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E-learning by Harvard et le MIT : edX, l’excellence pour tous ?

L’année universitaire a débuté et, avec elle, les cours de « edX », la prestigieuse « plate-forme gratuite de cours à distance » (e-learning) créée cet été par Harvard, le MIT et Berkeley – trois établissements de l’élite mondiale de l’enseignement supérieur. 60 millions de dollars ont été investis sur le projet, que 120 autres universités et grandes écoles voudraient déjà rejoindre.

Le plus haut niveau de connaissance accessible à tous, partout et gratuitement : l’initiative est potentiellement révolutionnaire, pour les individus comme pour les entreprises. Car au 21ème siècle, seul le plus haut niveau de diplôme protège absolument du risque de chômage et garantit un salaire élevé. La connaissance et la compétence, moteurs de l’économie du 21ème siècle et de « l’Ere des Talents » vont-elles s’affranchir de toute contrainte matérielle ?

Le plus haut niveau de connaissance « pour qui veut, n’importe où, n’importe quand » ?

Près d’un salarié sur deux est activement demandeur d’une formation. Théoriquement, ces cours d’excellence « pour qui veut, n’importe où, n’importe quand » – tel est le slogan de edX – pourraient permettre à chacun de s’auto-former, de gagner en compétences et enrichir ses perspectives de carrière. L’utilité du e-learning pour la performance des salariés, donc la croissance des entreprises, est indiscutée – surtout maintenant que la génération Y est bien entrée dans la vie active. Mais à une époque de fortes tension sur les budgets, les moins grandes structures ont particulièrement du mal à l’intégrer à leur business – elles ne peuvent pas toujours se permettre les coûts initiaux d’un dispositif de e-learning. A première vue, l’initiative avait de quoi enthousiasmer les Echos à la fin de l’été.

Mais si l’on y regarde de plus près, edX n’est pas à proprement parler du « e-learning ». Prenons l’exemple du cours d’introduction à l’informatique délivré par le MIT : il n’est pas accessible « quand on veut », il doit être suivi pendant le premier semestre. Et il ne s’agit « que » d’une introduction, qui se veut très générale. Ceci est valable pour tous les autres sujets : plutôt que de véritable formation, ce sont des « introductions », dispensées par de brillants experts et des établissements leaders mondiaux.Il ne s’agit pas de « former » au sens strict mais d’ouvrir vers un champ de la connaissance, de susciter l’intérêt intellectuel.

Culture générale plutôt que formation en e-learning : edX, un produit d’appel

Il ne faut pas trop attendre de edX, en partie financée par des structures philanthropiques comme la fondation Bill Gates. C’est surtout un produit d’appel, qui stimulera la curiosité, diffusera le savoir et le goût des sciences. Si ses cours sont gratuits, la « certification » ne l’est pas : ceux qui ont suivi les cours pourront recevoir un « certificat de réussite », qui ne sera pas délivré sous le nom de Harvard, du MIT ou de Berkeley, et qui sera payant. Or « ce qu’achète tout consommateur de formation supérieure, c’est d’abord un diplôme d’autant plus monnayable qu’il est hautement « brandé » », rappelle Michel Diaz, spécialiste du e-learning. Une nuance particulièrement valable en France, où le diplôme est souvent survalorisé. edX pourrait néanmoins avoir une vertu pour les entreprises, en leur offrant la possibilité d’expérimenter gratuitement l’intégration du e-learning. Par un effet d’entrainement, les initiatives de ce type pourraient accélérer le changement culturel.

Certification vs diplôme ?

Selon Michel Diaz, on irait vers un monde où les établissements d’enseignement supérieurs prendront une place grandissante dans la formation continue des salariés, avec l’argument sérieux de la gratuité ou de la quasi-gratuité. Les organismes de formation auraient alors tout intérêt à renforcer leur offre en délivrant des certifications basées sur une évaluation en situation, pratique et pragmatique, des compétences acquises par les salariés. Et si on allait plus loin encore dans la projection pour souhaiter qu’un jour formation et travail,  apprentissage pratique et connaissance « pure », enseignement et formation continue, soient considérés comme faisant partie d’un seul et même ensemble ?

>>> Le site de edX

Cours edX

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