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Slashing : le mode de travail de demain ?

Si vous parcourez régulièrement la presse RH, le mot « slasheur » vous est familier. Concept émergent depuis plusieurs années, le slashing a gagné du terrain avec la crise sanitaire. Pourquoi ? Alors que plus de 2 millions de Français exercent plusieurs emplois , en quoi ces couteaux-suisses changent-ils le monde du travail ?

Le slashing, une expérience de travail hyper-flexible

Terme issu du « slash » des claviers d’ordinateur, le slashing revient à exercer plusieurs activités professionnelles dans des univers différents. Si certains subissent cette situation faute de trouver un CDI à temps plein, le slashing est majoritairement un choix. En quoi offre-t-il l’opportunité de construire une vie professionnelle variée et sur-mesure ? Quand une activité ne coche pas toutes les cases, la compléter par une autre permet d’atteindre de nouveaux objectifs : exercer un métier passion, valoriser et exploiter toutes ses compétences, trouver un complément de revenu, gagner en autonomie… Ce mode de travail peut ainsi concilier missions inspirantes et rémunération satisfaisante.

Il ouvre, en fait, le champ des possibles : en s’émancipant d’un seul secteur d’activité, les expériences sont plus diverses et il devient possible de choisir ses missions. Dans un monde du travail où l’agilité est centrale, le slashing permet de s’adapter facilement à la conjoncture. Il exige pourtant quelques prérequis : un état d’esprit flexible, tout comme une soif d’apprendre pour continuer à développer de nouvelles compétences.

Dans son livre « Je suis une slasheuse », Claire Sanchez témoigne sur son quotidien. Si elle n’avait d’abord pas envisagé de se lancer dans la pluriactivité et l’entrepreneuriat, un burn-out et des déceptions professionnelles ont changé la donne. Elle est aujourd’hui formatrice en informatique les lundis, mercredis et vendredis, mais aussi cheffe à domicile les autres jours de la semaine. Si son livre incite à faire preuve d’audace et à se lancer, comment réussir son slashing ? Selon Claire Sanchez, il faut être très organisé pour gérer ses différentes activités, mais aussi résilient en sachant rebondir en cas d’échec. La dernière qualité-clé est de suivre son intuition car il suffit, selon elle, de s’écouter pour trouver les chemins à emprunter dans l’univers du slashing.

Le slashing, une expérience de travail qui répond aux nouvelles aspirations individuelles

Comptable la semaine et coach en développement personnel le week-end, salarié d’un cabinet médical en journée et professeur de danse le soir… Les exemples de slashing ne manquent pas !

Déjà tendance avant la pandémie, le slashing prend de l’ampleur avec le développement du travail à distance et l’évolution des aspirations individuelles. Comme le montre notre étude internationale The Great Realization, la crise sanitaire a généré chez les salariés l’envie d’être plus flexibles et de mieux maîtriser la gestion de leur temps. Ainsi, 45 % des actifs interrogés aimeraient désormais pouvoir choisir leurs horaires de travail. En inventant un nouvel équilibre entre les vies professionnelle et personnelle, le slashing invite justement à reprendre le contrôle. Chacun organise son activité, son temps de travail et ses jours de congés comme il le souhaite.

Si tout le monde n’a pas la possibilité de tout quitter pour vivre de sa passion, le slashing permet de contrebalancer un emploi « ressource » en diversifiant son activité. En pratique, il peut, par exemple, se traduire par un temps partiel et une activité parallèle en indépendant, ou encore en cumulant deux postes à temps partiel dans des secteurs très différents. Avec le slashing, chacun peut renouer avec ses aspirations, se tourner vers des missions à impact positif sur la société, tout en prenant en main sa trajectoire professionnelle. Dernier atout de taille, le slashing pourrait contribuer à prévenir les risques psycho-sociaux. En mai 2021 une étude soulignait que la santé psychique des travailleurs français s’était fortement dégradée depuis le début de la crise avec un doublement du risque dépressif et une forte détérioration de la santé perçue. Face à ce constat, le slashing présente de nombreux avantages. Jongler entre les activités permet en effet de se réinventer, de redonner du sens à son travail et de contrer la routine. Avec, à la clé, le (ré)engagement de chacun !

Si le slashing connaît actuellement un coup d’accélérateur, il n’a rien d’une parenthèse liée au contexte sanitaire et économique. Propice à l’épanouissement, à la flexibilité et à l’engagement de chacun, il défend une nouvelle vision du travail, que les RH et les managers ne peuvent ignorer.

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