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Le système éducatif, un investissement d’avenir : innovations dans l’enseignement supérieur

Quand les talents sont la ressource première des entreprises, la formation et l’éducation deviennent « le premier facteur de croissance », souligne l’économiste François Rachline professeur à Sciences Po-Paris, conseiller spécial du président du Conseil économique, social et environnemental dans L’Expansion de mars. Or, le système de formation français tend à reculer dans les classements internationaux : si celui de l’OCDE le situait dans la moyenne en décembre dernier, ses performances sont inégales : bonnes pour l’élite mais en recul pour les plus faibles. Son objectif, selon Rachline, serait encore trop souvent « la conquête de la tranquillité, attribuée au diplôme le plus élevé possible », au détriment de la recherche de l’utilité sociale et du travail d’équipe.

Grandes écoles, écoles d’ingénieurs et écoles de commerce ont d’ores et déjà amorcé leur mutation. La Conférence des Grandes Ecoles s’est ainsi largement ouverte au monde de l’entreprise, et affiche désormais une nouvelle signature anglophone : Excellence for a complex world. Cette communication vise à valoriser ce qui apparaît comme un des principaux atouts des grandes écoles françaises : une formation généraliste solide favorisant une approche systémique des problèmes et une plus grande ouverture au changement.
A titre d’illustration, deux membres de la Conférence (l’EM Lyon et Centrale Lyon) viennent d’annoncer la création d’une nouvelle école, Idea School, dont les méthodes expérimentales s’inspireront de la « d-school » de Stanford, en Californie. Il s’agira d’un enseignement pluridisciplinaire où les étudiants, aussi bien ingénieurs que managers, seront confrontés à la complexité de l’entrepreneuriat dans la réalisation concrète de projets.

Dans le même temps, l’économie numérique s’organise pour former ses futurs talents. Deux « écoles de l’Internet » viennent ainsi de voir le jour. L’une, l’Ecole européenne des métiers de l’Internet, a été créée par des entrepreneurs de la netéconomie. L’autre, Sup’Internet, est l’initiative d’un groupe de formation privé. Ces deux écoles forment en trois ans après le bac des profils opérationnels mais dotés d’une bonne culture générale de l’entreprise. Elles entendent donc se distinguer des formations existantes par une meilleure identification des métiers d’Internet.

La formation des dirigeants n’est pas en reste, avec le lancement tout récent par HEC d’une chaire d’e-business (« Digital Innovation »), et par Télécom Ecole de management d’un « Executive MBA » construit autour du thème de l’innovation dans le numérique.

On peut également citer l’exemple du PRES HESAM, développé en conclusion de l’étude par le Cercle des Experts des nouveaux défis des universités et grandes écoles françaises (pdf). Constitué au premier semestre 2010 par onze grands établissements autour de l’Université Paris 1 “Panthéon Sorbonne”, ce pôle peut être considéré comme un exemple à suivre en termes de partenariats dans l’enseignement supérieur. Ses objectifs et modalités de fonctionnement semblent en effet tout à fait pertinents :

  • Ce projet résulte d’une initiative coordonnée, massivement centrée sur les humanités et les sciences sociales, capables de produire des connaissances, des analyses et des réactions sur les dynamiques socio-politiques internationales, contribuant globalement à “l’intelligence du monde”. Le PRES se propose ainsi une mission bien définie : fournir à la société une connaissance scientifique des activités humaines considérées dans la totalité de leurs dimensions.
  • Alors que les sciences humaines et sociales souffrent souvent d’une fragmentation qui nuit à leur visibilité internationale, le PRES ainsi constitué entend apporter une contribution majeure à la solution de cette difficulté ; d’une part en se structurant autour de grands pôles de référence de notoriété internationale et, d’autre part, en soutenant des initiatives fortes, elles aussi structurantes qui renforceront cet effet de visibilité. En effet, avec plus de 126 implantations en Europe et 46 dans le monde, certains établissements du PRES disposent d’un ancrage international structurant. Par ailleurs, plus de 300 diplômes cohabilités ou à dimension internationale coexistent dans les différentes filières, pour quelques 700 conventions (échanges, accords de recherche) actuellement en vigueur…
  • Ce nouveau PRES est le cadre institutionnel qui, en France et en Europe, concentre le plus de moyens intellectuels et humains pour répondre à son ambition, avec le but de rassembler, dans un même ensemble articulé, les orientations trop souvent séparées que sont les Humanités et les Sciences Sociales.

C’est donc la totalité de la “chaîne de la connaissance” qui est ainsi assumée et portée par une telle initiative, qui assure à la fois l’autonomie et la spécificité d’une approche scientifique de l’humanité et la capacité de réagir à chaud, de manière informée, aux grands enjeux contemporains.

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