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En 2018, la pénurie de talents atteint un niveau record

ETUDE. Alors que l’économie mondiale sort de dix années de croissance plus ou moins marquée, les employeurs sont de plus en plus optimistes et les intentions d’embauche sont sensiblement plus prometteuses. Une excellente tendance qui fait cependant face à un obstacle : amplifiée par l’évolution des besoins en compétences à l’heure de la transformation digitale, la pénurie de talents n’a jamais été aussi forte. Une situation qui impose aux chefs d’entreprise, tous secteurs d’activité confondus, de remettre en question leur stratégie de gestion des talents.

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La technologie transforme la façon dont nous travaillons et donne naissance à des métiers nouveaux dont l’exercice réclame des compétences inédites. En parallèle, le dernier baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi indique que le rythme des embauches devrait s’intensifier à des degrés divers partout dans le monde dans les trois mois à venir.

C’est dans ce contexte que la pénurie des talents atteint un niveau record au niveau mondial depuis 12 ans et continue de s’accentuer. Dans le cadre d’une nouvelle étude, ManpowerGroup a demandé à près de 40 000 employeurs de 43 pays de quantifier l’ampleur de leurs difficultés de recrutement par rapport à celles rencontrées l’an passé, de préciser les compétences – techniques et humaines – qu’ils ont le plus de mal à trouver et quelles sont les mesures qu’ils prennent pour surmonter cette pénurie de talents.

Principal enseignement de cette nouvelle édition : les difficultés de recrutement persistent pour 45% des chefs d’entreprise interrogés tandis qu’1 employeur sur 4 dit éprouver davantage de difficultés à recruter que l’an passé. Pour Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France, c’est le signe d’une accélération de la révolution des compétences, face à laquelle les entreprises doivent « faire des ressources humaines leur priorité et instaurer une culture de l’apprentissage, qui donne aux collaborateurs toutes les armes pour s’adapter ».

Les difficultés de recrutement s’accentuent partout dans le monde

45% des employeurs interrogés disent ne pas réussir à trouver les profils qui leur font défaut – un chiffre record depuis 12 ans. De l’industrie manufacturière aux industries extractives en passant par le transport et le commerce, les employeurs de tous les secteurs d’activité disent rencontrer des difficultés à trouver les profils qui rassemblent les compétences techniques et comportementales requises pour occuper les postes qu’ils cherchent à pourvoir. Les employeurs du Japon (89%), de Roumanie (81%) et de Taïwan (78%) sont ceux qui font état des plus grandes difficultés à recruter. Leurs homologues chinois (13%), irlandais (18%) et britanniques (19%) sont, à l’opposé, ceux qui disent pâtir le moins des effets de la raréfaction des talents. En France, les difficultés de recrutement concernent 29% des chefs d’entreprise interrogés, plaçant les employeurs de l’Hexagone parmi ceux qui se disent les moins touchés par cette tendance mondiale.

Dans les grandes entreprises (+ de 250 employés), les difficultés sont ressenties de manière particulièrement aiguë : 67% disent rencontrer des difficultés de recrutement – à comparer à 32% pour les TPE (- 10 employés) –  et près d’un quart estiment que la situation s’est dégradée par rapport à l’an passé. Parmi les raisons évoquées, près d’un tiers des employeurs évoquent le manque de candidats tandis que 20% estiment que les candidats ne possèdent pas l’expérience requise. 27% des employeurs avancent que l’inadéquation entre offre et demande est imputable à un manque de compétences techniques ou comportementales, des candidats.

Aucun métier n’échappe à l’impact des nouvelles technologies

Alors que l’intelligence artificielle accélère l’automatisation de certaines tâches, la technologie ne fait pas disparaître les métiers, mais en redéfinit souvent la teneur. Sur les dix dernières années, les ouvriers qualifiés (électriciens, soudeurs, mécaniciens…) ainsi que les commerciaux, les ingénieurs, les chauffeurs et les techniciens constituent le top 5 des métiers les plus recherchés dans le monde. Dopés par la croissance du commerce en ligne, les besoins dans les métiers liés à la logistique et au service client connaissent une forte progression. Mais ces métiers sont bien différents de ce qu’ils étaient il y a dix ans et continuent d’évoluer, ce qui requiert de nouvelles compétences et formations.

