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Pschitt

Bug, cash, couacs : quand la bataille pour l’emploi fait « pschitt » – Semaine de l’emploi #45

Bug

La semaine dernière, tous les observateurs ou presque commentaient une baisse du taux de chômage en trompe-l’oeil… Une mésaventure technique, dévoilée depuis, leur a donné raison ! La coupable, une campagne de SMS plutôt hasardeuse – 170 000 messages ne seraient pas parvenus -, et dont SFR et Pôle emploi se sont partagé les responsabilités. Du pain béni pour les plus ironiques…



Mais ce bug est aussi, explique le spécialiste Xavier de la Porte, un témoin de l’époque :

« Il va falloir s’y faire. Car à mesure que nos sociétés s’informatisent, nous serons de plus en plus soumis à la possibilité du bug. Pour une raison simple : le bug est inévitable. Il est inévitable car, jusqu’à maintenant, il est consubstantiel à l’informatique. »

La complexification des tâches induite par l’accélération technologique est d’ailleurs une des raisons à l’obsolescence – programmée ? – de nos compétences, qu’il faut actualiser en permanence.


Certains profitent enfin du clin-d’oeil pour prêcher pour leur chapelle :


Le numérique, destructeur ou créateur d’emplois : alors qu’Amazon est accusé de tuer les libraires, d’autres ont déjà tranché différemment

Cash

Mercredi, l’émission « Cash Investigation » se proposait de dévoiler les ficelles du « hold-up sur l’argent de la formation professionnelle ». Une enquête qui tombe à pic, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault rappelant cette semaine sa volonté de mener à bien une réforme de la « #formpro » en profondeur.

> A (re)lire sur l’Atelier de l’emploi : Formation professionnelle : une réforme, bientôt ; des bonnes pratiques, déjà

Un énième reportage dans ce que l’expert en droit de la formation Jean-Marie Luttringer appelait une « décennie de marronniers de journalistes » autour de l’opacité des 32 (ou 26 ?) milliards de la formation ? Ou l’éclatement au grand jour du rififi dans la formation ? Les lectures divergent :


C’est surtout le ciblage de cet argent, qui n’est qu’à moitié public, qui est mis en question :


Le débat est-il ailleurs ?


Pour le journaliste Manuel Jardinaud, le reportage « rate sa cible », « les demandeurs d’emploi en manque d’information pour comprendre ce système si complexe ». Un prochain Cash Investigation est-il à prévoir sur « l’impossibilité pour les agents de Pôle emploi de savoir si des formations qualifiantes, financées par les Régions, sont disponibles ou non » ?

Yves Barou, le président de l’Afpa, renchérit : « C’est vrai que des entreprises ont des difficultés à recruter, et ce n’est pas normal. La formation professionnelle sert à fournir aux entreprises les compétences dont elles ont besoin ».

Couac(s)

C’est précisément pour informer sur ce couac du marché du travail que le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a cette semaine publié un rapport (pdf) : 400 000 recrutements abandonnés par an, près de 600 000 emplois qui ne sont pas comblés au minimum en 3 mois… Le « mythe » des emplois non pourvus n’en est donc pas un. Mais attention aux chiffres ! Le chiffre de 820 000 voire d’un million d’emplois non pourvus, souvent évoqué sur les réseaux sociaux, est à manipuler avec prudence…


S’il est tout à fait normal – et c’est tant mieux, ajoute le COE – qu’il y ait des emplois à pourvoir sur le marché du travail à un temps T (ce que signifie le chiffre de 820 000), le terme d’emplois non pourvus recouvre en fait les emplois durablement non pourvus et les recrutements abandonnés. Et l’inadéquation des compétences, plus que le manque d’attractivité des emplois qui ne trouvent pas preneurs, est la principale cause de ce défaut d’ajustement… justement combattu par le gouvernement :


Autre rapport, autre « couac » ?


Alors que la barre du million de ruptures conventionnelles a été dépassé depuis la création du dispositif, la journaliste Florence Mehrez retrace les principaux enseignements de l’enquête officielle de la Dares : une rupture conventionnelle sur deux concerne un conflit avec la hiérarchie, 14% d’entre elles sont à l’initiative de l’employeur, et 22% des employés estiment qu’ils auraient été licenciés sans le dispositif. Ce qui appelle à des lectures là aussi divergentes… mais un autre chiffre a concentré la plupart des commentaires, hashtag éloquent à la clé :

Fun

Un peu d’optimisme, toutefois : les emplois « vacants » seraient aisément pourvus avec des formations plus à l’écoute des besoins des entreprises, des secteurs et des territoires… mais aussi avec des formations plus réactives, et qui s’adressent à tous. Les prémices d’une révolution, cette semaine ? Tout sauf drôlatique, le projet FUN, France Université Numérique, a été très officiellement lancé :


Tout n’est pas perdu !

> Retrouvez les publications de l’Atelier de l’emploi cette semaine :

Crédit image : Master Phillip/Flickr (licence CC)
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