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Le plafond de verre chez Google

google-workplace1Zuleyka Zevallos, docteur en sociologie, a récemment publié sur son blog une analyse du « plafond de verre », qui empêche les femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités, dans une entreprise à la pointe de l’innovation : Google.

Quelques mois avant de prendre la tête de Yahoo, alors qu’elle était encore chez Google, Marissa Mayer avait dépeint à CNN une entreprise où les questions de genre n’existeraient pas : « Je ne suis pas une femme chez Google, je suis une geek chez Google ». Pourtant, il y a 70% d’hommes chez Google. Parce que les métiers technologiques ne sont pas « des métiers d’hommes » par essence, et parce qu’une entreprise qui veut croître ne peut se priver de la moitié des talents du monde (en France, les femmes représentent même 56% des diplômés du supérieur), l’entreprise a recours à ses fameux algorithmes pour recruter plus de femmes.

Une étude publiée l’an passé par l’Association américaine de sociologie montre que les femmes engagées dans des études d’ingénieur tendent à ne pas achever leur formation à cause d’un manque de confiance en leurs aptitudes professionnelles. Et ce avant tout parce que, dans l’imaginaire collectif, « un ingénieur » est un homme. Pour changer la donne, il faut plus de « role models », des femmes ayant réussi dans ces métiers et qui montreraient aux plus jeunes qu’elles peuvent tout autant que les hommes aspirer à une carrière dans ce domaine.

Quand le clonage commence dès l’école

Google est l’entreprise préférée des étudiants des écoles de commerce et d’ingénieur, non seulement pour son image associée à l’innovation, mais aussi parce qu’elle est régulièrement citée parmi les entreprises où l’on aime le plus travailler. Selon Zuleyka Zevallos, ces atouts ne valent pas vraiment lorsque l’on est une femme : le comité de direction, composé de onze membres, ne comprend qu’une femme, à la tête du département publicité.
VerrièreChez Google, on explique notamment que le patron, Larry Page, serait plus à l’aise avec des ingénieurs « comme lui ». La journaliste du New York Times Claire Caine Miller met en perspective : « l’absence de femmes au sommet de Google reflète la réalité du monde des ingénieurs : un monde d’hommes. M. Page valorise des gens qui lui ressemblent plutôt que ceux qui travaillent dans le secteur commercial ». Des propos qui font écho à ceux de Michel Ferrary, professeur de management de la Skema Business School, à propos de la sur-représentation des hommes parmi les décideurs de l’industrie : « les industriels sont tributaires des profils que leur fournissent les filières de formation ». Quand le clonage commence dès l’école…

L’organisation des entreprises en cause.

Google est conscient de la situation et essaie d’y remédier. Première étape : un changement de méthodes de recrutement, car il s’avère que les candidates vont plus loin dans le processus si elles sont interviewées par d’autres femmes. Mais selon la sociologue Zuleyka Zevallos, les entreprises doivent surtout comprendre que ce sont « ses pratiques organisationnelles empêchent les femmes de s’épanouir professionnellement ».

> Le billet de Zuleyka Zevallos

> L’article du New York Times

 

>>> Pour en savoir +

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=4tYny50bahI

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3iKhFN3I96E#!

 

> Crédits image :

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