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« La France qui change » Entretien avec Christian Boghos, président de la Fondation ManpowerGroup

ENTRETIEN. Christian Boghos, président de la Fondation ManpowerGroup et directeur général communication et marketing de ManpowerGroup, répond aux questions de Jobsféric sur l'évènement de la rentrée : la France qui vient.

> Cet entretien réalisé par Christel Lambolez a été initialement publié le 09/09/2015 sur Jobsféric, partenaire de la France qui Vient. N'hésitez pas à réagir dès maintenant sur les réseaux sociaux avec le hashtag #FranceQuiVient et à vous inscrire à l'évènement !

La Fondation ManpowerGroup et HEC Paris organisent l’événement « La France qui vient », le 8 octobre prochain de 8h30 à 18h à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Les rencontres et débats entre acteurs de l’entreprise, des mondes artistique et associatif vont permettre d’ouvrir le champ de la réflexion sur l’avenir de notre économie et de notre société.

Jobsféric. Le 8 octobre s’annonce être une journée exceptionnelle destinée à entrevoir de façon pertinente l’évolution de notre société et des entreprises. Pouvez-vous nous en expliquer son déroulé ?

Christian Boghos. Nous avons décidé de lancer cette journée exceptionnelle à l'occasion des 20 ans du Prix du livre RH de la Fondation ManpowerGroup et HEC Paris. Les échanges, rencontres et débats vont s’animer autour de six thèmes qui sont, je cite, « Éduquer, Entreprendre, Connecter, Créer, Innover pour durer, Vivre ensemble ». Nous voulons éclairer sur les mutations ou évolutions actuelles. Nous avons par conséquent rassemblé des acteurs issus d’horizons différents afin de promouvoir un esprit d’ouverture, d’aventure et de discontinuité. L’heure du débat contradictoire est aujourd’hui révolue et nous devons bâtir désormais, tous ensemble, notre avenir en confrontant des idées diverses et variées. La manifestation propose plusieurs formats : des débats, des colloques et des interventions du type « seul en scène ». La sphère politique ne sera pas représentée car nous avons voulu réunir les personnes du terrain, ceux qui font. Nous vivons aujourd’hui dans « l’âge du faire ».

La parole sera ouverte à tous et toutes. Nous avons décidé de mettre en place également « Le village des initiatives », qui réunira 13 associations en faveur par exemple de l’emploi, l’éducation, ou encore du lien social. Au sein de cet espace, les histoires vécues se raconteront et se partageront. Nous avons également souhaité faire une place à des jeunes artistes qui apporteront leur regard sur notre société.

CNf00V5WwAAUq0I.jpg-largePar ailleurs, 5 étudiants d’HEC et 5 autres accompagnés par l’association Aréli, qui soutient de jeunes méritants, écriront en « live » leur ressenti sur un blog grâce à notre partenariat avec le Labo des histoires. Enfin, trois prix seront remis le soir même : le Grand Prix Fondation ManpowerGroup/HEC, le Prix Fondation ManpowerGroup / Étudiants HEC et le nouveau Prix Fondation ManpowerGroup/ Bleu-Blanc-Zèbre.

> Lire aussi : 20eme edition du prix de la fondation ManpowerGroup – HEC paris : les 6 livres selectionnés

Pourquoi est-il si urgent de réagir et d’agir pour changer nos entreprises et notre société ?

Parce que les élites sont déconnectées de la réalité, pour reprendre les propos de Laure Belot dans son ouvrage «La Déconnexion des élites». Les mutations se manifestent partout dans la société, au sein des entreprises, mais également au niveau de l’éducation et de la formation. Les citoyens se prennent en main et proposent des alternatives souvent en rupture avec les modèles établis.
Le thème récurrent traité dans la presse et sur les réseaux sociaux est celui de l’innovation. Le challenge pour les entreprises est en effet de savoir innover pour durer.

Nous accompagnons déjà nombre d’entre elles à développer leur agilité en s’entourant d’un écosystème de startups ou en créant des petites structures périphériques plus souples qui peuvent les aider à faire évoluer leur cœur de métier. Quelle que soit leur taille, les organisations subissent toutes une transformation. On a constaté trois niveaux d’adaptation destinés à survivre, à se donner un nouveau souffle ou à trouver un nouveau business modèle afin de sortir du mode « survie ». Les rythmes s’accélérant, la flexibilité et l’agilité ne deviennent plus des qualités secondaires, optionnelles, pour évoluer dans un monde mouvant. Les entreprises sont préoccupées par la mise en œuvre d’une évolution incrémentale ou en rupture grâce à leur écosystème innovant en marge. Se pose aussi la question des formes de travail les plus adéquates pour répondre à leurs nouvelles exigences. Tout le monde du travail et son organisation se trouvent ainsi bouleversés.

Quel est selon vous le rôle du dirigeant aujourd’hui ?

À l’heure actuelle son rôle est de permettre à son entreprise de s’adapter en permanence. Il faut oublier les fonctionnements habituels et lâcher prise. Les nouvelles générations poussent au changement puisqu’elles ne fonctionnent déjà plus avec les mêmes paradigmes. Elles n’évoluent pas dans des logiques hiérarchiques mais transversales et, pour elles, le manager est celui qui apporte le sens de la connaissance. Cet état de fait engendre un monde du travail à deux vitesses.

Avec l’arrivée de la robotique, le dirigeant va devoir également anticiper davantage les besoins en compétences et veiller au maintien de l’employabilité des collaborateurs les plus fragiles. Des métiers vont mourir ; d’autres vont naître. Quelles seront les compétences pour demain ? Les individus vont devoir être plus adaptables et se prendre davantage en main. La connaissance est d’ores et déjà disponible partout et chacun peut prendre l’initiative de s’auto-former et de s’ouvrir à de nouvelles méthodes d’apprentissage. Par exemple dans cette logique d’ouverture, HEC a signé un partenariat avec l’École 42 et Les Gobelins, l’école de l’image, pour que les étudiants puissent bénéficier de points de vue différents et s’ouvrir à d’autres champs d’investigation.

Plus que jamais, nous sommes dans un monde de l’incertitude et de l’impermanence qui nous pousse à nous remettre en question. Les entreprises vont avoir besoin d’individus capables, d’une part, de développer plusieurs compétences et, d’autre part, d’oser changer de métier ou d’emploi pour enrichir leur savoir-faire et expertise. C’est la qualité des interactions entre les individus qui aidera demain l’entreprise à rester performante. Les rôles du dirigeant et du DRH vont s’en trouver complètement métamorphosés.

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