« Enviable par rapport aux autres jeunes » mais « nettement dégradée » : la situation professionnelle des jeunes diplômés français semble presque paradoxale. L’enquête annuelle de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), menée auprès de 4 500 diplômés de l’enseignement supérieur (minimum bac+3), conclut que 68% des jeunes diplômés (bac+3 et plus) sont en emploi, un chiffre qui n’est que de 63% pour les bac+5 seuls et de 76% pour les bac+6 et plus.
Ce chiffre est donc en baisse, mais leurs conditions d’emploi sont aussi globalement moins favorables, note l’Apec : « si les titulaires de licences professionnelles et de doctorats semblent tirer leur épingle du jeu en termes d’emploi et de rémunération, c’est le plus souvent au détriment de la stabilité de leur emploi ».
2 millions de décrocheurs
Les formations professionnalisantes ont tendance à permettre plus facilement l’entrée sur le marché du travail que les plus hauts niveaux de diplôme : les compétences, si elles correspondent aux besoins des employeurs, priment souvent sur le diplôme, c’est le cas dans l’informatique.
Mais ces chiffres à la baisse ne font pas oublier que le diplôme reste un atout dans la crise : ce sont en fait 79% des jeunes diplômés (bac+3 et plus) qui sont insérés professionnellement (les 64% en emploi, auxquels il faut ajouter ceux qui ont déjà connu le travail et sont à la recherche d’un nouvel emploi). Avec presque 2 millions de jeunes (soit 17%) de 15 à 29 ans ni à l’école, ni en emploi, ni en formation, plus susceptibles d’être exclus sur le marché du travail, la fracture entre deux jeunesses persiste. Les jeunes sortis sans diplôme du système scolaire en 2004 étaient ainsi, 7 ans plus tard, 26% à chercher un emploi.