Plus largement, la compétitivité d’un actif sur le marché du travail de demain ne sera pas forcément conditionnée par ses diplômes, mais dépendra de l’acquisition continue de compétences, dans la mesure où tous les métiers, y compris les plus classiques, s’appuient désormais sur les nouvelles technologies. En outre, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à prendre conscience que la formule la plus efficace consiste en une combinaison de compétences comportementales et de compétences techniques. Les « soft skills » revêtent désormais une dimension stratégique dans tous les types d’entreprises, tous secteurs confondus. Comme le montre l’étude « Révolution des compétences 2.0 » de ManpowerGroup, les profils possédant les compétences particulièrement recherchées que sont la communication, la créativité, l’organisation, l’empathie, la capacité à résoudre des problèmes complexes ou encore à collaborer, sont très demandés et donc… plus difficiles à trouver.

Faire de la formation et du développement des compétences une priorité stratégique

Dans ce contexte, former les talents et accompagner les individus dans le développement de leur employabilité devient un enjeu crucial. Les employeurs sont désormais 54% à investir dans des plateformes d’apprentissage et des outils de développement pour construire leur propre vivier de talents, alors qu’ils n’étaient que 20% à s’inscrire dans cette démarche en 2014. En complément, les entreprises cherchent désormais à explorer de nouveaux viviers de talents et à recruter davantage de profils atypiques. Plus d’un tiers (36%) se disent même moins exigeants quant à la formation ou l’expérience demandée pour le poste à pourvoir.

Pour porter ses fruits à l’ère du digital, toute stratégie de gestion des talents doit reposer sur quatre piliers :

Construire : grâce à l’amélioration des outils d’analyse RH, aux tests psychométriques, aux prévisions de performance et à l’intelligence artificielle, les employeurs sont armés comme jamais pour cartographier leurs effectifs actuels et potentiels et pour mettre à niveau leurs compétences. Les entreprises, elles, doivent promouvoir en leur sein une culture de l’apprentissage et proposer à leurs collaborateurs des programmes de formation accélérée.

Acquérir : dans le contexte d’une compétition mondiale pour attirer les meilleurs talents, les employeurs doivent élaborer une proposition de forte valeur à leurs collaborateurs, mais aussi des objectifs clairs et une culture d’entreprise séduisante. C’est ainsi qu’ils se mettront en capacité de dénicher les meilleurs talents sur le marché externe lorsqu’il est impossible de développer les compétences requises en interne.

 

Puiser : quand vient l’heure de compléter des compétences existantes, de combler des carences dans le cadre d’un projet ponctuel ou de trouver rapidement un savoir-faire manquant, il faut puiser dans les viviers de talents extérieurs, notamment chez les entrepreneurs et les intérimaires. Les entreprises doivent apprendre à entretenir des communautés d’actifs en leur sein et en dehors de leur périmètre.

Faire évoluer : à la faveur de la digitalisation, les compétences nouvelles se développent aussi rapidement que d’autres tombent dans l’obsolescence. Les dirigeants d’entreprise ont aujourd’hui la responsabilité d’optimiser les compétences existantes et de trouver des voies alternatives pour aider les salariés dont les profils ne correspondent plus aux besoins à évoluer vers des métiers en mutation ou émergents.

 

 

« Les employeurs ont tout à gagner à cesser de pourvoir leurs besoins au fil de l’eau pour construire sur la durée les talents d’aujourd’hui et de demain », estime ainsi Jonas Prising, Président-directeur général de ManpowerGroup, pour qui « le désir d’apprendre et d’acquérir de nouvelles compétences en continu sera la meilleure assurance contre le chômage ».

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