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L’intérim vu par les intérimaires : une seule direction, l’emploi

Satisfaction interim

Une grande majorité des intérimaires sont satisfaits de leur expérience du travail temporaire sur cinq critères essentiels : intérêt du travail, équilibre vie professionnelle-vie privée, relation avec l’agence (plus de 90% de satisfaction) ainsi que rémunération et délais entre les missions (plus de 80%). Ces bonnes opinions, plus nombreuses encore que pour la précédente vague de l’enquête Regards croisés sur l’intérim, sont même un record dans l’histoire du baromètre de l’Observatoire des Métiers et de l’Emploi du PRISME (fédération de la majorité des professionnels des métiers de l’emploi).

L’intérim, idéal pour trouver rapidement un travail

La logique pragmatique demeureL’intérim assoit sa position de « valeur-refuge » dans la crise : 8 intérimaires sur 10 expliquent l’avoir choisi pour accéder rapidement à un emploi. Et le travail temporaire n’est pas un choix « par défaut » : 28% seulement deviennent intérimaires après avoir échoué à décrocher un CDI ou un CDD.

Cette solution rapide de transition vers l’emploi n’est pas « au rabais » : a posteriori, elle s’est avérée utile pour 84% des principaux intéressés. Au final, ce sont 95% des intérimaires qui recommanderaient le travail temporaire à un proche. Les demandeurs d’emploi partagent cette perception : ils sont près de 80% à en avoir une bonne ou très bonne opinion.

Dans un contexte d’incertitude, les transitions s’allongent

Avenir projeté dans l'intérimNouveauté : si, pour une courte majorité, le travail temporaire est une solution d’attente d’ici à ce que les perspectives du marché de l’emploi s’améliore, une part croissante d’entre eux (43%, +9) le voient comme « une bonne solution pendant plusieurs années ». Dans une époque caractérisée par l’incertitude, l’intérim deviendrait-il une « transition durable » ? D’une solution temporaire à un intérim pérenne : deux-tiers des intérimaires interrogés pensent continuer à travailler en intérim à l’avenir, un chiffre qui monte à 72 % pour les ouvriers non-qualifiés et à 80% pour les seniors : l’intérim assure le maintien ou l’accès à l’emploi pour les populations les plus fragiles et les moins protégées. Le travail temporaire serait donc aujourd’hui un recours conjoncturel, une sorte de bouclier de premier plan.

Les agences d’emploi privées : plus efficaces que le web

Efficacité perçue des agencesLes agences d’emploi privées se sont engagées à créer près de 20 millions de nouveaux emplois d’ici 5 ans en Europe. Mettant en avant le rôle de « facilitateur » des agences d’intérim, le syndicat de la profession Eurociett jugeait récemment que la France réunissait les conditions pour assurer ces « transitions gagnantes » – en qualité comme en quantité. A raison, montre l’enquête du Prisme : plus de 90% des intérimaires sont d’ailleurs satisfaits – et plus de la moitié « très satisfaits » – de la relation entretenue avec leur agence. Les demandeurs d’emploi, dont plus de la moitié est en contact avec ces structures, sont une majorité (52%) à les juger efficaces, ils leur font même plus confiance qu’à Pôle emploi ou qu’aux sites Internet de recherche d’emploi. A l’échelle européenne, l’efficacité des agences est aussi perçue favorablement par les salariés : c’est vrai en France (61%), plus qu’au Portugal et en Suède, mais moins qu’en Belgique (les 4 pays ciblés par l’enquête).

L’intérim, un refuge

Malgré l’effet mesurable d’une crise persistante, ces transitions professionnelles s’observent dans les parcours des intérimaires sondés par Regards croisés :

  • A l’entrée, le travail temporaire offre aux outsiders un accès direct au marché du travail : 73% des intérimaires n’étaient pas dans l’emploi avant d’effectuer leur première mission ; ils se répartissent entre les étudiants (28%) et les demandeurs d’emploi, inscrits à Pôle emploi (24%) ou non (31%). Fait notable : les individus n’ayant jamais signé de CDD ou de CDI – principalement des ouvriers non-qualifiés –  représentent un tiers des entrants. Mais l’intérim concerne aussi une bonne moitié de ceux qui ont déjà connu le CDI par le passé : l’augmentation (+6 points) de cette part témoigne de la morosité du marché de l’emploi ; pour ces « ex-CDI », l’intérim est un levier de maintien dans l’emploi.

Intérim 2012 - 2013

  • A la sortie : 61% des intérimaires sont en emploi en mars 2013 alors qu’ils n’étaient que 12% à l’être un an avant, à leur entrée en intérim. Signe des temps, la grande majorité d’entre eux travaillent encore en intérim, 11% sont en CDI, 8% en CDD. « L’année 2012, fortement marquée par la hausse du chômage n’a pas été propice aux propositions d’embauches en CDI », explique l’OME. A noter toutefois : dans les « professions intermédiaires », 26% sont en CDI un an après leur entrée en intérim.Intérim et densité de travail L’OME relève un autre signal positif : « l’intensité d’emploi des intérimaires se maintient » malgré la conjoncture : 40% des intérimaires ont exercé des missions pendant au moins 9 mois sur 12, un taux stable depuis 2006. Hommes, ouvriers qualifiés et personnes âgées de 34 à 49 ans sont ceux qui connaissent la plus forte « intensité d’emploi ».

En intérim, on développe ses compétences même sans l’avoir cherché !

Aujourd’hui, on entre en intérim pour trouver un emploi, la volonté de développer ses compétences professionnelles est devenue nettement secondaire : seulement un tiers des intérimaires évoquent cet « objectif de formation » (premier contact avec la sphère professionnelle ou enrichissement de l’expérience professionnelle), une proportion en baisse de 12 points.

Utilité perçue de l'intérim

Pour autant, les intérimaires considèrent qu’ils ont développé leurs compétences grâce à leurs missions. Si seuls 16% d’entre eux ont bénéficié d’une formation stricto sensu, l’expérience en elle-même est jugée bénéfique sur le plan des compétences par plus de 3 intérimaires sur 4.
[encadre]Ce sont autant leurs savoirs-faire que leur savoir-être qu’ils ont pu faire progresser :

  • acquisition d’expérience professionnelle,
  • acquisition de nouvelles compétences dans leur métier,
  • apprentissage de différents métiers,
  • expérience du travail en équipe et des relations de travail,
  • amélioration de leur capacité d’adaptation, de leur autonomie et sens des responsabilités.

Alors que le chômage devrait battre son record historique demain, l’intérim offre un refuge efficace. Et l’évolution de ses effectifs constituant un indicateur avancé de celle du marché du travail en général, le léger rebond qu’ils ont connu en février pourrait annoncer des surlendemains meilleurs.

 

> Image de « une » issue du flickstream de Brian Talbot (sous licence CC)
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