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LMS : la formation collaborative, entre haute couture et massification

Une étude Gartner révèle que plus de deux tiers (70%) des grandes entreprises ont mis en place un réseau social d'entreprise (RSE). Parmi leurs objectifs : mieux valoriser les compétences et connaissance de chacun de leurs salariés – toutes les organisations doivent apprendre à "faire plus avec moins" aujourd'hui. Mais l'étude montre que jusqu'à présent, c'est l'improvisation qui règne : 90% d'entre elles ont choisi l'option "je mets en place mon réseau social, et je prie pour que tout se passe bien", subordonnant la logique de formation à l'outil. Cette (absence de) stratégie les a toutes menées à l'échec…

E-learning expo - Conférence LMS

La mise en place d'une plateforme d'apprentissage en ligne (ou LMS, pour learning management system) n'autorise aucune improvisation. La semaine dernière à Paris, lors de la eLearning Expo 2013, Pierre Berthou (DG Software de Futurskill, filiale de ManpowerGroup), Vincent Belliveau (DG EMEA de Cornerstone) et Jérôme Bruet (DG, e-deceo) étaient unanimes : un bon LMS permet de capitaliser sur les connaissances et compétences déjà présentes au sein de l'entreprise en favorisant l'échange et le partage. Autrement dit : stimuler et accompagner la formation collaborative – ou social learning.

L'enjeu du LMS : capitaliser sur les situations de formation quotidiennes

Au-delà de la formation traditionnelle, venue "d'en haut", l’avènement du web social a fait naître la possibilité de valoriser ce qui fait la grande majorité (80%, selon le spécialiste Charles Jennings) des situations d'apprentissage en entreprise : la formation informelle, qui s'effectue de manière horizontale, de pair à pair (entre salariés), hors de toute salle et sans "formateur" proprement dit.

Valoriser les compétences et connaissances de chacun

En travaillant sur des projets communs, en s’entraidant, en débloquant des situations, en répondant à des besoins concrets au cas par cas, les salariés se forment au quotidien sans forcément s'en rendre compte. Sans obligation ni cadre. L’enjeu d’une plateforme LMS est d’intégrer ce social learning en capitalisant sur cette logique communautaire et en l’intégrant dans une logique de parcours de formation.

L'entreprise ne sait pas tout. Tant mieux.

Selon Vincent Belliveau (Directeur EMEA de Cornerstone), la formation informelle est essentielle car l'entreprise "ne peut pas former à tout" : cela coûterait trop cher, en argent comme en temps. D’où la grande utilité du réseau social d’entreprise, qui valorise la transmission quotidienne de connaissances et de compétences… et qui contribue à dépasser l'obstacle du coût élevé des contenus de formation : avec le social learning, chacun devient formateur en valorisant son expertise – ce qui contribue à son épanouissement au travail.

Pierre Berthou à la E-learning ExpoPour Pierre Berthou, la clé de la réussite est de trouver le juste milieu "entre haute couture et massification" : la standardisation des méthodes et contenus de formation doit trouver le point d'équilibre entre qualité et individualisation de la formation (répondre "sur-mesure" aux besoins de chacun) d'une part, gestion optimale du volume et des process (ne négliger personne, quel que soit son niveau de qualification) d'autre part.

"On ne peut plus piloter et administrer séparément formation et gestion des talents" : l'évaluation en temps réel pour gagner en performance

La formation doit servir le développement des compétences : "On ne peut plus piloter et administrer séparément formation et gestion des talents", prévient Aude Dellacherie (Directrice associée du cabinet Féfaur). Pour cela, il faut pouvoir "monitorer" ; c’est là que l’automatisation entre en jeu. Par exemple, le gestionnaire de formation recommande une formation à un salarié en fonction de ses résultats, lui fixe des objectifs de progression, etc. Une façon de concilier formation pour tous et sur-mesure, dans une logique gagnant-gagnant.

[encadre] "La réussite d’une plateforme LMS dépend de sa capacité à évaluer les compétences", insiste Pierre Berthou. Au niveau global, le dispositif de formation doit donc évaluer sa propre efficacité, en apportant une vision macro des compétences qui se développent le mieux et au moindre coût. C'est notamment là qu'un MOOC d'entreprise pourrait être une "arme de formation massive". Car dans l’entreprise étendue, tout le monde est formateur de tout le monde : "on forme nos sous-traitants, nos partenaires, nos clients…", témoigne Vincent Belliveau.

Le social learning fait sienne la devise des mousquetaires : "un pour tous, tous pour un". Mais pour lancer cette dynamique vertueuse où performances et épanouissement individuels comme collectifs s'alimentent mutuellement,  la technologie ne suffit pas. Seul l'humain peut créer le cadre propice à cette harmonie.

 

> Visuel à la Une de ce billet issu du flickrstream de Ammar Abd Rabbo (sous licence CC)
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