clients de soutenir des projets avant leur production. »
- Un chief technology officer pour la France. « Comme aux États-Unis, il devient urgent de nommer un CTO (directeur technique) capable de définir une action cohérente de l’État, de soutenir les start-up françaises et de réduire les dépenses idiotes ou inutiles. »