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Semaine de l’emploi #26 : Le poids des maux, le choc des mots

«Cette crise est démoralisante. Ça prend de plus en plus d’importance et ça va aller de pire en pire au niveau économique, mais au niveau psychologique aussi. Beaucoup de gens y pensent, ils sont inquiets, ils ont en tête le mot “crise”», confiait une jeune femme à Denis Muzet lors de son enquête pour « Les mots de la crise ».

Un traitement de chocs

Le traitement de chocs serait-il la seule solution pour faire face à la « dépression collective » dont souffriraient les Français ? Cette semaine semble le montrer : après le choc de compétitivité et le choc de simplification est arrivé le temps du choc de moralisation (ou de transparence, c’est selon), avant un possible choc de sécurité pour les entreprises. David Abiker se demande quelle mouche du choc a piqué certains communicants.

Mondialisation vs « Made in France » : le choc du coq

Margaret Thatcher, femme de bien des chocs, a quitté ce monde cette semaine. L’Union européenne se souvient d’une négociatrice de fer.

Made in France L’Europe, les Français n’y croient plus en ce moment. Plus largement, ils ne voient pas comment la mondialisation, qui leur fait perdre bien des repères, pourrait leur être favorable. Résultat, tous les mots et expressions appartenant au registre du « retour au pays » s’avèrent « très rassurants, en même temps qu’ils parlent aux individus. Le made in France a tout pour séduire ».

Cette tendance au repli sur soi est compréhensible : si notre planète n’était qu’un village de 100 personnes, les Européens seraient une minorité.

If the world were a village of 100 people-Nationality Mais Denis Muzet nous apprend qu’en fait, quand on creuse, peu de Français croient vraiment qu’un retour au village gaulois serait possible. D’autres montrent que la « démondialisation » ne nous serait pas vraiment profitable : dans la lignée d’une étude américaine qui estimait que le PIB global pourrait doubler si toutes les barrières à la libre circulation du travail étaient supprimées, trois économistes français ont calculé que, entre 1994 et 2008, lorsque le taux de migration (nombre de migrants rapporté à la population totale) augmentait de 1%, le PIB par habitant progressait d’environ 5 euros par personne et par an.

Croissance, vert et vertu : le choc des priorités

VertLa croissance, justement : « les Mots de la crise » montrent que les Français la voient « de plus en plus comme une denrée rare qu’il faut chérir et protéger ». L’environnement attendra : échaudés notamment par la déception des « emplois verts » et par trop d’effets d’annonce, les Français auraient – en gros – d’autres chats à fouetter. Denis Muzet suggère de « substituer à un discours “négatif” de l’urgence climatique un discours “positif” de l’économie verte et vertueuse. »

Mercredi, justement, le Président de la République s’attaquait à la vertu. L’onde de choc se répand jusqu’au Canada :

Trop de choc sonne

Le choc des mots, point trop n’en faut : l’analyse des réactions des Français à la notion de « compétitivité » montre par exemple que, si elle est à leurs yeux un horizon souhaitable, ils sont inquiets lorsqu’on leur dit qu’elle doit passer par un « choc ».

Les réponses du politique : ouverture sur le monde ou repli national?

Cette semaine, Louis Gallois – le père du choc de compétitivité aux yeux du grand public – persiste et signe… mais il souhaite désormais une thérapie homéopathique : patience et confiance, ces doux chocs.

Vers un choc social ?

Le retour de la confiance ne doit tout de même pas trop se faire attendre. Car si Denis Muzet décrit des « citoyens résignés et qui se sentent impuissants » (un jeune électeur : « Je ne suis pas inquiet, ni très optimiste non plus, mais je ne vois pas ce qu’on aurait pu faire de mieux »), il présente aussi le risque d’« un mouvement social de grande ampleur ». Cette semaine, l’OIT annonçait qu’en Europe, ce risque est maintenant supérieur de 12 points à ce qu’il était avant le déclenchement de la crise – soit la plus forte progression du monde.

Crise, récession, régression : mapping issu de "Les mots de la crise" Que veulent les Français ? Ils semblent très pragmatiques : dans la crise, la question du « mieux consommer » se résume largement à « consommer moins cher », et la première des justices serait que l’action publique soit efficace. Il leur faudrait aussi « des objectifs de long terme, une vision, un projet, un “grand dessein” » : « avoir un cap pour la France dans 20 ans et s’y tenir » est une attente forte.

Nos solidarités territoriales, ces pares-chocs

Parmi les choix à faire, celui de l’avenir du centralisme à la Française. Un signal à prendre en compte : c’est lorsqu’elle s’organise dans les territoires, là où se trouvent les dynamiques d’emploi, que la solidarité et la mutualisation des efforts est la plus efficace. Autre indice : le mapping ci-dessus montre que les collectivités territoriales sont l’échelon politique qui rassure le plus les Français. Proximité, quand tu nous tiens (bien).

Le choc des générations

Mais la décentralisation est loin d’être le seul enjeu pour le futur. Sur Mode(s) d’emploi, une certaine Emily B prône l’entraide générationnelle. Forcément indispensable pour faire cohabiter les générations W, X, Y et Z.

Sans choc, c’est chic

Pendant ce temps-là, certains mettent du romantisme dans le recrutement – l’art sauvera le monde. Et au pays de Bepe Grillo, un autre monde est possible !

Les twittos de la semaine :

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