:
Newsletter
HReview
Découvrez nos articles.
Retour à la liste
Partager sur :

Les jeunes, tous victimes de la crise dans le monde

La crise a frappé les jeunes avec une extrême virulence partout dans le monde. Certains disent même que la jeunesse européenne a été « laminée » et le « péril jeune », c’est avant tout celui des non diplômés. Une étude internationale de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) confirme cette impression.

Chômage jeunes monde - carte interactive
Carte interactive du chômage des jeunes dans le monde - Cliquez pour la voir en temps réel

L’inactivité des jeunes : des conséquences durables sur leur avenir

L’étude montre que, dans tous les pays, on assiste à une forte augmentation des contrats temporaires, du chômage de longue durée et, surtout de l’inactivité : de plus en plus de jeunes ne sont ni en emploi, ni en formation, ni à l’école : ce sont les « NEET » (pour « not in education, employment or training »). Cette tendance est très grave car « nous savons que ces situations marquent les trajectoires : elles auront des conséquences durables sur leur avenir », souligne Frédéric Lerais, directeur général de l’IRES.

Le regard comparatif de l’étude permet de voir que la crise extrapole les tendances propres à chaque pays en matière d’emploi: on retrouve ainsi un fort contraste entre les modèles « méditerranéen » et « nordique ». Dans des pays déjà fortement touchés par le chômage des jeunes, les taux explosent : en Espagne, par exemple, le chômage des 15-25 ans est passé de 14% en 2007 à 32% au 2ème trimestre 2011.

 

Premières victimes : les moins qualifiés

Une tendance forte, commune à tous les pays les plus affectés : les jeunes les moins qualifiés sont les premières victimes, et ce de manière plus durable que les autres. La cause : leur « surreprésentation dans les emplois temporaires de la construction et de l’industrie, deux secteurs fortement touchés par la crise« , explique Fédéric Lerais. Les jeunes femmes ont, de leur côté, subi avant tout les dommages des difficultés budgétaires, notamment dans l’emploi public.

Le diplôme n’est plus un rempart partout

Si le chômage touche avant tout les moins qualifiés, les diplômés ne sont désormais plus à l’abri, « même si le diplôme continue à jouer son rôle de rempart » dans la plupart des pays. Néanmoins, l’étude montre qu’en Espagne, en Italie, en Grèce ou au Portugal, les diplômés «  occupent des postes souvent médiocres et précaires » – comme c’est le cas également au Maghreb.

Aucun filet de sécurité pour les jeunes sans activité

La triple peine des jeunes sans diplôme

Ce n’est pas nouveau : partout, les formes d’emploi les moins protectrices sont toujours réservées aux jeunes, lors de leur entrée sur le marché du travail. Ce qui frappe, c’est surtout la hausse vertigineuse de leur inactivité, notamment en Islande et en Irlande, mais aussi dans les pays du Sud où les jeunes restent ainsi de plus en plus, et de plus en plus longtemps, au sein du foyer familial. Car ces jeunes ne disposent d’aucun filet de sécurité, rappelle l’étude.

Autre enseignement intéressant : même au Danemark, référence en matière de « flexisécurité », le nombre de places proposées en stage ou en apprentissage, se réduit et la transition études/emploi est plus difficile qu’avant.

Face à ces tendances, que faire? L’ONU a enquêté auprès des jeunes du monde entier. Il en ressort un enseignement fort : ceux-ci « mettent en cause la qualité de leur éducation, son adéquation aux emplois disponibles, la manière dont les connaissances acquises vont leur servir à long terme ».

 

>>> Accéder au sommaire de l’étude

>>> Consulter des chapitres spécifiques :

 

Partager sur :

Autres articles pouvant vous intéresser