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Nouvelles technologies, nouveau management

Nous n’innovons pas suffisamment : telle est l’affirmation de l’économiste américain Tyler Cowen dans The Great Stagnation, un ouvrage qui défraie la chronique sur le Web économique depuis le début de l’année 2011. Dans cet essai (vendu en ligne au seul format électronique pour 4$), l’auteur explique que c’est la généralisation d’innovations radicales datant de la première moitié du XXème siècle qui a permis la croissance rapide de l’après-guerre. Depuis les années 1970, la croissance ne procèderait plus que d’améliorations marginales apportées à des produits existants. Pour la relancer la croissance, une nouvelle vague d’innovations majeures serait donc nécessaire.

C’est au sujet des technologies de l’information et de la communication (TIC) que la thèse de Cowen fait polémique : pour lui, les progrès de productivité -déterminants de la croissance à long terme- qu’elles entraînent ne peuvent être que limités, une part importante de l’activité qu’elles génèrent échappant aux échanges marchands.

Les TIC, nouveau moteur de croissance
Les critiques (dans le monde anglo-saxon ou en France) s’attachent à démontrer que, au contraire, le potentiel de productivité des TIC, et d’Internet en particulier, est très loin d’avoir été exploité, notamment dans le management des entreprises ; il est même probable que nous n’en sommes qu’aux premiers tâtonnements, les habitudes d’hier continuant à modeler nos usages. En témoignent, par exemple, la persistance souvent redondante du papier dans les entreprises ou la façon dont la communication par e-mail peut pérenniser des stratégies préexistantes de contrôle de l’information.
De plus, l’étude McKinsey sur l’impact économique d’Internet a mesuré que les entreprises fortement utilisatrices du Web croissaient deux fois plus vite que les autres et qu’un quart des emplois créés en France au cours des 15 dernières années l’a été dans un secteur lié à Internet.

La fin du tout-e-mail
Certaines évolutions récentes pourraient bien marquer le commencement d’une nouvelle ère dans les modes de travail en commun dans l’entreprise. C’est ainsi que Thierry Breton, PDG de Atos Origin, a annoncé début février la suppression d’ici trois ans des e-mails dans les échanges internes de ses 80 000 salariés. Toujours pertinent dans la correspondance avec l’extérieur, l’e-mail est devenu un poids dans la communication interne : lourd à traiter et à trier, sélectif dans le partage de l’information, insuffisamment collaboratif… La consultation des plus jeunes collaborateurs de l’éditeur a permis d’identifier les nouvelles pratiques de la communication d’équipe : messagerie informatique, réseaux sociaux, microblogging.

Atos Origin n’est pas un cas isolé : des grands groupes lancent également leur page Facebook interne, qui vient prendre le relai d’intranets qui n’ont pas toujours tenu leurs promesses. Orange, Alcatel, Dassault Systèmes, L’Oréal ou Auchan ont ainsi créé des réseaux internes, autour desquels peut s’organiser une communication plus fluide et plus réactive. L’offre informatique aux entreprises se développe à grande vitesse, en faveur d’outils collaboratifs qui démultiplient, à l’instar du Net, les possibilités de partage de l’information dans l’organisation. Ceux-ci contribuent ainsi à la transformation managériale qui caractérise l’ère des Talents : le passage d’une exploitation optimisée du capital matériel par la division méthodique des tâches à la valorisation du capital humain par le fonctionnement en réseaux.

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