« Génération Y » : finissons-en
Terminés, les schémas pour expliquer pourquoi les jeunes cadres de la Génération Y sont malheureux car leurs envies d’un travail parfait, tout de suite, seraient frustrées…
Oubliées, les tentatives de compréhension intergénérationnelles…
[Fun] Génération Y, l’explication … – #archive http://t.co/PLGmlUIqVI— Lionel Roux (@lionelroux) October 7, 2013
Finies, les études et infographies interactives rassurantes sur la fidélité de la « #GenY »…
Eclairant ! “@francetvinfo: Sexe, infidélité, mariage : la génération Y est plus romantique que vous ne le pensez http://t.co/gebX6KjEJL”— Corinne Dillenseger (@CDillenseger) October 5, 2013
Pourquoi ? La génération Y n’existe pas !
On Y arrive : « Le mythe bien commode de la génération Y » par Laurent Giraud (Université Toulouse-I) http://t.co/eP3afipos0” /@LeMondeEcoEnt— Sandrine Chesnel (@SChesnel) October 10, 2013
Visiblement attendue, une nouvelle chronique vient casser les clichés d’« un concept qui file entre les doigts », celui de la fameuse génération Y. Les clichés, quels clichés ?
« Des individus connectés et mobiles, ouverts au monde, généreux, mais changeants et infidèles, sans ancrage, sans projet de long terme. Des extraterrestres pour l’entreprise, sortes d’anguilles difficiles à cerner, à motiver et à cadrer. »
Pour le chercheur, aucune étude ne vient prouver que la « génération Y » aurait une relation au travail d’un nouveau genre. Désireux de sens plus que de salaire ? Heureux au travail, même plus encore que leurs aînés ? Papoter « génération Y », ce serait aussi occulter « les dysfonctionnements actuels des marchés de l’emploi », « un chômage massif, une insertion professionnelle de plus en plus aléatoire, et un management centré sur le court terme ».
On peut au moins penser que les nouveaux arrivants sur le marché du travail sont les early adopters de la révolution en cours, les premiers à s’approprier des relations de travail de plus en plus souples, qui mutent bel et bien profondément :
OUI ! > rien ne prouve que les jeunes d’auj. se comportent différemment /plutôt une évolution de la relation d’emploi http://t.co/UenV9eODLc— idcarrieres_mp (@idcarrieres) October 10, 2013
Le débat n’est pas nouveau : en mars dernier, la couverture du Time sur une génération « moi, moi, moi » était battue en brèche par commentateurs et chercheurs, rétorquant que la génération Y n’existe pas et que son nombrilisme supposé pouvait s’expliquer : « les Millenials sont narcissiques… parce qu’on a ruiné leur génération entière et qu’ils n’ont rien de mieux à faire que de flemmarder et d’aller sur Tumblr ».
There. I fixed the cover of TIME magazine. pic.twitter.com/BEhgxw8iH5— Chris Undead Person (@Papapishu) May 9, 2013
Christian Vulliez, ancien directeur d’HEC et de la CCI de Paris, le rappelle dans son dernier ouvrage et son interview à l’Atelier de l’emploi cette semaine :
« Plus de la moitié de la « génération Y » s’insère normalement dans le monde du travail, sans qu’on n’en parle jamais. Pour beaucoup d’autres, il est vrai que cette insertion est plus – voire très – difficile. »
Particulièrement marquée en France, la rupture entre deux jeunesses est en effet masquée par des termes trop généraux comme « chômage des jeunes » ou « génération Y ». Et si les jeunes diplômés s’en sortent moins bien cette année qu’à l’accoutumée, ceux qui ont un bas niveau de diplôme, ou pas de diplôme du tout, sont de loin les moins bien lotis : plus d’un quart des jeunes sortis sans diplôme de l’école en 2004 cherchent un emploi 7 ans après…
L’Atelier de l’emploi a néanmoins répertorié cette semaine trois issues possibles pour la « génération Y »…
Des stages de PlayStation
Travail de nuit, heures supp et chantage au diplôme: abus de stages chez Foxconn http://t.co/v0Umcob7q1— Alexia Eychenne (@AlexiaEy) October 11, 2013
Après l’iPhone 5, la PlayStation 4. Le média américain Quartz évoque le « pire stage de l’histoire » chez Foxconn, le leader taïwanais de la fabrication de matériel informatique : des étudiants ingénieurs sont tenus de réaliser un stage en travaillant – parfois de nuit et en heures supplémentaires – sur les chaînes de montage de la PlayStation 4. C’est pour eux l’« opportunité d’acquérir une expérience de travail pratique et une formation sur-le-tas qui soutiendront leurs efforts pour trouver un emploi »… Et l’occasion de combler la pénurie de main-d’oeuvre chinoise dans l’industrie.
