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Semaine de l’emploi #22 : Séance de travaux pratiques

Samedi/Dimanche – Histoire d’amour dans le métro, plaisir solitaire au cinéma

« A quoi ressemble le Parisien ? » Tristan Bromet, conseiller du maire de Paris, relaye le portrait-robot dressé par Direct Matin et l’INSEE. Une récurrence : le Parisien est un être plutôt solitaire. Plus de 25% des habitants de la capitale vivent seuls – alors que la moyenne nationale est de 14% – et près d’un cinéphile sur cinq va souvent admirer les oeuvres du septième art seul,« habitude quasi inexistante ailleurs ». Entre la métropole et l’individu, c’est presque une histoire d’amour.

Portrait-robot du Parisien - Direct Matin

A Paris, on pratique « le jeu de l’amour et du hasard » : sur Twitter, la ville de Paris relaye une cartographie interactive des amours souterraines : « Dis-moi où tu me plais » est une compilation des petites annonces postées pour retrouver le(a) cher(e) inconnu(e) croisé(e) dans le métro. On y apprend que les rousses sont particulièrement recherchées à Montparnasse, et les hommes à trottinettes à Châtelet. Parisiens seuls et pas fiers de l’être, prenez le métro ce week-end !

Dis-moi où tu me plais

Lundi – Post-it : penser à prendre le pouvoir

L’Indien Gautham Gosh s’enthousiasme sur un discours de la PDG d’IBM, Ginni Rometty, qui annonce que les  réseaux sociaux, le développement exponentiel de la mobilité, le cloud computing et le big data vont de plus en plus influencer la prise de décision, la production de valeur ajoutée et le rapport au consommateur. La « troisième vague de la technologie » déferle sur l’individu et lui donne le pouvoir, ce qui doit pousser les entreprises à devenir « des organisations authentiques », sincères, transparentes.

Attention aux prophéties toutefois. « Dans le cycle des technologies, nous sommes souvent de l’ordre de la croyance, et où la mode, la Hype, a décidément tous les droits sur la raison », avertissait InternetActu en 2010. Autre incitation à la vigilance : si 90% des emplois nécessiteront des compétences technologiques en 2015, « aujourd’hui même, l’économie numérique, secteur de grande productivité et porteur de croissance, se révèle peu créatrice d’emplois ». Sur ce sujet, il existe comme un malentendu

Mardi – Cajoler les robots, ils créent des millions d’emplois

Baxter L’incertitude règne aujourd’hui : les robots vont-ils tous nous mettre au chômage ? La récurrence de la question désespère le journaliste et blogueur Pierre Tran, qui explique que « plus de deux millions d’emplois vont être créés dans les huit prochaines années par les robots. » Un « point de basculement » aurait été atteint dans la robotique, les ventes de robots industriels explosent. Exemple : Baxter, « un assistant qui va travailler aux côtés de l’homme, pas le remplacer, pour le libérer des tâches répétitives, sans valeur ajoutée. Et donc le rendre plus productif. » Dites bonjour au « robot de fabrication collaboratif »… Et accueillez-les dans vos open spaces, ils vont sauver l’emploi !

Avec ou sans robot, le travail collaboratif se développe et se communautarise à l’ère de la mobilité. L’Europe est à l’avant-garde du coworking, relaye ZeVillage, avec 1 160 espaces comptabilisés – plus qu’aux États-Unis -, dont 161 en France, 6ème mondiale. Pour le philosophe Bernard Stiegler, dans une interview d’Elsa Fayner pour Rue89 republiée par Metis Europe« un nouveau modèle du travail » est en passe de naître : une ère du tout-contributif, où collaborent les forces de travail, mais surtout les savoirs.

Les robots ne remplaceront pas les humains… en tout cas pas « tant que les humains conserveront l’avantage de la flexibilité cognitive ». La FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) décrit le travailleur de demain comme « un mouton à dix pattes », devant gérer à la fois les changements, la numérisation, l’interactivité et l’instantanéité, la surabondance des informations, le temps et l’urgence, l’espace et le travail à distance, la vulnérabilité, la transparence… Demain, il s’agira de maîtriser design mindset et autre novel and aptative thinking. Bonjour les maux de tête ?! Le sujet était au coeur d’un grand colloque mardi. L’Atelier de l’Emploi y reviendra ; en attendant, le hashtag #transfotravail et la plateforme Digiwork vous en diront plus.

