Le magazine L’Express consacre cette semaine un dossier spécial aux mesures préconisées par différentes personnalités pour faire face à la crise.
Philippe Aghion, professeur d’économie à Harvard, plaide pour « un choc de compétitivité ». Ce spécialiste de la croissance, conseiller de François Hollande pendant sa campagne, salue l’annonce faite par le président de la République le 9 septembre de « deux réformes structurelles importantes qui ne figuraient pas en tant que telles dans son programme : celles concernant la flexisécurité sur le marché du travail et le choc de compétitivité. »
Un « choc de compétitivité », c’est-à-dire ? Pour Philippe Aghion – comme pour Frédéric St Geours, directeur des marques Peugeot et Citroën, ou Laurence Parisot -, il s’agit surtout d’un allègement des charges pesant sur les entreprises, notamment sur le coût du travail. Il faut selon lui fonder sur un transfert « des cotisations sociales vers la CSG, voire d’autres impôts (TVA, taxe environnementale). »
Une priorité : faciliter le chômage partiel
Dans le détail des réformes structurelles prioritaires, il préconise de « faciliter le recours au chômage partiel », sur le modèle allemand où « le dispositif est beaucoup plus simple et réactif qu’en France, et [qui] n’appelle pas d’avance de trésorerie des entreprises. » Au printemps dernier, un autre économiste (Eric Heyer, de l’OFCE) soulignait l’efficacité du mécanisme en place outre-Rhin.
Philippe Aghion préconise aussi que des « accords de préservation de l’emploi » puissent être négociés directement entre employeurs et salariés au sein des entreprises – dans un cadre défini par les partenaires sociaux au niveau interprofessionnel et précisé au niveau des branches.
Sur ce sujet, la négociation sur la « sécurisation de l’emploi » sera déterminante.
>>> L’interview de Philippe Aghion