Votre mot-croisillon, en présentiel ou à emporter ?
Elu mot de l’année aux Etats-Unis, le hashtag – ce # qui sert à qualifier un message sur Twitter – a été mis à l’index par le Journal officiel, qui lui préfère le « mot-dièse ». Résultat : la bataille de gazouillis linguistiques a fait rage cette semaine. Bernard Pivot fourbit ses armes lyriques…
Ce nouveau-né de la langue française met les musiciens en émoi : le Journal officiel – et Bernard Pivot avec – a confondu un « dièse » et un « croisillon » ! De toutes façons, ce mot « beau comme un accident de chemin de fer » serait mort-né, comme tant d’autres tentatives de franciser le jargon informatique. Après une âpre bataille des mots de l’emploi la semaine dernière, les anglicistes pratiquants ont pris le relais et sorti les poings, la victoire leur tend les bras… aux points ou par knock-out ?
Beaucoup se moquent du charme désuet de la francophilie, pas toujours à tort. Saviez-vous qu’en français, un hacker n’est pas un pirate (informatique) mais un « fouineur » ? Dans la langue de Molière, on a donc récemment fouiné l’encadrement, ce qui devrait aider les jeunes à être « heureux comme des fouineurs » …
Heureusement, nous n’en sommes pas encore à poursuivre les auteurs de gazouillis linguistiquement incorrects. Il n’empêche que certains jargons professionnels ne manquent pas de sel. Cette semaine, David Abiker a consacré un éditorial amusant à cette « novlangue » qui se répand : votre séance de formation, vous la prendrez « en présentiel ou à emporter » ?
La grande peur numérique
Le numérique nous ferait-il perdre la tête ? C’est ce que pensent 50 experts de la santé psychique : « l’usage abusif d’écrans induit une hypersollicitation permanente, source de stress et de fatigue (…). Il nuit parfois à la qualité de nos relations interpersonnelles ». Près des deux tiers des Français partagent cette crainte, les salariés – cadres en particulier – les premiers. Résumé de l’enjeu par le psychiatre Christophe André : « Les écrans sont comme l’argent, ce sont de bons serviteurs mais de mauvais maîtres ». C’est pareil dans l’entreprise : il faut manager – pardon : encadrer, organiser… – les usages des technologies si l’on veut éviter qu’elles n’écrasent l’homme.
La journaliste Marlène Duretz nous avertit : Facebook rendrait jaloux et malheureux. Une étude a été menée, ses auteurs ont été « étonnés du nombre de personnes qui ont une mauvaise expérience de Facebook, qui ressentent un sentiment de solitude, de frustration et de colère ». Plus d’une personne sur trois « se sent plus mal après s’être connectée et plus insatisfaite de sa vie, disent les chercheurs, précisant que ceux qui ne publient rien sont les plus affectés. »
Pour maigrir : suivre @Dukan ou enchaîner les dîners ?
La même Marlène Duretz attire notre attention sur un régime Dukan 2.0 : faute de nous rendre plus gentils et heureux, Twitter nous aiderait à maigrir. Selon une autre étude, vous devriez pouvoir diviser votre poids par deux en envoyant 2000 tweets. Kim Dotcom, le fondateur du site de téléchargement Mega (version légale de son prédécesseur Megaupload), a presque atteint la barre des 3000…
Si vous voulez perdre du poids, une alternative aux twitts frénétiques : vous rendre à Davos pour aider les entreprises à faire face à la nouvelle ère d’incertitude qui s’ouvre. Car à Davos, on ne parle pas la bouche pleine. Et comme les dîners sont des moments d’échange privilégiés …
« Le changement, c’est maintenant » 2.0
A l’époque de « la Grande transformation », nous devons profondément évoluer si nous ne voulons pas être balayés. C’est l’enjeu de Davos selon Matthew Bishop, éditorialiste de The Economist, c’est aussi sous ce signe que Barack Obama a – joliment – lancé son nouveau mandat.
Le message d’Obama à son peuple, c’est qu’il doit réapprendre l’esprit de partenariat : « les Américains ne peuvent pas répondre seuls aux exigences du monde d’aujourd’hui ». La même philosophie est au cœur du succès des territoires qui connaissent le plein emploi, comme le fameux pays de Vitré où Pèlerin magazine a voyagé – lui aussi. A Vitré, une Maison des entreprises, de l’emploi et de la formation est le symbole de ce travail collectif orchestré par un chef mobilisateur : l’emploi.
Le sursaut de l’emploi est entre les mains des Français, dans nos territoires. Gageons que des projets tels que « Agissons pour l’Emploi » permettront d’éviter de voir des chômeurs se déshabiller pour arrondir leurs fins de mois. Souhaitons aussi qu’on en finisse avec une « machine à trier » qui force des jeunes à supplier qu’on leur propose « un emploi HONNETTE » sur Le Bon Coin – tristement 2ème site d’offres d’emploi en France.
Le Twittos de la semaine : l’animateur de la communauté de @pole_emploi
Pôle Emploi, partenaire de la Fondation ManpowerGroup pour proposer des solutions au chômage dès aujourd’hui et pour demain, vient d’arriver sur Twitter. Les applaudissements ont fusé, les sollicitations aussi. Bravo et bienvenue au service public de l’emploi !
Vous avez la fièvre du dimanche soir ?
Pour clore cette semaine de l’emploi, Marlène Duretz – encore elle – rassure ceux qui dorment mal le dimanche soir : ils ne sont pas seuls. Selon un sondage de Monster, les Français sont 52% dans cette situation. En cause, la « phobie du lundi ». Dans le monde, ce sont même 61% des salariés qui sont concernés par ce stress. Pour eux, une suggestion qui ne plaira pas au Journal officiel : au lieu d’angoisser sur la fin de la fin de semaine, keep cool.