Les enquêtes PISA le montrent : aujourd’hui, en France, un des jeunes de 15 ans sur cinq (20%) ne maîtrise pas les « savoirs de base » (lecture, écriture et mathématiques élémentaires). Ces lacunes sont parmi les principales causes des difficultés croissantes des jeunes les plus défavorisés face à l’emploi.
Dans notre pays, cette fracture entre les « deux jeunesses » est notamment liée à des méthodes et outils d’enseignement qui gagneraient probablement à être modernisés. Par exemple :
- Plus de 2 jeunes sur 3 ne travaillent jamais en groupe, alors que c’est la règle dans la plupart des pays développés. La France est l’un des pays du monde, avec le Japon et la Corée, où les élèves passent le plus de temps à prendre des notes, passivement, alors que le professeur écrit au tableau ou dicte.
- L’école française semble « obsédée » des notes et du classement, contrairement au Danemark – par exemple – dont les performances éducatives sont, pourtant, meilleures.
Plus largement, il serait – de l’avis de très nombreux pédagogues – essentiel d’évoluer vers une école plus valorisante, plus personnalisée, concentrée sur le développement du potentiel de chacun. Une nécessité à l’Ere des talents.
Le numérique, fer de lance de la révolution pédagogique ?
Or, nous l’avons vu, et les serious games l’illustrent, la formation se transforme pour répondre aux nouveaux usages : avec les nouvelles technologies, les systèmes d’apprentissage évoluent précisément vers une logique top-down (un « maître » ou « formateur » dispense un savoir) vers une logique bottom-up, dans laquelle les outils et méthodes pédagogiques visent à capter l’attention de l’apprenant en s’adaptant à ses intérêts.
L’infographie de ce mercredi, réalisée par Microsoft à l’occasion de sa conférence « Quelle école pour demain », valide la thèse d’un numérique qui pourrait transformer l’école, pour le meilleur de l’épanouissement et de la réussite de tous les élèves dans le nouveau monde qui se dessine.
Compilant les principales études sur le sujet, elle rappelle que près de 2/3 des élèves (64%) s’ennuient à l’école. Or, ils sont des usagers massifs du web : 99% des adolescents sont internautes :
- 58% se connectent tous les jours ;
- 42% utilisent leur téléphone mobile.
Le numérique, arme d’éducation massive ?
C’est pourquoi les enseignants sont convaincus de l’utilité du numérique. Selon eux, il soutient les évolutions pédagogiques nécessaires :
- rendre les cours plus attractifs (95% des réponses) ;
- améliorer la participation des élèves (92%) ;
- mieux personnaliser l’enseignement (80%).
Selon ces mêmes enseignants, le numérique permet aux élèves de développer des compétences devenues essentielles au 21ème siècle :
- trouver de l’information (96%) ;
- gérer un projet (80%) ;
- travailler en équipe (73%).
Les parents d’élèves, que l’on pourrait imaginer plus conservateurs, semblent aussi convaincus ; selon eux, le numérique à l’école permet :
- une plus grande motivation (78% des réponses de parents) ;
- une meilleure compréhension des cours (65%).
Et vous, pensez-vous que le numérique pourrait être une solution au skills mismatch ?
Voici l’infographie intégrale (cliquez pour l’agrandir) :
>>> Téléchargez l’infographie d’origine (pdf) et lire l’article de RSLN
>>> Pour en savoir +
- Ecoutez Olivier Galland (sociologue et co-auteur de « La Machine à trier ») au sujet de l’école et, plus largement, cette émission de France Culture au sujet des TICE (Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement).
- Visionnez cette vidéo des auteurs de « La Machine à trier »