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Assises de l’enseignement supérieur : ouvrir les portes de l’emploi aux étudiants

Les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche se tiennent actuellement à Paris. Parmi les pistes discutées, le rapprochement entre l’université et l’entreprise – les cloisons entre études et travail aggravant les difficultés d’accès à l’emploi. Un sujet qui ne concerne pas que les diplômés…

Une concertation de grande ampleur pour relancer l’enseignement supérieur français

Le processus de concertation nationale qui s’est déroulé durant l’été, suivi en octobre par des assises dans les territoires, a mobilisé de nombreux acteurs : organisations étudiantes et professionnelles, universités, centres de recherche comme le CNRS… tous les représentants de l’enseignement supérieur, de la recherche, mais aussi de la formation professionnelle de l’emploi se sont exprimés pour faire émerger près de 2300 contributions, consultables en ligne. Discutées lors des Assises, toutes ces propositions viendront nourrir le rapport remis au Président de la République, pour un projet de loi qui devrait, au printemps, amender la loi sur l’autonomie des universités (LRU) ainsi que celle sur la recherche. Trois thématiques guident la réflexion :

« Les cloisons entre études et emploi sont une des caractéristiques de la situation française et accentuent les difficultés d’accès à l’emploi. »

Pour la spécialiste de la jeunesse Cécile Van de Velde, « les cloisons entre études et emploi sont une des caractéristiques de la situation française et accentuent les difficultés d’accès à l’emploi. » La réforme de la gouvernance des universités aura un impact direct sur ce sujet majeur, via le rapprochement entre universités et entreprises.

« Il faut simplifier la gouvernance pour que les entrepreneurs y voient plus clair, il faut ouvrir les universités aux entreprises et ces dernières doivent entendre les universités pour un véritable rapprochement », plaide la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, dans Les Echos. Selon elle, il faut donner aux entreprises un rôle accru sur « la stratégie, les nouveaux métiers et les nouvelles formations » à l’université, y doubler le nombre d’étudiants en alternance et mieux insérer les docteurs dans les entreprises. De son côté, Louis Vogel, président de la Conférence des présidents d’université, déplore que les entreprises ne fassent pas assez appel aux universités pour leur recherche… et que les universités ne représentent que 3,9% de l’offre de formation continue.

Dans sa contribution, le think-tank Terra Nova demande notamment « un « Grenelle » de l’insertion professionnelle et des relations entre l’Université et la société ». L’Institut de l’entreprise, quant à lui, souligne dans sa note sur le financement de l’enseignement supérieur qu’il y a pour les entreprises « un avantage direct à créer des liens privilégiés avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche […], à la fois pour s’assurer un flux régulier d’embauche de haut niveau et […] pour créer et maintenir un écosystème de liens et d’interactions avec les institutions où la recherche est performante, et avec les gens qui la font ».

Le rapprochement entre entreprises et universités est l’un des chevaux de bataille de la CGPME et du  MEDEF. Le syndicat patronal propose trois pistes pour mieux « associer les entreprises au monde universitaire, pour assurer l’employabilité des étudiants et leur adaptation au marché du travail » :

  1. Instaurer des conseils de perfectionnement des formations associant professionnels et enseignants : il s’agit d’adapter les programmes aux évolutions des métiers et des compétences dont l’économie aura besoin.
  2. Créer une instance de dialogue et de prospective entre le monde éducatif et les branches professionnelles : anticiper les besoins du marché du travail, y compris au niveau européen et international, mais aussi accompagner l’émergence de nouveaux métiers. Il s’agit ici de mieux coordonner l’offre globale de formation et d’améliorer sa lisibilité.
  3. Généraliser les filières entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur. Selon le MEDEF, tous les étudiants doivent être sensibilisés à l’entreprise et/ou accompagnés dans un projet entrepreneurial.

Demain, des universités acteurs majeurs de la formation continue ?

EdXL’emploi et la professionnalisation des futurs actifs seront donc assurément discutés. Le sujet paraît d’autant plus important qu’une concurrence de pointe émerge : celle des meilleurs établissements d’enseignement supérieur du monde qui s’engagent massivement dans la formation en ligne gratuite, via la start-up Coursera ou le projet edX notamment.

Et si, demain, formation et travail,  apprentissage pratique et connaissance « pure », enseignement initial et formation continue, dispensés physiquement par un professeur ou en ligne, faisaient partie d’un seul et même écosystème, au bénéfice de tous ?

 

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