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La France, l’un des pays les plus attractifs d’Europe. Jusqu’à quand ?

Les mauvaises nouvelles s’accumulent mais la France reste l’un des pays les plus attractifs d’Europe, révèle l’édition 2012 du « tableau de bord de l’attractivité », réalisé notamment par le Centre d’Analyse Stratégique (CAS) et l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII). Pour combien de temps ? En pleine crise des finances publiques, l’étude montre que nous ne semons pas vraiment les graines de notre croissance future. Dans la compétition mondiale, l’attractivité de nos Talents est menacée.

Les entreprises étrangères aiment la France : 30 000 nouveaux emplois par an, un quart des effectifs de l’industrie

Positionnement géographique, taille du marché domestique, qualité de ses infrastructures, qualité de sa « main-d’oeuvre », performance de son système éducatif, cadre de vie privilégié : la France possède de nombreux atouts. Résultat : nous sommes, en Europe, dans le trio de tête des destinations privilégiées des investissements étrangersqui créent quelques 30 000 emplois chaque année.

Au total, les entreprises étrangères emploient près de deux millions de salariés dans notre pays et les filiales de groupes étrangers représentent un quart des effectifs salariés de l’industrie manufacturière. La crise économique n’a pas enrayé cette dynamique : depuis 2008, chaque semaine voit treize entreprises étrangères s’installer ou renforcer leur activité en France. Et ces investissements se multiplient dans des activités de R&D à fort contenu technologique, porteuses d’innovation et de croissance.

Productivité - attractivité

L’innovation patine : les moteurs de la croissance négligés ?

La qualification et la productivité de sa « main-d’oeuvre » sont un des atouts de la France, soutenu par les dépenses publiques d’éducation (6% du PIB en 2008). Mais si la dépense annuelle par étudiant est supérieure à la moyenne de l’UE, elle reste nettement inférieure à celle des Etats-Unis ou de la Suède. Au-delà de la quantité, c’est plutôt la « qualité » en termes de croissance, la spécialisation de notre population active actuelle et future, qui interroge.

Le génie humain et l’innovation technologique sont les principaux moteurs de la croissance des pays industrialisés. Or en termes d’innovation, la France patine ; si l’on s’intéresse aux “ressources humaines en sciences et technologies” (RHST : diplômés de l’enseignement supérieur + personnes employées sur un poste scientifique pour lequel un haut niveau de qualification est exigé), on comprend mieux pourquoi : avec 34% de l’emploi total en 2010, la France se situe à peine au-dessus de la moyenne européenne. Certes devant le Royaume-Uni (29%), mais derrière la Suède, les Pays-Bas, l’Allemagne (38%) et la Finlande.

Et l’attractivité des Talents ?

Alors que les pays émergents progressent à vitesse V, la médiocrité des compétences scientifiques des élèves français, confirmée par la dernière enquête PISA, inquiète. Sur les 14 pays étudiés par le tableau de bord de l’attractivité, la France se traîne péniblement à la 10ème place dans ce domaine. Seuls 8% des jeunes de 15 ans atteignent les deux niveaux les plus élevés, contre 13% en Allemagne et 19% en Finlande.

Encourageante, l’étude souligne donc que les déterminants de l’attractivité de la France « ne peuvent être tenus pour acquis : dans un environnement international caractérisé par une mobilité croissante du capital international et des talents et une concurrence renforcée entre les économies, notamment en Europe, ces atouts méritent d’être consolidés. » A l’heure de la « Grande Inadéquation » entre les qualifications requises par l’activité économique et les compétences disponibles, cette étude révèle donc les faces cachées de l’attractivité et de la compétitivité. Et livre des pistes pour réagir.

 

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