Tous les trimestres, un échantillon représentatif de plus de 1 000 employeurs français est interrogé : “Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, par rapport au trimestre actuel ?”. Leurs réponses forment le baromètre des perspectives d’emploi. L’infographie-bilan est consultable en fin d'article.
C'est une première depuis 2012. Cela fait en effet trois trimestres de suite que le Baromètre Manpower affiche un solde net d'emploi positif. Une fois corrigé des variations saisonnières, la différence entre le pourcentage d’employeurs prévoyant d’embaucher et de ceux envisageant d’alléger leurs effectifs au deuxième trimestre 2015 atteint +2%. Ce chiffre, inférieur de 2 points à celui du trimestre précédent (+4) est néanmoins supérieur de 3 points à celui de l’année dernière à la même période.
L'optimisme se poursuit donc, mais s'accompagne de prudence :
« Malgré quelques bonnes nouvelles en ce début d’année, comme la stabilisation de la production manufacturière ou le relatif regain de confiance chez les dirigeants de PME et d’ETI, les employeurs restent encore très prudents quant à leurs projets de recrutement. On est sur une tendance à l’amélioration, mais pas véritablement sur une tendance de fond. Les chefs d’entreprise nous indiquent qu’ils ont besoin d’évoluer dans un environnement économique stable, de nature à les rassurer et à favoriser leurs investissements, alors que leur stock de produits finis se situe à son niveau le plus bas depuis 2011 », explique Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France.
Une récente étude de l'APEC révèle en effet que les embauches de cadres devraient progresser de 3% par rapport à 2014 (après une hausse de 4% l'année précédente), avec 174 000 recrutements prévus pour 2015. Si l’amélioration du marché de l’emploi cadre est liée à la poursuite du rattrapage en matière de recrutements entamé en 2014, elle diffère selon les secteurs. Dans les services par exemple, la hausse est prévue dans les activités informatiques, la banque-assurance, les activités juridiques et comptables et l’ingénierie-R&D.
Côté industrie, les recrutements augmenteraient dans la mécanique, métallurgie, les équipements électriques et électroniques et l’automobile-aéronautique. Mais la construction, quant à elle, annonce une année difficile avec un net recul de ses recrutements. Au niveau des fonctions, ce sont les cadres d’études, les cadres commerciaux et les informaticiens qui seront le plus recherchés.
L'Est poursuit sa progression
Sur le plan local, les prévisions restent encourageantes : le solde est positif dans 4 régions sur 5, même si en comparaison trimestrielle le solde net d’emploi diminue à des degrés divers dans quatre des cinq régions. Si l'Ile-de-France, le Sud et le Nord restent relativement stables, la région Est, elle, poursuit sa progression. Seule la région Ouest connaît un solde négatif. En comparaison annuelle, la prévision nette progresse en régions Centre-Est et Sud de 5 et 4 points, respectivement.
Les services aux entreprises portent la création d'emploi
Les services aux entreprises poursuivent leur progression. Selon le baromètre de février 2015 du Groupement des Professions de Services, 8 embauches sur 10 lors du dernier trimestre 2014 ont été réalisés dans le secteur des services, dont près d'un tiers d'entre-elles parmi les services aux entreprises.
L'INSEE, dans une étude sur les Transformations de l'emploi dans les territoires entre 1982 et 2011 montre bien la substitution des activités de services présentielles aux activités dites productives. Les industries extractives, quant à elles, connaissent une chute spectaculaire au deuxième trimestre, entraînées par la baisse d'activité de la construction et des travaux publics.
Les moyennes entreprises plus optimistes
Si les micro et petites entreprises manquent de visibilité, les moyennes et grandes entreprises sont plus optimistes, anticipant de manière positive les création d'emploi.
Si la reprise se confirme aux Etats-Unis, le Brésil passe au rouge et la Chine ralentit
En Europe, la moitié des pays de la zone voit leur situation s'améliorer par rapport à l'an dernier. Pour la zone euro, les États-Unis et la Chine, ces chiffres évoluent en parallèle des prévisions de croissance. La Chine par exemple, connait selon le FMI, une nette décélération qui retentit sur les prévisions d'emploi.
Ressources :
- L’intégralité des résultats : la brochure Baromètre des perspectives d’emploi
- Le communiqué de presse
- La précédente édition du baromètre (prévisions pour le 1er trimestre 2015)
- Data Explorer, une visualisation des résultats à l’échelle mondiale
> L’infographie-bilan :