:
Newsletter
HReview
Découvrez nos articles.
Retour à la liste
Partager sur :

[Infographie] Deux jeunesses, deux Europes : le coût de l’abandon

Eurofound compte 14 millions de jeunes à l’abandon en Europe. Ces « NEET » sont au chômage, ne suivent aucune formation et ont arrêté leurs études.

L’agence de recherche de l’Union européenne dresse un constat d’urgence en évaluant le coût du gâchis de ces Talents :

« Si on pouvait intégrer ne serait-ce que 10% des Neets, soit 1,4 million de personnes, cela représenterait une économie de 15 milliards d’euros par an ».

Une étude anglaise du « coût de l’exclusion » avait évalué l’impact individuel du phénomène : les jeunes qui ont connu plus de 26 mois de chômage avant 22 ans gagneront entre 800 et 1250 euros de moins que les autres lorsqu’ils auront 26 ans. C’est le fameux « effet de scarification » (scarring effect) décrit et dénoncé en France par le sociologue Louis Chauvel.

L’infographie publiée par Eurofound pour résumer son étude est édifiante. Elle révèle le double visage de notre « Vieux continent ». Quand à peine plus d’un jeune sur vingt est concerné par cette situation aux Pays-Bas,  près d’un sur quatre est frappé en Bulgarie. Si les pays les plus performants se trouvent au Nord, les pires ne sont pas tous au Sud ; les jeunes espagnols sont même dans une meilleure situation que ceux d’Irlande.

NEET - 2 Europes

L’Irlande, cancre d’un « modèle anglo-saxon » ?

En réalité, Eurofound classe les pays européens en 4 catégories. S’il n’était le cas irlandais, on pourrait voir un « modèle anglo-saxon » se dessiner : Autriche, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni présentent des traits similaires. Entre ce groupe et un autre, constitué quasi-exclusivement de pays d’Europe centrale et orientale (Bulgarie, Grèce, Hongrie, Italie, Pologne, Roumanie, Slovaquie), les caractéristiques de ces jeunes abandonnés sont très différentes : ils sont peu qualifiés au Nord quand ce sont plutôt des « surdiplômés » à l’Est et au Sud. Les deux facettes du chômage que décrivait la Fondation Robert Schuman se retrouvent bien.

La situation française n’est pas parmi les plus dramatiques : nos « NEET » ont généralement déjà connu l’emploi, sont « moyennement qualifiés » et ne sont pas « découragés ».

NEET : 4 catégories de pays en Europe

Une « poudrière balkanique »

Sur le plan budgétaire aussi, les maux de ces jeunes pèsent de manière très diverse. Dans les Balkans, l’exclusion d’une partie de la jeunesse représenterait entre 3 et 3,5% de PIB, soit l’équivalent du niveau maximum de déficit autorisé avant même la crise financière !

Deux jeunesses en Europe - le coût de l'excusion

Eurofound souligne aussi l’impact politique de cette fracture : la participation démocratique et la confiance accordée aux institutions sont bien plus faibles chez ces jeunes laissés à l’abandon.

NEET - Un danger pour les démocraties

Comment changer la donne ? ManpowerGroup avait publié un Livre Blanc sur le sujet, qui mettait en lumière des solutions efficaces pour l’employabilité de ces jeunes. Pour Eurofound, les politiques doivent actionner plusieurs leviers :

  • lutte précoce contre le décrochage scolaire ;
  • filets de « raccrochage » ;
  • « sas » entre l’école et l’emploi ;
  • développement de l’employabilité par la formation ;
  • discriminations positives.

NEET - remèdes

L’intégralité de l’infographie :

NEET en Europe - Infographie

>>> L’infographie d’origine

Partager sur :

Autres articles pouvant vous intéresser