Si les relations entre les individus et les organisations sont souvent imperceptibles, nous entrons à l’ère des réseaux et de la coopération. Les pôles de compétitivité et Internet symbolisent autant qu’ils portent une économie de l’innovation collaborative, dont les territoires sont partenaires et acteurs. Infographies.
Transparence vs. opacité : visualiser l’invisible monde des réseaux
Nous entrons dans « l’ère des réseaux ». Cette prophétie, qui emprunte au registre de la science-fiction, est devenue banale. Routes, téléphone, transport aérien, distribution d’électricité, poste : ces réseaux-là ne sont pourtant pas nouveaux, les organisations clandestines (réseaux terroristes, réseaux mafieux) ou occultes non plus. Un réseau, c’est une organisation qui relie des personnes, des institutions, des équipements : quoi de neuf sous le soleil ?
Ce qu’il y a de nouveau, c’est Internet, fondé sur la mise en relation des informations, individus et organisations. Internet, c’est « le réseau des réseaux », une « économie de la relation », une « Troisième révolution industrielle », une société transformée. Cette révolution n’est pas toujours perceptible : le monde des réseaux peut être opaque, les réseaux d’énergie renouvelable peuvent être invisibles. Mais Internet et sa transparence aident à dévoiler les relations entre les individus et les organisations.
« Faire plus avec moins », un défi commun aux entreprises et aux territoires
Les territoires sont « acteurs de ces mutations » – c’est le thème du Congrès de l’Association des maires de France qui se tient actuellement : les réseaux de coopération se multiplient. Communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines, communautés rurales : les efforts sont mutualisés, on travaille en commun. Avec la crise des finances publiques, cette tendance est amenée à se développer.
Parce que les territoires eux aussi doivent « faire plus avec moins », les pôles de compétitivité et clusters marquent une tendance forte des politiques d’attractivité.
Polariser pour mieux connecter, donc innover
Les pôles de compétitivité, c’est l’association d’entreprises, centres de recherche, organismes de formation et collectivités territoriales (région, départements, villes et communes) engagés dans un cluster labellisé par l’Etat. Par cette mise en réseau des acteurs de l’innovation, les pôles visent à renforcer :
- la croissance et la compétitivité de l’économie française : pour innover, « l’union fait la force » ;
- l’implantation territoriale d’activités à fort contenu technologique ou de création, principalement dans l’industrie ;
- l’attractivité de la France, grâce à une visibilité internationale renforcée ;
- l’emploi.
Parce que le modèle des « pôles » multiplie les connexions, il est efficace. Le « tableau de bord de l’attractivité » est édifiant : ces connexions s’essaiment.
Le numérique, accélérateur de particules
Comme les infrastructures de transport, le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) donne aux territoires de la vitesse, atout majeur aujourd’hui, explique le tableau de bord :
« Ces liaisons doivent embrasser tous les champs de la grande vitesse. […] L’enjeu est de développer le potentiel de compétitivité des entreprises et de l’économie française, en facilitant et en accélérant la circulation des personnes, des informations, des capitaux et des marchandises. »
La France compte actuellement neuf pôles de compétitivité spécialisés dans les technologies numériques, rassemblant près de 2 500 entreprises. Et comme en matière d’emploi, il n’y a pas une, mais des France du numérique.
Des France du numérique : les créneaux des coopérations
D’autres pôles de compétitivité et clusters sont irrigués par les TIC :
- le pôle S2E2 (Sciences et système de l’énergie électrique) dans la région Centre, spécialisé notamment dans les smart grids
- la très forte dynamique e-santé née en Aquitaine et en Languedoc-Roussillon,
- l’émergence d’un solide pôle jeux vidéo à Montpellier, tiré par Ubisoft
- la Picardie mise sur le logiciel libre, la Bourgogne sur l’e-learning, le Nord – Pas de Calais sur l’e-commerce
- l’Auvergne est la première région de France couverte à 100% en très haut débit, ce qui lui a notamment permis d’attirer quelques grands acteurs du secteur des services
Une étude de CapGemini et du MIT révèle que les entreprises les plus avancées en matière digitale seraient plus profitables à hauteur de 26% en moyenne par rapport à leur concurrence. La carte des datacenters, ces nouvelles usines du numérique, indique bien où, en France, se trouvent ces entreprises de pointe.
La proximité, atout essentiel dans le virtuel !
Dans le contexte d’une économie qui se numérise à grande vitesse, la Ministre de l’économie numérique Fleur Pellerin affirme l’importance des territoires :
« Le numérique est une économie dans laquelle la fertilisation croisée, la proximité physique, produit les gains d’efficience les plus substantiels. Il faut pousser la logique de grappe, de cluster. »
>>> Pour en savoir +
- Interview de Fleur Pellerin sur le site de L’Usine Nouvelle
- Dossier « Les France du numérique » par L’Usine Nouvelle
- « Tableau de bord de l’attractivité de la France », édition 2012
>>> Crédit image
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Image utilisée en Une de ce billet : « My Facebook Network », issu du flickrstream de raph.ae/, sous licence CC