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Semaine de l’emploi #10 : bilan avant la fin du monde, idées pour après

La fin du monde arrivant, la tendance est aux coups d’œil dans le rétroviseur. Le bilan de la semaine prend donc déjà des airs d’entretien annuel d’évaluation… et de projection dans l’avenir, ne serait-ce que pour conjurer le sort : au-delà de la superstition 2.0, le web penche pour la réincarnation et nous raconte un monde qui semble se réinventer de plus en plus vite. Marché du travail, éducation, recrutement : il y a une vie après le 21 décembre. Les conversations dessinent même une époque formidable.


Du village global à l’évangélisation globale

Le bilan de l’année 2012 sur Twitter, réalisé par… Twitter, prend le pouls du « village global », d’évènements américano-américains aux discussions mondiales qui, sur les réseaux sociaux, n’ont que faire des frontières. Partagé par près d’un million de personnes, le tweet « 4 more years » par lequel Barack Obama annonçait sa victoire est – de loin – le message de l’année, devant des condoléances adressées par Justin Bieber ou le satisfecit de l’équipe britannique aux Jeux Olympiques.

Ce mercredi, le pape Benoît XVI – ou plutôt son équipe – a, lui, envoyé son premier tweet à plus d’un million d’abonnés. Résultat de cette e-evangélisation de masse ? 110 000 « retweets », en additionnant les 8 langues dans lesquelles il a été publié. Le message espagnol a été partagé 30 000 fois, soit quatre fois plus que l’italien, et l’arabe deux fois plus que l’allemand – pourtant langue maternelle du souverain pontife. Habemus @pontifex, s’écrient les fidèles !

Le numérique, « bonne parole » dès l’école

Demain, c’est la journée mondiale de l’espéranto mais, selon des évangélisateurs d’un autre genre, le latin du 21ème siècle serait plutôt les codes de programmation informatique : le numérique, qui fait partie du quotidien des élèves, doit franchir les portes des écoles. Parce que « tous les emplois de demain comportent le numérique », Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, a ainsi lancé hier sa stratégie pour le numérique à l’école. Elle était attendue car aujourd’hui, le seul moment de la journée où les élèves ne l’utilisent pas, « c’est à l’école ».

Les défis du renouveau éducatif sont donc immenses : il s’agit non seulement d’apprendre le numérique, mais  – et surtout – d’apprendre par le numérique. Les enjeux selon Guillaume Champeau, rédacteur en chef de Numerama.com : formation des enseignants, renforcement des équipements et réseaux, nouveaux contenus pédagogiques. A l’heure où 140.000 jeunes quittent l’école sans diplôme chaque année, le numérique pourrait être une « arme d’éducation massive » – en témoigne par exemple cette plateforme d’aide aux leçons en ligne.

Sur Twitter, le hashtag #EcoleNumerique lancé à l’occasion du plan de Vincent Peillon a révélé les passerelles créées par les nouvelles technologies. Les messages d’enfants d’une classe de CE1-CE2 d’un village landais de moins de 500 habitants se sont ainsi retrouvés au milieu des citations de la ministre Fleur Pellerin et d’experts !

Les CE1-CE2

Pour François Taddei, justement, « les enfants qui twittent en classe apprennent le sens de la communication, de l’échange, de la co-construction ». Le chercheur participait une rencontre organisée par l’Institut Aspen France pour trouver des solutions aux performances déplorables de la France au classement PISA (notre pays est 24ème sur 27 en matière d’utilisation des TIC à l’école). Une chose paraît certaine : dans l’enseignement comme dans l’entreprise, il faudrait « bousculer la hiérarchie » pour mieux innover.

Nobel de la paix, guerre contre le chômage des jeunes

Sortir de l’école sans avoir « touché » au numérique : un boulet. Mais, on le sait, sortir l’école sans diplôme, même un CAP, constitue un « handicap majeur ». Le Céreq montre que le choix des filières est décisif : le taux de chômage trois ans après la sortie de l’école « varie de 3 % à 45 % » selon les filières. La santé, le travail social, les transports sont des secteurs épargnés, tout l’inverse de filières telles que le secrétariat, le commerce ou la comptabilité.

En France, le contrat de génération était présenté ce mercredi en Conseil des ministres, le projet de loi sera examiné début janvier. Objectif : créer un élan de solidarité entre les générations, stimuler la compétitivité mais aussi assurer la survie de milliers de TPE-PME . Des doutes se sont exprimés sur l’efficacité de la mesure,  qui ne convainc pas 60% des RH, selon un sondage de l’ANDRH. La Commission Européenne a quant elle annoncé un train de mesures pour les jeunes, avec surtout l’idée d’une « Garantie pour la jeunesse », soit une « offre de qualité » (emploi, stage, formation) obligatoire dans les quatre mois suivant la perte de l’emploi ou la sortie des études. Une idée autrichienne, dont les bons résultats (un taux de chômage des moins de 25 ans trois fois inférieur à la moyenne européenne) inspirent aussi la France.

L’Union Européenne, pour aller récolter son Prix Nobel, avait d’ailleurs symboliquement fait venir à Oslo quatre jeunes, de 12 à 21 ans. L’ancien Chancelier allemand Helmut Schmidt en profitait pour rappeler qu’« un taux de chômage des jeunes de 50 %, comme en Grèce ou en Espagne, n’a jamais existé en Europe », relaye Anne Bauer, des Echos.

L’hiver est là, les entreprises pour nous réchauffer ?

L'Europe sous le niveau de la mer

Interrogés dans le cadre du Baromètre Manpower, 65.000 employeurs révèlent que, début 2013, l’Europe sera encore le continent le moins dynamique au monde. Les projets de recrutement sont moins nombreux que les plans d’allègement des effectifs. Cette tendance n’est que l’illustration du « coup de froid » que connaissent de nombreux indicateurs de santé économique. Et ce même dans la période des fêtes de Noël, pourtant propice aux contrats saisonniers : le Courrier des cadres montre que les offres d’emploi récoltées par Monster ont baissé de 12% .

Comment redresser la situation ? Près de deux tiers des Français ne font pas confiance aux pouvoirs publics et se tournent plutôt vers les entreprises – surtout les PME.

You say you want a revolution

En début de mois, Internet Actus et Les Echos chroniquaient Makers : la nouvelle révolution industrielle, dont l’auteur Chris Anderson cherche à « appliquer le modèle de l’innovation du web au monde réel » et prévoit un nouveau modèle économique, une révolution de l’intérieur ou chacun pourrait créer et industrialiser à grande échelle depuis chez lui. Mais « peut-on croire à la fin de la production de masse ? » Fleur Pellerin,  « la ministre geek », cherche en tout cas à développer les fablabs, ces ateliers de coopération et co-création, en France. OWNI montre que Twitter peut se targuer d’avoir contribué à l’élan en rapprochant les acteurs.

Le modèle de « production customisée » des fablabs ne signifie pas pour autant la fin de l’industrie. Mais c’est un fait, sa part dans la richesse nationale et l’emploi s’effondre depuis 30 ans, et elle est particulièrement frappée par la crise actuelle. L’Usine Nouvelle décrit comment les constructeurs automobiles se mettent à anticiper pour parer efficacement aux difficultés conjoncturelles. Baisse des cadences, chômage partiel : les mesures ont été cartographiées, et sont appelées à être mises à jour.

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Rendez-vous vendredi 21 pour la prochaine et dernière semaine de l’emploi 2012. Si tout va bien…

>>> Les twittos de la semaine :

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