Mercredi – Reprendre les maths avec souplesse

Une de 20 minutesPrès de 100 000 emplois détruits en 2012, dont presque 30 000 dans l’industrie. Les chiffres publiés mercredi par l’INSEE ont beaucoup circulé dans la « twittosphère », signe d’une inquiétude généralisée. Dans une campagne de communication à la une de 20 minutes, Pôle emploi invite à l’empathie les salariés qui se sentiraient l’âme grincheuse plutôt qu’amoureuse dans les transports.

La croissance se fait attendre, certains craignent une « équation infernale ». Le Nouvel Economiste se montre plus optimiste : en France, les entreprises ont répercuté la baisse de leur activité sur leurs gains de productivité et leurs marges plutôt que sur les effectifs. C’est l’un des outils de l’accord sur la sécurisation de l’emploi qui, d’après le Président de la République, fait partie d’un arsenal destiné à lever les « blocages » qui mineraient la France : « c’est du blocage que vient le mal, c’est de la souplesse que vient le salut », résume Thomas Wieder.

En attendant, « Agissons pour l’Emploi » a montré qu’il y avait d’importantes marges de manoeuvre pour créer de l’emploi sans avoir à attendre le retour de la croissance et la levée des freins français. Et après avoir interrogé 1000 employeurs français, le Baromètre Manpower des perspectives d’emploi réchauffe un peu l’atmosphère enneigée : on peut s’attendre à un – léger – redoux pour le printemps. Pour la première fois depuis 18 mois, les prévisions des employeurs s’améliorent… mais il faut avouer que notre pays fait bien pâle figure face au dynamisme des émergents, Turquie et Brésil en tête.

Jeudi – Entreprendre dès le berceau, une belle « Vie de merde »

Jeudi, l’INSEE publiait son indicateur mensuel de l’évolution des créations d’entreprises en France : on observe une baisse de 1,7% par rapport à l’année précédente, de 2,7% par rapport au trimestre précédent, et même de 7% sur les trois derniers mois pris ensemble par rapport à l’année précédente. Les secteurs les plus en panne : construction, industrie, et commerce. Comment faire pour que la France retrouve ses esprits (d’entreprise) ? L’Agence pour la création d’entreprise (APCE), relaye un rapport de deux députés (PS et UMP), qu’elle résume d’une formule : il faut agir « dès le berceau », ou presque. Les élus préconisent de créer une option « création d’entreprise » au bac, et même de « sensibiliser les jeunes à la création d’entreprise, dès l’école primaire avec des mini-entreprises ».

Selon eux, « il n’est pas plus difficile de créer son entreprise en France qu’ailleurs en Europe » mais l’accompagnement doit être radicalement adapté et simplifié. Et pour ne pas décourager les entrepreneurs, il faut les stimuler… comme au Québec : « Foncez, tout le Québec vous admire ! » lance une campagne de l’État. La France, malgré les idées reçues, aime ses entrepreneurs : l’envie d’entreprendre a bondi de 40 à 43 % ces dix dernières années alors qu’elle chutait partout ailleurs ; elle dépasse désormais la moyenne européenne.

Faut-il foncer dès le berceau ? « J’ai fait mes premiers pas de développeur à 9 ans, créé l’architecture de sites web dès 12 ans, fondé ma première entreprise de vente de noms de domaine à 14 ans » explique le fondateur de VieDeMerde.fr, le site humoristique à grand succès qui dégage aujourd’hui un million d’euros de chiffre d’affaires de par le monde. Un succès qui est aussi passé par…« un diplôme universitaire Création d’entreprise ».

Vendredi – Post-it : penser à être beau

Vendredi dernier, la journée des droits des femmes était l’occasion de revenir sur leurs attentes au travail. Parmi 5 000 femmes interrogées, 50% déclaraient être conscientes que leur apparence physique « fait de l’effet » tout en considérant que celle-ci « n’a pas eu d’impact majeur dans [leur] carrière ». 22% nient tout impact, même mineur. Lucidité, mauvaise foi, oeillères ? L’étude ne le dit pas. Mais pour un homme, être beau peut faire gagner 22% de plus que la moyenne, écrit le Telegraph. Les plus laids pourraient même gagner jusqu’à 26% de moins que la moyenne. Après l’égalité salariale hommes-femmes, une autre ségrégation à combattre…

 


Les twittos de la semaine :

  • @tbromet, @Paris, @pierrejdlf, @GautamGhosh, @InternetActu, @PierreTran, @la_fing, @Cap_Digital, @ZeVillage, @ElsaFayner, @Metis_Europe, @Olivier_Auguste, @LeNouvelEco, @ThomasWieder, @inseefr, @MamzelleB, @lentreprise, @CercleEchos, @Lea_Lejeune, @viedemerde, @Telegraph
> Image de « une » issue du flickstream de Thomas McGowan
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