« Contrairement à une idée répandue, il est encore possible de devenir cadre dans les entreprises par la voie promotionnelle et tous les postes de cadres ne sont pas aujourd’hui réservés aux seuls débutants diplômés. »
C’est la conclusion principale d’une étude du Céreq sur la promotion interne parmi les cadres. Celle-ci nous apprend que, en 2008, les cadres représentaient 17 % des effectifs des entreprises -soit le double de la proportion de 1985.
Dans sa présentation de l’étude, l’Observatoire des inégalités souligne, notamment, que si la féminisation de la population cadre se féminise, des inégalités persistent.
De plus en plus de femmes cadres mais des inégalités qui perdurent
Désormais, un cadre d’entreprise sur trois est une femme, contre un sur cinq en 1985. Cette progression se limite néanmoins à la catégorie des cadres administratifs et commerciaux : les femmes restent très minoritaires parmi les ingénieurs et cadres techniques. En effet, les femmes sont moins nombreuses à suivre une formation scientifique ou industrielle.
De plus, la probabilité pour une femme de devenir cadre au cours de son parcours professionnel est deux fois plus faible que pour un homme.
La promotion interne reste possible… mais est de plus en plus réservée aux diplômés du supérieur
En France, la promotion interne est difficile, pas impossible : en 2003 comme en 1993, 60 % des cadres des entreprises avaient démarré leur vie active dans une catégorie socioprofessionnelle inférieure.
Une possibilité toutefois surtout réservée aux professions intermédiaires : il est beaucoup plus rare de voir des ouvriers et des employés devenir cadres (37 % étaient dans ce cas en 1993 contre 29 % en 2003).
De même, les autodidactes -cadres sans diplôme de l’enseignement supérieur- sont de moins en moins nombreux : ils représentaient deux tiers des promotions cadre en 1993 contre la moitié en 2003.
Des cadres de plus en plus diplômés et de plus en plus jeunes, une diversification des profils en faveur de l’université et des BTS-DUT
On note que l’élévation constante du niveau de diplôme des cadres correspond à un rajeunissement des salariés. Si la part de jeunes diplômés débutants parmi les cadres est stable (13,1 % en 2003 contre 12,5 % en 1993), ce sont plus souvent des jeunes qui sont promus cadres.
Le Céreq met en relief une diversification des formations au profit des diplômés des universités et des titulaires de BTS-DUT (+33 %). La part de ceux issus des écoles d’ingénieurs et autres filières « élitistes » reste stable.
En bref : les diplômes initiaux restent déterminants des carrières à venir mais la population des cadres se diversifie et se féminise. Néanmoins, face aux inégalités que continuent de subir les femmes, il faut peut-être s’interroger sur leurs choix d’études initiales.
>>> Télécharger la note du Céreq (pdf)
>>> Lire l’analyse de l’Observatoire des inégalités
> Visuels utilisés pour ce billet :
- climbing in red rocks silhouette par lastbeats sur Flickr, sous licence CC
- Jeune cadre dynamique issu du flickstream de _Tophee_, sous licence CC