En France, pendant que certains cherchent des stagiaires dans des cocktails dinatoires, d’autres recrutent des stagiaires « façon Star Academy »…
Avant, pour avoir un stage, tu écrivais une lettre. Maintenant, faut gagner un concours #foutagedegueule http://t.co/42IGwoh7Uc— Samuel Laurent (@samuellaurent) October 3, 2013
Les stages, bientôt pris en compte dans la durée de cotisation pour les retraites… au risque de banaliser cette forme de travail ?
#Sapin veut réformer les stages, qui « ne doivent pas être un #travail » http://t.co/nlj4Ad8kpU #formation— MamzelleB (@MamzelleB) October 7, 2013
De nouvelles dispositions sont déjà en vigueur, et les bonnes pratiques connues :
@lyfsuxoxo Pour en savoir plus sur la nouvelle loi de juillet 2013 concernant les stages http://t.co/knc8LMpdOm 2/2— CIDJ (@Le_CIDJ) September 25, 2013
Dossier : les bonnes pratiques du stage en entreprise http://t.co/WRY9EV85ZZ— Carole BLANCOT (@caroleblancot) October 10, 2013
L’exil forcé
Autre piste pour s’en sortir, faut-il forcément s’exiler ?
Près de 80 % des étudiants en dernière année des 9 plus grandes écoles françaises envisagent de quitter le pays : http://t.co/3jE3aLV3Bw— Aymeric Pontier (@AymericPontier) October 9, 2013
Les invitations à « se barrer » continuent, et un nouveau sondage évoque la « grande évasion ». Nouvel éloge de la mobilité ou sinistrose franco-francaise ? Des opportunités existent bel et bien en France, pour les plus diplômés, mais aussi pour les autres -les fameux chaudronniers par exemple…
Notre pays continue d’ailleurs à attirer les étudiants étrangers :
@SChesnel la France accueille plus d’étudiants : 290 000 que ceux qui partent : 80 000. C’est la 5e destination mondiale. #fuitedescerveaux— Mikaël (@Mi_ka_L) October 9, 2013
Et fort heureusement, les appels à rester, aussi, fleurissent :
C’est qd même plus encourageant et civique que le stupide « Barrez-vous »… « Jeunes de France, restez-y ! » http://t.co/4FetRE6i3s
— Julien Gautier (@julgautier) October 11, 2013
L’incertitude de la start-up
Troisième issue très discutée cette semaine : créer son propre emploi en se lançant dans l’entrepreneuriat ou rejoindre « l’aventure » start-up. Avec les questions qui vont avec…
Peut-on créer une start-up high-tech tout seul? – http://t.co/zLEOHhAMsf http://t.co/B47L8fIxoO via @Lentreprise— Dolores Fraguela (@df_komadok) October 11, 2013
Comment financer sa startup ? http://t.co/SGXx2Y4XZW— JN Chaintreuil (@jnchaintreuil) October 10, 2013
Combien ça coûte de monter une #startup à Paris, Sydney ou San Francisco ? http://t.co/YaLiH2uBBA— frenchweb (@frenchweb) October 10, 2013
Pourquoi il ne faut pas créer sa start-up dans la Silicon Valley ? http://t.co/Vroo1SK1dT via @journaldunet— Wizbii (@wizbii) October 9, 2013
Emploi et croissance : l’avenir appartient à ceux qui start-up ?http://t.co/T7je4PkE3t via @ManpowerGroupFR— marie-jo T (@marijoTBatlle) October 7, 2013
« Où et comment trouver un cofondateur pour sa start-up ? » http://t.co/x6CYmYFEDp v/@journaldunet #StartUp— Sage France (@SageFrance) October 4, 2013
L’écosystème français des start-ups n’en est pas moins en ébullition, et l’opération portes ouvertes de cette fin de semaine, à Paris, apporte quelques réponses…
La faute pour laquelle vous avez le plus d’indulgence @xavier75 ? : « L’erreur, l’erreur professionnelle. » #mystartupinparis— Les InnO’vents (@LesInnOvents) October 11, 2013
« MyStartupinParis », signe d’un nouvel élan ? Pour son créateur Jean-Louis Missika, « une initiative regroupant un ensemble d’incubateurs et leurs startup il y a 5 ans était tout simplement impossible… » On est ici bien au-delà de l’issue de secours, c’est un horizon qui se dégage.
A lire – Emploi et croissance : l’avenir appartient à ceux qui start up