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Pari réussi pour Energie Jeunes : les entreprises redonnent confiance aux jeunes en difficulté

De plus en plus de jeunes décrochent à l’école, ce qui les conduit tout droit vers le chômage. Parce que la France ne peut se priver d’aucun de ses Talents, l’association Energie Jeunes ne se résigne pas et applique les méthodes de la formation en entreprise pour « apprendre à apprendre » aux collégiens en difficulté. L’Atelier de l’Emploi était hier à la première convention annuelle de cette association dynamique et innovante, qui porte un espoir très opérationnel : avec de la confiance, tout est possible !

 

Jeudi 21 juin, tous les âges, toutes les couleurs, femmes et hommes, acteurs publics comme privés, cadres et dirigeants d’entreprises comme « cols bleus » étaient réunis au siège de L’Oréal pour la première convention annuelle d’Energie Jeunes. Ce fut l’occasion d’un message d’espoir particulièrement vivifiant : dans les quartiers les plus difficiles, le décrochage scolaire n’est pas une fatalité…pour autant que les jeunes les plus fragiles soient encouragés à exploiter tout leur potentiel. Jacques Attali, Jean-Michel Blanquer (Directeur général de l’Enseignement scolaire), Françoise Gri (Présidente de la Fondation ManpowerGroup et de ManpowerGroup France et Europe du Sud) : sous des angles différents, des intervenants prestigieux sont venus porter ce message.

Fondée par Philippe Korda, président de Korda & Partners, Energie Jeunes est soutenue depuis 2010 par la Fondation ManpowerGroup pour l’emploi. Elle vise à lutter contre le décrochage scolaire, en particulier des collégiens de zones d’éducation prioritaires (ZEP), en recourant aux méthodes de formation du monde de l’entreprise. Des collaborateurs bénévoles d’entreprises partenaires interviennent directement auprès des élèves, leur montrant ainsi que le monde du travail vient à eux.

L’action de l’association repose sur un constat simple, exprimé clairement par Philippe Korda : bien avant le quotient intellectuel ou les connaissances, la motivation et la discipline sont déterminants de la réussite scolaire et professionnelle car ils fondent la capacité à « apprendre à apprendre » – que les experts qualifient de « capacités non cognitives ». Dans son intervention, Jean-Michel Blanquer abondait dans ce sens, expliquant notamment que, parmi les trois principales sources du décrochage scolaire, on trouve un « désir d’apprendre » insuffisant. Ainsi, les objectifs pédagogiques des sessions d’Energie Jeunes sont :

  • croire en ses capacités,
  • s’investir pleinement dans toutes ses activités,
  • prendre de bonnes habitudes,
  • dialoguer positivement avec ses parents et ses enseignants.

Une vidéo destinée à inciter les salariés des enseignes de ManpowerGroup à s’engager permet de bien comprendre les enjeux et les principes de l’action d’Energie Jeunes :

«  La vraie democratie, c’est la mobilité sociale », soulignait Jacques Attali qui rappelait que le rôle de l’école est d’aider les élèves à progresser indépendamment de leur origine sociale. Selon lui, la première des inégalités – qui se creusent – étant celle du « capital culturel », il est essentiel d’inciter les jeunes collégiens à lire plutôt qu’à passer des heures à se divertir sur leur ordinateur.

De son côté, Françoise Gri a souligné que l’enjeu de l’action en faveur des jeunes défavorisés  n’était pas seulement éthique et moral : puisque le Talent est le moteur de la croissance dans la compétition mondiale, les entreprises ne peuvent se priver d’aucune des forces vives de la France, qui recèle des gisements de créativité, d’innovation, inexploités.

Il semblerait que la France soit en train d’opérer sa « révolution culturelle » et prenne conscience de la nécessité, soulignée par Françoise Gri, de multiplier les initiatives partenariales en faisant travailler ensemble l’Education Nationale, les entreprises et les associations. A ce sujet, Jean-Michel Blanquer a tenu à s’attaquer à certaines idées reçues : selon le Directeur général de l’Enseignement scolaire, les enseignants travaillent déjà de plus en plus avec des intervenants extérieurs, une ouverture vers l’extérieur qui devrait s’approfondir dans le cadre de la réforme de l’orientation, qui doit être « un parcours, reposant sur une multiplicité d’acteurs », au sein duquel la découverte de l’entreprise doit prendre toute sa place. Un voyage au pays du plein-emploi montre combien cette évolution est souhaitable !

Les jeunes et les bénévoles présents en ont témoigné : un petit rien permet de « créer le déclic » de la confiance, indispensable à la réussite : une collaboratrice chez l’Oréal raconte ainsi qu’en seulement une heure et demi, elle a vu le comportement d’un groupe d’élèves changer : peu réceptifs au début, ils ont fini par s’intéresser à ce qu’elle disait, l’écouter, la regarder. Une vraie progression pour eux et un sentiment d’accomplissement pour elle. Un autre collaborateur évoque cette élève qui l’avait interpellé, à la fin de la première séance, pour lui dire qu’il ne se rappellerait pas d’elle à la session suivante. A la séance d’après, un simple « bonjour Ramatou », prouvant qu’il lui accordait de l’attention, qu’il avait fait un effort pour elle, a suffi à inciter cette élève à participer et donner le meilleur d’elle-même pendant les exercices.

Les ambitions de Philippe Korda pour son association sont grandes. Tel un chef d’entreprise, il veut « conquérir de nouveaux territoires, délivrer de nouveaux services, innover ». L’association grandit, tandis que de plus en plus de salariés rejoignent le mouvement, pour apporter eux aussi leur pierre à ce bel édifice.

Souhaitons à son association de poursuivre sa (re)conquête de la réussite pour tous !

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