Un vent positif semble souffler sur la France en ce début de printemps. Dans la même période que celle de l’annonce d’un possible retour des 30 glorieuses et de la confirmation de la cote de la France auprès des investisseurs étrangers, de nouveaux projets et ouvrages visent eux aussi à contribuer à redonner le sourire et la confiance aux Français.

Tout d’abord, l’économiste Jean-Hervé Lorenzi a lancé l’initiative Tous optimistes pour aider la France à se remettre « à y croire », avec « l’ambition de réunir tous ceux qui partagent cette raison d’espérer et s’en donnent les moyens, en témoignent et agissent en ce sens ».
L’objectif affiché de ces optimistes rassemblés est de contribuer à « mobiliser les forces vives qui animent le pays […], et retrouver les clés de la création de richesse et de valeur en respectant les uns et les autres. En un mot : faire naître une vague de fond capable de soulever l’épaisse couche d’inertie et de défaitisme qui plombe l’avenir de notre pays ».
Il est à noter que, avec une rubrique talents, le site Internet de Tous optimistes veut souligner ce qui fonctionne dans notre pays et se positionne clairement sur le nerf de l’économie actuelle et future : la course aux talents.

Il faut aussi saluer la sortie de Bonnes nouvelles des conspirateurs du futur, de Michel Godet, parti à la rencontre de la France des entrepreneurs pour colporter les « bonnes nouvelles », les motifs d’espoir et d’ambition. Ce professeur de prospective au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) souhaite mettre en valeur la France des entrepreneurs, ces « conspirateurs du futur » qui, à travers le succès de leurs initiatives, font mentir le pessimisme ambiant.

Comme le relève Le Monde dans son édition du 21 mars, certains cas sont en effet rafraîchissants et doivent booster notre confiance et notre énergie :

• Jérémy Emsellem, créateur à 23 ans de la start-up Golden Hook (Le crochet d’or), a eu l’idée de vendre via Internet des bonnets et écharpes tricotés par des retraitées désireuses d’améliorer leurs fins de mois. En valorisant le savoir-faire de « mamies dynamiques », il a pu trouver des actionnaires qui ont investi 30 000 euros dans son projet, et il est désormais très ambitieux : « constituer une Google Map des grands-mères » artisanes, et faire ainsi de Golden Hook une société « glocale », à la fois globale et locale. Être ancré localement pour rayonner mondialement est en effet une des clés de la réussite des entreprises dans la nouvelle ère qui s’est ouverte.
• Olivier Baussan, créateur de L’Occitane puis d’Oliviers & Co, a fondé deux marques ayant brillamment réussi grâce à la fusion entre un territoire, la Provence, et la notion de bien-être. Là encore, une approche glocale…
• Pierre Riou, fils d’employé de ferme, devenu le « président fondateur » de Riou Glass. Ce groupe spécialisé dans la transformation du verre emploie 800 personnes alors que, il y a dix ans encore, ce « patron sans grade et sans diplôme » se rémunérait lui-même au smic !

Au lieu de grandes théories, Michel Godet démontre minutieusement le bien-fondé de son propos au travers d’exemples du type de ceux développés plus haut. Quatorze exemples, quatorze aventures, dont l’économiste tire une série d’enseignements :

• c’est fréquemment dans les territoires moins bien dotés en ressources et avantages naturels que germent nombre de projets et d’entrepreneurs ;

• tous les handicaps du monde ne freineront pas un créateur porté par une idée innovante et ambitieuse ;

• une initiative individuelle a plus de chances de réussir durablement si elle s’inscrit dans un schéma collectif.

Néanmoins, l’économiste sait très bien que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il s’acharne ainsi à lutter contre les « tabous » et autres obstacles, qui, selon lui, minent l’avenir hexagonal :

• une France qui dépense trop et en travaillant trop peu ;
• la difficulté croissante à intégrer nos populations immigrées ;
• les carences de la politique éducative, avec un échec scolaire qui touche 20 % d’une classe d’âge.

Les bonnes idées, le changement, affirme Michel Godet, viennent d’en bas, de « la France des territoires qui entreprend et innove ». A sa mesure, l’Atelier de l’emploi vise aussi à les valoriser.