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Management : comment trouver la bonne distance ?

Être un bon manager est un exercice ardu. Il s’agit en effet de trouver un juste équilibre entre protection et autonomie, de fixer un cadre tout en favorisant la prise d’initiatives. Tout en s’autorisant l’imperfection, en gardant à l’esprit que le manager irréprochable est une chimère. À l’heure où le travail hybride devient la norme, quelle bonne distance trouver dans votre management ? Que faut-il éviter et quelles bonnes pratiques adopter ?

1er risque : adopter le micromanagement

La montée en puissance du télétravail et le développement du travail hybride soulèvent des défis pour le management. Malgré la distance physique, vous devez, en effet, vous assurer du bon partage de l’information, de la réalisation des tâches et de l’avancée des dossiers. Le risque serait de tomber dans un micromanagement qui contrôle chaque action de vos collaborateurs. En vous attachant trop aux détails, en étant intrusif et incapable de déléguer, vous perdez le recul nécessaire pour avoir une vision globale de votre équipe. Vous créez, par ailleurs, une situation contreproductive pour les membres de votre équipe en bridant leur autonomie et donc leur créativité.


2ème risque : miser uniquement sur des outils de surveillance

Le développement du travail hybride s’accompagne d’un recours croissant à des outils de surveillance à distance. Selon une étude menée fin 2021 par Vanson Bourne, 22 % des entreprises françaises avaient mis en place de tels outils pour surveiller la productivité de leurs salariés en télétravail et 40 % d’entre elles avaient l’intention de le faire ou étaient en train de les déployer. Surveillance des emails, de la navigation internet, géolocalisation, tracking via webcam… Ces outils sont très variés ! Si la France n’atteint pas le niveau des Etats-Unis où plus d’une grande entreprise sur deux déclare utiliser ces moyens de surveillance, ce virage soulève des problématiques.

La 1ère concerne les libertés individuelles. « L’employeur n’a pas à placer ses salariés sous surveillance permanente, sauf dans des cas exceptionnels dûment justifiés au regard de la nature de la tâche », met en garde la CNIL. Les technologies concernées sont notamment le partage permanent d’écran, des dispositifs d’écoute audio, etc. Quels que soient les outils utilisés, la CNIL rappelle que l’employeur doit « informer l’ensemble des salariés, préalablement à leur mise en œuvre, des éventuels dispositifs de contrôle de leur activité ».

Le 2ème impact porte sur le bien-être au travail. En effet, la mise en place d’une surveillance peut générer des risques psycho-sociaux lourds de conséquences. Ainsi, toujours selon l’étude menée en 2021 par Vanson Bourne, le turnover a progressé dans 48 % des entreprises françaises qui ont mis en place de telles solutions.

Et si on manageait par la confiance ?

À contrecourant de ces pratiques qui misent sur le contrôle, le management par la confiance gagne du terrain. Il implique de faire évoluer positivement la culture et les moyens des entreprises pour contribuer à créer de l’épanouissement au travail. Mais attention, manager par la confiance ne se décrète pas, cela se construit au quotidien. Comment l’insuffler dans votre management tout en trouvant la bonne distance avec votre équipe ?
Quelques bonnes pratiques peuvent faire la différence :

– Fixez des procédures claires quant à la manière dont vous souhaitez être informé de l’avancée d’un projet.
– Favorisez les résultats plutôt que le nombre d’heures de travail : un collaborateur peut ainsi se déconnecter à 17h si son travail est fait.
– Organisez des points d’échange en « présentiel » réguliers qui peuvent être individuels comme en groupe.
– Montrez que vous êtes disponible et à l’écoute pour des échanges ouverts et transparents sur l’avancée des projets ou la distribution des tâches, mais aussi sur des sujets plus transversaux comme la prévention des risques psycho-sociaux, le bien-être et les envies des collaborateurs.
– Programmez des moments de convivialité, de rencontres, d’échanges qui créent un lien précieux dans un contexte de distance physique accrue.
– Veillez au respect du droit à la déconnexion. N’oubliez pas de vous interroger sur les mauvais signaux que vous envoyez vous-même à votre équipe car si vous ne déconnectez pas lors de vos congés ou hors temps de travail cela les incitera à faire de même.

Cette nouvelle ère de travail hybride s’accompagne d’une quête de flexibilité et de confiance des collaborateurs. Plutôt que de miser sur la surveillance, considérez les deux années que nous venons de vivre comme une opportunité de redessiner le visage de votre management. Approfondissez les liens entre les différents échelons hiérarchiques pour préférer la confiance efficace à la surveillance anxiogène.

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