ENTRETIEN. "Transformation, collaboration et ubérisation", tel est le thème de la 31eme édition du Congrès HR, l’événement phare de la communauté RH, dont ManpowerGroup est le partenaire officiel. A cette occasion, Sébastien Van Dyk, Directeur Général de ManpowerGroup Solutions, livre son regard sur les transformations qui ont changé la définition des Ressources Humaines ces dernières années.
Au programme du Congrès HR, conférences et débats sur les grands sujets de la transformation RH. Lors d’une table ronde, le mercredi 6 avril, plusieurs experts dont Sébastien Van Dyk directeur général de ManpowerGroup Solutions, partageront leurs expériences de terrain sur « l’impact du digital sur les compétences ».
HReview. Cette année, le thème du Congrès HR est « Transformation, collaboration et ubérisation du marché du travail ». Que vous inspirent ces trois mots ?
Sébastien Van Dyk. Paradoxalement, le mot transformation n’est plus forcément un mot d’avenir. Avant, ce que nous appelions transformation était lié à des changements dans l’environnement économique et technologique. Mais selon moi, la transformation est aujourd’hui un phénomène appelé à devenir pérenne et récurrent. C’est un état de fait. Désormais, nous allons pouvoir nous répéter toute notre vie que nous sommes en transformation.
En d’autres termes : la transformation, c’est tout le temps ! Elle est appelée à devenir un modèle standard dans l’entreprise. Et à mon sens, les deux fonctions qui sont le plus partenaires de cette transformation régulière, de cette innovation continue, ce sont les fonctions IT et RH.
Nous en venons aux deuxième mot : la collaboration. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que les organisations matricielles, transversales, qui ont été mises en place dans les entreprises ne correspondent plus à la réalité. Aujourd’hui, le schéma pyramidal classique de la hiérarchie en entreprise n’est plus optimal pour créer davantage de valeur. De plus en plus, l’entreprise a recours à des talents extérieurs qui interviennent sur des projets, souvent de façon collaborative. Les entreprises ont le devoir d’adopter ce mode collaboratif et de le réguler intelligemment.
Enfin, pour moi, l’uberisation du marché du travail, ce n’est rien d’autre qu’un retour aux fondamentaux. Finalement, Uber est une entreprise qui a remis le client au centre de son activité. Ce qu’avait oublié le taxi dans le modèle originel, c’est l’importance de l’approche client-centric. Aujourd’hui, prendre garde à l’uberisation, c’est veiller à rester tourné vers le client, à se mettre de plus en plus en mode service et à faire attention à ce que tous les nouveaux modèles ne viennent pas détruire de la valeur mais plutôt l’augmenter.
Dans le récent livre blanc L’Ere des talents 2.0, Jonas Prising, PDG de ManpowerGroup, annonçait que le potentiel humain serait le véritable différenciateur économique du XXIe siècle. Qu’en pensez-vous ?
Pour nous, le « capital humain » est l’actif le plus important de l’entreprise. Oublier ou ne pas travailler ce potentiel humain équivaut à dégrader sa marque employeur, sa performance, son agilité, sa compétitivité… C’est la raison pour laquelle ManpowerGroup Solutions adopte aujourd’hui une nouvelle accroche, qui est « Active Human Capital ». Savoir libérer ce potentiel humain, voilà le vrai différenciateur économique pour les entreprises du XXIe siècle !
Pour mettre en mouvement ce capital humain, la gestion RH va prendre une importance stratégique majeure dans les prochaines années. Aujourd’hui, par exemple, nous avons des entreprises qui sont compartimentées par organisation, par domaine, par fonction et dans lesquelles nous avons des talents rares et enthousiastes qu’on ne fait travailler que dans certains domaines et pas d’autres. A tort ! Vous avez besoin de tout le monde pour rendre votre entreprise plus agile.
Le modèle dont les entreprises doivent s’inspirer, c’est celui du cabinet de conseil. Dans ces structures, lorsque vous rentrez dans une fonction, vous êtes consultant spécialisé dans un secteur, par exemple l’automobile. Mais s’il n’y a pas de travail dans l’automobile, vous pouvez passer sur les télécommunications, sur la santé, sur la banque-assurance… Et à la fin, vous avez évolué dans l’entreprise tout en ayant diversifié votre profil et vos compétences. Pour l’instant, les entreprises ont du mal à faire ce genre de transfert, mais nous les aidons à trouver des leviers pour y arriver.
Cette approche est aussi une nouvelle façon de voir l’employabilité ! Pour moi, la priorité d’un manager, c’est l’employabilité de ses collaborateurs : s’ils sont employables, ils seront performants. Grâce à cette exigence, le manager assure que tout le monde arrive toujours à se redispatcher naturellement : le collaborateur travaille sur tel ou tel projet, et s’il lui reste du temps, il peut proposer ses compétences à d’autres services. Et ce qui renforce l’employabilité des collaborateurs renforce aussi la performance de l’entreprise.
Pour la deuxième année consécutive, ManpowerGroup a choisi d’être le partenaire officiel du Congrès HR. Pourquoi ?
Nous voulions valoriser tous les grands mouvements que nous avons faits depuis quatre ans. Je pense que c’est le moment de partager les fruits de notre transformation, de notre R&D et nos nouvelles solutions de gestions de la workforce avec nos clients et tous les représentants du monde RH. Pour cela, le Congrès RH est la référence pour aller à la rencontre de notre secteur, échanger et débattre du futur des ressources humaines – et présenter notre nouveau positionnement.
ManpowerGroup Solutions est l’intégrateur de toutes les activités ManpowerGroup, c’est-à-dire le recrutement, la formation, l’ingénierie sociale, l’évaluation, le développement des compétences… Toutes les fonctions RH sont représentées ! Nous voulons montrer que nous ne sommes pas qu’une entreprise de staffing comme nous avons pu l’être à une époque, mais que nous sommes bien un expert des ressources humaines et une Workforce Solution Company.