Les métiers de l’Informatique et des Télécoms, du fait de leur cœur d’activité même, semblent se prêter de manière particulièrement propice au télétravail. Un article paru dans le MagIT observe pourtant qu’à l’heure actuelle, peu de sociétés du secteur profitent de cet avantage : sur une cinquantaine d’entreprises disposant d’un accord à ce sujet, seules quatorze relèvent des métiers de l’IT.
Le télétravail, la souplesse du choix de vie
Que l’on soit rat des villes ou rat des champs, le télétravail offre la possibilité d’un choix plus souple de son cadre de vie, moins directement lié à la nécessité de proximité géographique avec son employeur. « Certaines sociétés IT (de tailles diverses) implantées en province, voire à la campagne, tablent sur cette modalité pour attirer des talents », indique Xavier de Mazenod (zevillage.net). Le télétravail offre d’indéniables atouts pour réduire son temps passé dans les transports en commun en milieu urbain, ou pour s’éloigner complètement des grandes villes. Chez Atos Origin France par exemple, et après une première expérience réussie avec un groupe pilote de 60 personnes en juin 2010, le télétravail s’étend aujourd’hui à 20% des effectifs de la région parisienne, et 10% du personnel en région.
Dans l’IT, la nature des activités crée les conditions favorables à la délocalisation du travail en dehors du cadre des bureaux ; mais le télétravail nécessite également une évolution des mentalités pour s’installer de manière pérenne, ainsi qu’une adaptation des pratiques managériales. Une condition sine qua non, et le principal impact de ce programme selon Jean-Michel Estrade, DRH d’Atos Origin France : « Dans la conception même du travail en équipe, l’expérience du télétravail contribue à affranchir de certains clichés comme la nécessité de contrôle et de proximité physique ».
Des pratiques managériales amenées à évoluer
Un tel cercle vertueux redéfinit l’organisation des entreprises, d’autant que la confiance paie : « en deux ans, seuls cinq salariés ont eu recours à la clause de réversibilité prévu par l’accord », précise Virginie Chevallard, responsable du suivi du télétravail à la DRH d’Atos Origin France. Même constat de transformation naturelle des pratiques managériales chez Nextira One, où tout est parti d’un plan de continuité d’activité prévu pour se prémunir contre la pandémie de grippe en 2009. Une fois le télétravail introduit dans les mœurs, c’est le pragmatisme qui l’a emporté : moins de temps perdu, plus de souplesse et d’autonomie dans le travail. De gros avantages que les salariés peuvent continuer à apprécier, moyennant quelques garde-fous, comme l’obligation de points de rencontres réguliers.
Un avantage pour toutes les catégories de salariés
Alors que la possibilité du télétravail s’accroit en général avec la position hiérarchique, chez Atos Origin France, toutes les catégories de personnel sont représentées parmi les 1400 télétravailleurs de la business unit France, et la satisfaction est au rendez-vous. Les télétravailleurs mettent en exergue l’équilibre permis entre vie privée et vie professionnelle, et pour 20% d’entre eux, le télétravail est source de motivation voire de productivité.
La possibilité de télétravail comme argument à l’embauche ?
Chez Atos Origin, la possibilité du télétravail est mentionnée dès les entretiens de recrutement. Mais chez d’autres, comme ITS Group, Caroline Grangeon, DRH, ne se dit « pas convaincue que le télétravail soit un critère de choix pour les candidats ». Pourtant, chez la génération Y tout du moins, le télétravail et la souplesse deviennent une exigence majeure dans la recherche d’emploi : d’après une étude récente de Wrike, la possibilité de télétravail fait partie des trois principaux avantages à l’embauche, et 83% des jeunes actifs interrogés ne se posent même plus la question et travaillent déjà régulièrement de chez eux.
A lire également :
>>> Le billet de Françoise Gri, présidente de ManpowerGroup France, sur son blog