Le chômage de longue durée est « un nouveau défi pour de nombreux pays », affirme l’Organisation international du travail dans sa publication annuelle des indicateurs clés du marché du travail. « En Espagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Serbie et en Bulgarie, le chômage de longue durée a augmenté de 40 pour cent ou plus par rapport à 2008 », écrit l’institution, qui publie deux cartes qui permettent de visualiser les écarts de probabilités de retrouver un emploi ou de risques de se retrouver au chômage entre les pays.
Selon l’OIT, un demandeur d’emploi français a 56,9% de chances de retrouver un travail en un an. Le chiffre est sensiblement égal outre-Rhin (58,2%), dans un marché du travail pourtant réputé plus « flexible » et facilitant davantage la mobilité professionnelle et la rotation sur le marché du travail. En Norvège, un demandeur d’emploi au chômage a plus de neuf chances sur dix de retrouver du travail en un an.
Quel est le risque qu’un #travailleur se retrouve au #chômage dans un délai d’un an dans votre pays? http://t.co/UIjs4RUZst
— OIT (@OITinfo) 11 Décembre 2013
Dans l’autre sens, les Allemands ont près de deux fois moins de risque de perdre leur emploi (4,6%, contre 9,6% pour la France). Les Espagnols ont quant à eux plus d’une « chance » sur cinq de perdre leur emploi, et les Américains plus d’une chance sur dix.
Le chômage en France, 505 jours en moyenne
Le chômage de longue durée, défini par l’INSEE comme une période d’inactivité supérieure à un an, touche 40% des chômeurs français. Au total (catégories A, B et C comprises), la France compte depuis septembre plus de 2 millions de chômeurs de longue durée, un chiffre qui a doublé en cinq ans. Un de ces demandeurs d’emploi sur deux est même un chômeur « de très longue durée », inscrit depuis plus de deux ans.
La tendance est loin de s’inverser : la durée moyenne de chômage a dépassé la barre des 500 jours en septembre, et quand le chômage bondissait de 6% en un an, le chômage de longue durée augmentait de 14,6%. Un point noir pour l’emploi en France, et même un double point noir : plus l’éloignement de l’emploi se prolonge, plus le retour à l’emploi est difficile, selon l’effet dit « de scarification ». Alors que de nouvelles sécurités se dessinent hors du CDI, « il faut parfois accepter d’avoir des situations plus temporaires et qui permettent précisément de rester dans l’emploi », rappelait ainsi récemment Franck Bodikian, DRH de ManpowerGroup France.