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Semaine de l’emploi #30 – Grands débats et petits ponts

Samedi/dimanche – les Saoudiens veulent déplacer leur week-end

Après les horaires de travail à la carte, les jours de week-end à la carte ? Si les relations de travail évoluent vers de plus en plus de pouvoir pour l’individu, l’heure du week-end « choisi » n’est pas (encore ?) venue : si l’Arabie Saoudite réfléchit à déplacer son week-end, c’est à l’échelle nationale. Pour le moment composé du jeudi et du vendredi, il ne lui laisse que trois jours ouvrables en commun avec la plupart de ses partenaires commerciaux. Un handicap de plus en plus ressenti, et déjà contourné par plusieurs pays du Golfe – dont Oman, cette semaine – en faisant basculer le week-end les vendredi et samedi. « Le week-end est le produit du droit du travail moderne », rappelle The Economist. Et, marché mondial du travail oblige, le week-end, lui aussi, se mondialise.

Lundi – le temps vous est compté : si ce n’est Big Brother, c’est donc vous-même

L’analyse des masses de données n’en finit pas de trouver des terrains de jeu. Si les mutations engendrées par le big data se ressentent déjà dans les process de recrutement, la transformation touche à l’ensemble des ressources humaines. Par exemple, les algorithmes rendent la mesure de la productivité des employés toujours plus accessible, et « si vous pouvez le mesurer, quelqu’un le fera… et il serait mieux que ce quelqu’un soit vous », signale Chris Dancy, dans le long tour d’horizon d’Hubert Guillaud (InternetActu).

Cet adepte du quantified self (le soi mesuré) note « tout ce qu’il fait dans le cadre de son travail, sur un simple Google Calendar : chaque réunion auquel il participe, chaque document qu’il créé, chaque tweet qu’il envoie ». Tout maîtriser pour mieux se connaître ? Derrière l’émancipation, le souci concurrentiel : « les travailleurs individuels seront contraints d’utiliser l’autosuivi pour acquérir un avantage concurrentiel sur les autres ».

Mardi – Yes, sir ; si, senior

Image © Les Cahiers du football

Le temps a prise sur nos compétences, qui, elles aussi, subissent le risque de l’obsolescence programmée. Certains de nos savoir-faire peuvent connaître leur date de péremption : c’est vrai quel que soit l’âge de l’employé concerné, et valable dans tous les secteurs d’activité. Les Cahiers du football évoquent ainsi la fin des « attaquants authentiques, […] obsédés avant tout par le devoir du but ». Terminés les Gerd Müller, Inzaghi, Trezeguet : les numéros 9 sont « une espèce en voie de disparition, parce que relevant d’une spécialisation et d’un rôle qui semblent être devenus obsolètes ». A nouveau systèmes de jeu, nouvelles compétences…

Sir Alex Ferguson, entraîneur de Manchester United durant plus de 25 ans et à la retraite annoncée ce lundi, avait quant à lui plusieurs secrets pour faire reculer l’obsolescence : son management de l’innovation (dont la pratique du « sèche-cheveu ») est même enseigné dans les business schools anglaises.

Mercredi/jeudi – Les jours fériés, aubaine en temps de crise ?

Trois en l’espace de huit jours : les jours fériés plomberait les résultats économiques du mois de mai. Un manque à gagner chiffré à 500 000 euros pour un entrepreneur du BTP, et à 2 milliards d’euro pour le pays sur l’ensemble de l’année, selon Atlantico. « Une goutte d’eau », rétorque Eric Heyer dans Le Figaro : l’économiste de l’OCDE rappelait récemment que le temps de travail importe moins que le coût du travail et la productivité. Le clivage entre travailler mieux et travailler plus, déjà manifeste lors du débat autour des heures supplémentaires, renaît dans l’agenda médiatique. En termes de jours fériés,  Le Monde rappelle ainsi la situation médiane de la France en Europe :

jours fériésDans ce débat récurrent, certains évoquent par ailleurs les bénéfices qu’apportent les jours fériés à certains secteurs d’activité :

Tous secteurs confondus, les ponts seraient même une « aubaine pour les entreprises », souligne un autre article du Monde « en 2013, les ponts sont plutôt bien accueillis par les entreprises pour s’adapter aux baisses des carnets de commandes ». Avec la crise, les jours fériés sont les bienvenus pour l’emploi : dans l’industrie par exemple, « il y a un intérêt bien compris entre employeurs et salariés pour profiter des ponts, car c’est autant de recours en moins au chômage partiel pour faire face à la baisse de la production ».

Conclusion naturelle :

Vendredi – Vers des ponts suspendus

Vendredi, travaillé ou non ? Pour couper court au débat juridique, récemment éclairé par le spécialiste Eric Rocheblave, certains veulent en finir avec les ponts. Plus de pont, plus de soupirs ni de débat, raisonne Pascal Riché, qui, suivant l’exemple américain, propose de déplacer le jeudi de l’Ascension au vendredi.

A défaut de maîtriser le temps, faisons avec :

Les twittos de la semaine :

  • @tomstandage
  • @hubertguillaud
  • @internetactu
  • @cahiersdufoot
  • @Minist_Travail
  • @alphoenix
  • @upia22
  • @florencemehrez
  • @ericROCHEBLAVE
  • @pascalriche
  • @efa_cfeacf
Image de « une » issue du flickstream de photosteve101
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