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McKinsey classe la compétitivité des populations – Où est la France ? Infographie

A mesure que les populations vieillissent et que les économies se développent, l‘inadéquation entre offre et demande de travail se creuse. Une nouvelle étude du McKinsey Global Institute analyse ce « skill mismatch » et classe les forces vives de 70 pays du monde selon leur niveau de formation, leur richesse et leur âge. Tous, en 2020, manqueront de têtes et de bras. Premier secteur menacé par les pénuries de Talents : les services, pourtant gisements d’emplois.

Au cours des trente dernières années, le marché du travail s’est mondialisé. Les économies émergentes sont « montées en gamme » en développant leur industrie – c’est le « farm to factory movement » -, elles ont amélioré leur productivité et produit de plus en plus de richesses. Des centaines de millions de personnes ont échappé à la pauvreté. Dans le même temps, les pays industrialisés ont gagné en productivité grâce aux technologies et au recours à une nouvelle force de travail bon marché issue des pays émergents.

Aujourd’hui, ce marché mondial du travail souffre d’une « Grande Inadéquation » : dans les pays développés, l’offre de travail hautement qualifié est insuffisante par rapport à la demande des entreprises qui, dans le même temps, recourent de moins en moins au travail dit « peu qualifié ». Résultat : la part relative des salaires baisse et les inégalités de revenus augmentent, tout comme le chômage et le sous-emploi.

Ecarts de revenus depuis 25 ans-MGI
Evolution des écarts de revenus depuis 25 ans dans les économies "développées"

Diplômés du supérieur à la retraite vs nouvelle population active peu qualifiée : le fossé de la « Grande Inadéquation » se creuse

Les premières victimes de ce « skills mismatch » sont les 75 millions de jeunes au chômage dans le monde. Le vieillissement démographique, devrait accentuer ce phénomène : 360 millions de personnes auront pris leur retraite d’ici 2020, dont 38 millions de diplômés du supérieur. Or, l’essentiel du renouvellement de la population active mondiale viendra d’Inde et des jeunes économies d’Afrique et d’Asie du Sud – dont les niveaux de formation sont encore très bas. L’arrivée des uns ne remplacera pas le départ des autres.

Pour mieux cerner les besoins, McKinsey établit un classement des pays en fonction de la « qualité » et la jeunesse de leur population active. Soixante-dix pays représentant 96% du PIB mondial et 87% de la population ont été analysés et regroupés en fonction de leurs âges, niveaux de formation et PIB par habitant niveaux. Huit groupes se distinguent :

MGI-segmentation des pays selon leurs niveau de revenu et d'éducation-8 catégories avec axes
Niveaux de revenu et d'éducation : 8 catégories de pays

Compétitivité des forces vives : la France en milieu de tableau

Cette méthode d’analyse permet d’estimer objectivement la compétitivité d’un pays en fonction de trois critères :

  • la productivité ;
  • la capacité à disposer des compétences nécessaires dans l’économie de 2020 ;
  • la capacité à répondre aux défis du vieillissement.
MGI-segmentation des pays selon leurs niveau de revenu et d'éducation-France
Focus France

Parmi les pays développés, la France occupe une position assez moyenne en termes de niveaux de formation et de revenus par habitants, mais la relative jeunesse de sa population constitue un atout non négligeable.

Quelles conclusions en tirer ? L’étude  « The world at work: Jobs, pay, and skills for 3.5 billion people » montre que, si les tendances actuelles se poursuivent, les pénuries de compétences devraient frapper partout dès 2020 :

  • 13% des besoins mondiaux en diplômés du supérieur ne pourraient être remplis faute de compétences disponibles : il faudrait former près de 40 millions de personnes à ce niveau ;
  • 15% de la demande de diplômés du secondaire (niveau bac) ne pourrait être satisfaite dans les pays émergents et en développement, qui manqueraient de quelques 45 millions de profils de ce type.
  • en 2020, il devrait manquer 100 millions de travailleurs peu qualifiés pour satisfaire la demande mondiale ; si rien ne change, 11% des embauches nécessaires seront donc impossibles à cet horizon.

SOS compétences relationnelles

Le constat d’une inadéquation mondiale et croissante entre offre et demande de travail n’est pas nouveau. Mais l’étude de McKinsey se distingue par sa méthode et la précision de ses données, tant numériques que géographiques.

Elle permet ainsi de comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de former plus d’ingénieurs mais aussi  de favoriser le développement d’emplois qui exigent des qualifications particulières, moins formelles et davantage relationnelles, dans les services à la personne notamment.

 

>>> Pour en savoir + :

 

> Tous les visuels utilisés pour ce billet ont été réalisés par le MGI. Ils sont issus de son étude ou de son compte Flickr.
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