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Flexibilité, création d’emploi, insertion professionnelle : l’intérim en 3 questions

Le rapport économique annuel du Ciett a été rendu public le 24 février. Parmi les statistiques mondiales dévoilées par la Confédération internationale des agences d’emploi privées (qui regroupe une cinquantaine de fédérations nationales sectorielles et les grandes entreprises du travail temporaire et du recrutement) : des prévisions plutôt optimistes sur le front de l’emploi, des données sur un secteur qui représente 36 millions de travailleurs dans le monde, et, surtout, des éléments pour mieux saisir la place de l’intérim dans nos marchés du travail.

> Lire l’analyse du précédent rapport annuel : Les agences d’emploi : 16 millions de missions d’intérim… entre autres

Qu’est-ce qui pousse les entreprises à recruter en intérim ?

« Les entreprises citent avant tout la flexibilité et les demandes temporaires comme principales raisons de recourir au travail intérimaire », résume le Ciett, s’appuyant sur des études nationales menées aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suède.

Aux États-Unis, les entreprises de plus de 25 employés ayant recours à l’intérim l’expliquent à 80% par le besoin de remplacer des salariés permanents absents (maladie, maternité, etc.). Viennent ensuite un pic d’activité à absorber (saisonnier, dû à une fluctuation inattendue ou au cycle économique) et les projets exceptionnels de court terme.

Besoins de flexibilité par rapport aux fluctuations de l’activité et besoins de main-d’oeuvre rapidement disponible, le même duo se dégage chez les recruteurs allemands, britanniques et suédois, avec quelques autres raisons citées :

  • d’autres éléments de flexibilité : la gestion de l’incertitude (important pour 59% des recruteurs) et d’une organisation en évolution rapide (42%) chez les Britanniques, le besoin temporaire d’une expertise très spécifique (Suède, Royaume-Uni) ;
  • un recrutement plus efficace, avec un moindre coût de recrutement et moins de bureaucratie au Royaume-Uni,  en Allemagne et en Suède ;
  • la possibilité de tester de potentiels futurs salariés permanents (Allemagne et Royaume-Uni).

En Suède, l’entreprise « agile », à la forte capacité de résilience et de réactivité face à son environnement, se dessine déjà : un tiers des entreprises interrogées déclarent avoir recours à l’intérim car« la taille des effectifs devrait pouvoir être rapidement modulable ».

Flexibilité - intérim

Quelle relation entre intérim et création d’emploi ?

Cette flexibilité, réponse aux besoins de l’entreprise de pouvoir s’adapter en permanence, est-elle néfaste pour l’emploi ? Bien au contraire, selon Denis Pennel, directeur général de la Ciett, pour qui, historiquement, « la diversification des formes d’emploi, au sein du salariat – le développement de l’intérim, du CDD, du temps partiel- , a permis d’augmenter la participation sur le marché du travail »

> Lire l’interview de Denis Pennel : « Un nouveau monde du travail respire déjà »

Une étude de Bolton Consulting Group et du Ciett (pdf), citée dans le rapport, le confirme : 62% des entreprises n’auraient pas créé d’emploi en l’absence de solution de travail temporaire. L’alternative à l’intérim serait en effet avant tout une solution en interne (54% des cas) ou dans quelques cas l’abandon du besoin initial (8%) ; seul un quart des entreprises interrogées auraient ainsi recruté un salarié permanent. L’intérim se définit ainsi comme une « opportunité de convertir le travail disponible en emploi », conclut le Ciett.

Alternatives intérim

L’intérim permet-il de mieux s’insérer sur le marché du travail ?

84% des intérimaires français jugent le travail temporaire utile pour accéder à l’emploi ou s’y maintenir, avait mesuré une étude de Prism’emploi, organe regroupant les professionnels du recrutement et de l’intérim. L’étude du Ciett précise les choses : d’après les chiffres de ses fédérations, 35% des intérimaires débutent leur mission en tant que demandeurs d’emploi. Un an après l’issue de mission, ils ne sont plus que 14% dans ce cas. En Afrique de Sud, ce basculement dans l’emploi est record, avec 60% d’intérimaires sans emploi avant leur mission et 8% encore dans ce cas un an après leur mission.

En France, cette insertion dans l’emploi durable se manifeste particulièrement avec une autre donnée : alors que 8% seulement des intérimaires commencent une mission alors qu’ils occupaient déjà un emploi, ils sont 67% à en avoir un, un après leur mission (partie haute du graphique ci-dessous).

Intérim-emploi

> L’ensemble du rapport du Ciett : 

 

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