EVENEMENT. Depuis sa création en 2014, le CDI-Intérimaire (CDI-I) rencontre un succès grandissant auprès des entreprises et des intérimaires. Ce contrat innovant, qui combine les avantages d’un CDI et la diversité des missions du travail temporaire, entreprend de répondre aux enjeux de la transformation du marché du travail : agilité pour les entreprises et stabilité pour les salariés. Chez Manpower, la barre des 19 000 CDII signés vient tout juste d’être atteinte.
D’abord évoqué par un accord de branche du travail temporaire, le CDI-I a été officiellement créé en mars 2014. Convaincu de la pertinence du dispositif en termes d’innovation sociale, Manpower France espérait dépasser la barre des 10 000 CDI-I fin 2018. Pari réussi puisque mi 2019, c’est plus de 19 000 CDI-I qui ont été signés. Au-delà des chiffres, les retours de terrain et les premiers bilans attestent que le CDI-I répond aux attentes des entreprises comme des intérimaires.
Pour les entreprises, le CDI-I constitue une solution originale dans un contexte paradoxal : malgré la hausse continue des intentions d’embauche, les difficultés de recrutement et de fidélisation des talents perdurent. Face à cette situation, le succès du dispositif tient en 3 mots : confiance, compétitivité et flexibilité.
60% de CDI-I sont ensuite embauchés par les entreprises clientes
Les employeurs français interrogés continuent de citer la pénurie de main-d’œuvre comme premier frein à l’embauche. Quant à la nature de l’intérim privilégié, les entreprises évoquent à 65% le besoin d’évaluation des compétences comme raison de recourir aux contrats courts. Ce qui permet d’être optimiste sur une transformation des CDI-I en CDI classiques. Le CDI-I entreprend de répondre efficacement à cette double problématique : inadéquation persistante entre l’offre et la demande et nécessité de fidéliser des profils qualifiés. En 2018, on recense 2 114 CDI signés suite à un CDI-I contre 55 en 2015, une forte progression en constante évolution.
Le recrutement d’un CDI-I permet ainsi aux entreprises de bénéficier de toute l’expertise des agences d’emploi : analyse des besoins spécifiques en compétences, proposition de divers candidats, suivi régulier, accompagnement et formation des salariés en CDI-I etc. Pour se voir proposer un CDI-I par son agence d’emploi, il faut en effet justifier d’une expérience solide et prouver sa motivation.
Une exigence qui se traduit dans les faits, puisque le taux d’emploi moyen des intérimaires en CDI-I dépasse les 93% ! Les entreprises, elles, bénéficient d’une priorité pour l’engagement du collaborateur sur une nouvelle mission, mais aussi sur la possibilité de l’embaucher.
Comme le constate la récente étude-bilan de l’Observatoire de l’Intérim et du Recrutement (OIR), le CDI-I s’avère bien être un tremplin vers l’employabilité et l’emploi durable : l’embauche en CDI (hors intérim) compte pour 67% des ruptures de CDI-I ! Chez Manpower, 60% des CDI-I sont embauchés par les entreprises clientes, signe de la confiance qui s’instaure dans cette relation tripartite entre entreprises, intérimaires et agences d’emploi.
25% des CDI-I concernent des métiers pénuriques
Alors qu’une enquête sur les Besoins de Main-d’œuvre publiée par Pôle Emploi, en 2018, pointe une progression de 18,7% des projets d’embauches (+370 000 par rapport à 2017) – soit le recrutement de 2,3 millions de personnes en 2018 (contre environ 1,97 million l’an passé) – la part de projets présumés difficiles continue d’augmenter. Un véritable frein à la compétitivité et à la performance des entreprises de tous les secteurs, en premier lieu celles parmi les plus optimistes.
Cette situation touche tout particulièrement plusieurs bassins régionaux bien identifiés par les agences d’emploi. Le recrutement de talents sur ces métiers en tension est au cœur de l’expertise des agences d’emploi, et est très demandé par les entreprises clientes pour surmonter la pénurie des talents.
Le CDI-I représente aujourd’hui un levier supplémentaire pour attirer les talents sur certains bassins d’emploi ou métiers dits pénuriques. Pour preuve, chez Manpower France, la proportion de CDI-I qui correspondent à ces métiers atteignait ainsi les 25% en 2018.
Sur le terrain, le CDI-I répond aux attentes de secteurs d’activité aussi variés que le bâtiment, l’automobile et ferroviaire ou encore l’industrie pharmaceutique. En outre, selon l’OIR, les CDI-I recouvrent une très grande diversité de métiers, avec plus de 230 libellés différents parmi les 1 500 salariés en CDI-I interrogés dans le cadre de l’étude.
Chez Manpower France, toujours en 2018, les ouvriers et employés de l’industrie représentaient 50% des CDI-I, le BTP comptait pour 15% et les services pour 20%. Et la diversification des profils se poursuit à mesure que le CDI-I gagne en notoriété !
+ 82% de CDI-I signés en 2017
Selon les dernières données publiées Prism’Emploi, au 4e trimestre 2017, le nombre de CDI-I signés à travers le pays a augmenté de 15,4%, pour une progression annuelle qui atteint les 82,4%. Enfin ce sont plus de 41 000 CDI-I qui ont été signés sur toute la France, dont un peu moins d’un tiers par Manpower France, qui signait son 19 000e CDI-I courant 2019.
Si le volume global ne représente en 2018 que 3% des effectifs intérimaires, la courbe de progression est particulièrement dynamique. Dans certaines agences Manpower France, les CDI-I représentent aujourd’hui jusqu’à 10% des effectifs intérimaires. Chaque mois, entre 800 et 1000 CDI-I sont ainsi signés.
A mesure que le dispositif gagne en notoriété, les entreprises et les intérimaires sont de plus en plus souvent à l’initiative. Même si les agences d’emploi sont encore majoritairement à l’origine des CDI-I, les données les plus récentes mettent en évidence un net basculement vers les entreprises clientes, et les intérimaires, ce qui traduit clairement une amélioration de l’information et une appropriation croissante du CDI-I par toutes les parties prenantes, estime l’OIR. De quoi imaginer un bel avenir pour ce dispositif de flexibilité responsable.