La crise sanitaire a profondément bouleversé les modèles économiques des entreprises et mis en avant leur manque d’agilité. Alors que la pandémie sévit encore, les entreprises doivent trouver des ressources à la fois financières et humaines pour préserver et relancer leur activité. Dans ce contexte, le CDI Intérimaire (ou CDII) apparaît comme une solution particulièrement intéressante pour les entreprises comme pour les salariés. Explications.
Le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19 a entraîné un recul historique de l’activité des entreprises en France : un tiers d’entre elles ont fermé pour une durée moyenne de 57 jours et 35% déclarent une baisse de leurs ventes supérieure à 50%. Devant l’urgence, beaucoup ont brutalement pris conscience de leur retard en matière de transformation digitale et d’agilité. Elles se sont alors mobilisées autant que possible pour faire face à la chute de leur activité : plus de 4 sur 5 ont eu recours aux aides mises en place par les pouvoirs publics, d’autres ont modifié leur offre ou réorganisé leur logistique. Alors que beaucoup continuent de jouer leur survie, il apparaît désormais nécessaire d’affiner la mise en place de ces mesures afin de se projeter, d’anticiper et de limiter au maximum les conséquences néfastes de la crise.
Répondre au besoin d’agilité des organisations
Dans un climat qui reste fortement marqué par les incertitudes, de très nombreuses entreprises repensent en profondeur leur modèle économique, cherchant à instaurer plus de flexibilité dans leurs process, jusque dans les contrats qui les lient à leurs salariés. Soucieuses de s’inscrire dans une dynamique de reprise économique, mais frileuses à l’idée de recruter sans connaître les tendances réelles des marchés, la plupart s’interrogent notamment sur les alternatives offertes au CDI. Manquant de souplesse, à la fois pour l’employeur et le salarié, le CDI a beau être populaire, il répond de moins en moins aux attentes de la nouvelle génération et aux besoins des entreprises dans un contexte de relance. Certaines ont d’ailleurs tout intérêt à externaliser une partie de leur activité : miser sur un renfort ponctuel ou réduire sa production sur certains postes pouvant rééquilibrer la balance entre sortie et entrée de capital. Dans ce contexte, le travail intérimaire se présente comme une solution-clé pour rebondir tout en prenant le temps de s’adapter à l’évolution de la situation sanitaire. Preuve en est que d’autres formes de contrats sont économiquement et humainement viables, en Allemagne où par le passé, le CDI à temps variable a ainsi considérablement renforcé l’économie allemande.
Le CDI Intérimaire : la flexibilité sans la précarité
S’il est montré du doigt car vite associé à la notion de précarité, le travail intérimaire recouvre en réalité plusieurs formes de contrats alliant agilité et protection du salarié. C’est le cas du CDI Intérimaire, ou CDII.
Lancé en 2014, le CDI intérimaire a été pensé pour flexibiliser le travail tout en garantissant les droits des salariés. D’un point de vue légal, ce contrat est conclu entre une entreprise de travail temporaire (ETT) et un salarié pour l’exécution de missions pouvant aller jusqu’à 36 mois (contre 18 pour une mission d’intérim classique). 9 CDII sur 10 concernent d’ailleurs une seule mission ou des missions de plusieurs mois, un élément intéressant pour des entreprises ayant besoin de mobiliser des ressources mais ayant par ailleurs du mal à se projeter.
Le contrat peut également prévoir des périodes sans exécution de mission, dites « d’intermission ». Ces périodes sont assimilées à du temps de travail effectif, donnant accès aux congés payés et à de l’ancienneté. En période de mission, le salarié est rémunéré au taux horaire défini par l’entreprise. En période d’intermission, le contrat de travail prévoit le versement d’une rémunération mensuelle garantie qui ne peut être inférieure au Smic pour les ouvriers et employés et qui peut aller jusqu’à 125% du Smic pour les cadres.
Des talents prêts à relancer l’activité des entreprises
En offrant une plus grande souplesse dans la gestion des ressources humaines tout en préservant les valeurs sociétales de l’entreprise, le CDII a ainsi la capacité de jouer un rôle important dans le redémarrage de l’activité des entreprises. En outre, et contrairement aux idées reçues, il ne concerne pas seulement les métiers pas ou peu qualifiés. La crise ayant très fortement touché les moins de 25 ans, les jeunes diplômés avec des connaissances actuelles, techniques, pointues, ou simplement recherchées sont nombreux. En 2019, ManpowerGroup a justement lancé le programme MyPath pour mettre en lien les entreprises ayant besoin de renfort immédiat avec ces candidats aux profils-clés. Depuis 2019, plus de 40 000 talents ont ainsi été accompagnés.
Pour aborder les prochains mois dans les meilleures conditions, les entreprises doivent pouvoir identifier des solutions économiques et d’employabilité moins rigides que dans le passé, mais qui restent satisfaisantes sur les plans humain et sociétal. Quel que soit le secteur et les fonctions recherchés, le CDI Intérimaire répond précisément à ces préoccupations. Cette forme de contrat gagnant-gagnant permet de préparer plus sereinement la sortie de crise tant attendue.