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3 idées clefs sur Les Entreprises humanistes, par Jacques Lecomte

CHRONIQUE. Sélectionné pour la 21e édition du prix littéraire de la Fondation ManpowerGroup et HEC Paris, qui sera remis le 20 septembre, Les Entreprises humanistes de Jacques Lecomte s’interroge sur ces organisations qui placent l’humain en leur centre.

Est-il possible de fonder la gouvernance des entreprises sur la confiance en l’homme ? Une vision utopiste, diront certains qui s’abriteront derrière le fameux principe de Thomas Hobbes « L’homme est un loup pour l’homme ». Ce n’est pas l’avis de Jacques Lecomte, psychologue et expert français de la psychologie positive, dont l’objet est le renforcement des émotions positives. Dans son ouvrage Les Entreprises humanistes, il plaide en faveur de ces entreprises qui donnent la priorité au bien-être des salariés plutôt qu’aux performances. A travers de nombreux exemples, l’auteur appelle de ses vœux la généralisation d’un modèle qui, selon lui, est déjà là !

En attendant de savoir lequel des 5 ouvrages finalistes recevra le Grand Prix de la Fondation ManpowerGroup, voici 3 idées clefs pour comprendre Les Entreprises humanistes.

Une entreprise humaniste place la recherche de la performance au service d’une vision commune

L’entreprise humaniste, est-ce bien nouveau ? Toutes les entreprises ont, en effet, maintenant des chartes pour s’engager en faveur du bien-être des salariés.

Mais pour Jacques Lecompte, ces engagements peuvent parfois relever d’une vision pervertie de la psychologie positive  : le bien-être des salariés considéré comme un moyen d’atteindre la performance. Pire, ces chartes sont parfois, explique-t-il, de simples déclarations d’intentions, peu suivies dans les faits. Le problème ? A l’heure des réseaux sociaux et de Glassdoor, ce genre de pratiques de social washing peut avoir des effets catastrophiques sur la réputation de l’entreprise si les conduites réelles sont trop en décalage avec le discours …

Pour Jacques Lecomte, il faut aller plus loin : les véritables entreprises humanistes ne sont pas celles qui pensent que des employés heureux sont plus performants. Au contraire, ce sont celles où la recherche de la performance est mise au service d’une vision – et du bien-être de tous !

La définition qu’il donne de ces « entreprises humanistes » met l’accent sur le rôle de ces organisations dans la société, et dépasse le cadre traditionnel de la RSE : il s’agit, tout simplement, d’une communauté qui agit pour le bien commun. Cela passe aussi bien par des relations honnêtes avec ses fournisseurs, la qualité des conditions de travail aussi bien matérielles que relationnelles et, enfin, la livraison de produits et de services de qualité pour les clients. Autrement dit, un ensemble de solutions locales pour une conviction globale.

 

Pas d’entreprise humaniste sans patron humaniste

C’est en partant de nombreux cas concrets, et de rencontres avec des patrons exemplaires que Jacques Lecomte a décidé de faire le récit de modèles positifs. A travers ses expériences, l’auteur tire une conclusion primordiale : pas d’entreprise humaniste sans « patron humaniste ». Comment le définir ?

Un patron humaniste nourrit une grande ambition d’action positive sur le monde, et aucune volonté de domination sur les autres. Il transmet une dynamique forte, celle du « leader serviteur » qui adopte une posture d’humilité et d’écoute. Il partage par ailleurs la bienveillance, l’envie de mettre en valeur les collaborateurs, et s’illustre par sa capacité à valoriser la coopération : « Lorsqu’un patron se fie totalement à ses salariés, ils se sentent responsabilisés, sont plus impliqués, motivés. »

 

Les entreprises humanistes peuvent changer le monde

Contre l’idée reçue que les entreprises ne pourraient avoir qu’un effet néfaste sur le monde, avec la RSE pour seul rempart, Jacques Lecomte souligne leur responsabilité et leur pouvoir de transformation sur la ou les sociétés dans lesquelles elles opèrent. Selon lui, pas de doute : les entreprises humanistes peuvent changer le monde, que ce soit en adoptant de nouveaux modes pour opérer, en cherchant à encourager l’innovation et, plus simplement, en mettant à contribution les profits des entreprises, par la philanthropie.

La philanthropie d’entreprise peut aider, voire sauver, des millions de vies – car elle bénéficie de ses réseaux internationaux et des méthodes performantes pour mettre en place des solutions à des problèmes graves. Jacques Lecomte cite l’exemple du laboratoire pharmaceutique Merck, qui a découvert et distribué gratuitement un vaccin contre une maladie faisant des ravages en Afrique. En inoculant gratuitement les populations, le PDG de cette entreprise avait pour ambition d’éradiquer totalement ce fléau.

Changer le monde ? Jacques Lecomte laisse libre cours à l’espérance dans cet ouvrage qui n’oublie pas de souligner, à l’heure de la Génération Y, que les entreprises humanistes sont les plus prisées par les talents, tant pour les attirer que les fidéliser. De plus en plus, c’est la marque employeur d’une entreprise qui prime sur le salaire dans le choix des candidats !

Les entreprises humanistes, de Jacques Lecomte. Aux éditions Les arènes. 528 pages.

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