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Intentions d’embauche : un maintien au beau fixe

Après une année 2021 en forte et constante augmentation, les intentions d’embauche au deuxième trimestre 2022 sont en légère baisse, de 3 points, par rapport au trimestre précédent. Pas de surprise pour autant : beaucoup d’emplois créés sur la période récente sont maintenant pourvus. Cependant, ce solde net d’emploi (+23%) établi par notre baromètre est le signe d’une dynamique toujours aussi encourageante pour 2022. Découvrez ce que vous réserve le second trimestre de cette année !

Les employeurs interrogés en France par ManpowerGroup – aux mois de janvier et février, soit avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, dont les effets ne sont donc pas encore pris en compte – anticipent une poursuite de la reprise économique au deuxième trimestre 2022. Ils annoncent une prévision nette d’emploi élevée, de +23%, en repli de 3 points par rapport au précédent trimestre, mais en progression de 14 points sur un an.

Une belle performance sachant que l’emploi dans le secteur privé a non seulement renoué avec son niveau d’avant-crise, mais se permet même de le dépasser ! Avec 650 000 créations nettes d’emplois en 2021, le secteur privé compte aujourd’hui 300 000 collaborateurs de plus qu’en 2019. Et le taux d’emploi en France (67,3%) est à son plus haut niveau… depuis 1975 ! Des chiffres à garder en tête quand il s’agit de mesurer les évolutions trimestrielles.

Dès lors, si 47% des employeurs disent ne pas avoir l’intention d’embaucher sur la période avril-juin 2022, c’est sans doute parce que les emplois proposés ces derniers trimestres sont maintenant pourvus. Et parmi les entreprises qui ont l’intention de continuer à recruter, 36% tout de même, beaucoup disent être confrontées à des pénuries de main-d’œuvre. Ce qui souligne l’importance toujours plus grande de former les chômeurs et les employés en recherche d’une évolution professionnelle.

« Ce baromètre reflète le retour d’une croissance solide, mais plus mesurée qu’en 2021, commente Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France. Le gouvernement table sur une hausse du PIB de 3,5 % dans l’Hexagone en 2022, après un record à plus de 7% en 2021. Les anticipations des chefs d’entreprise restent globalement très bien orientées, même si on observe un certain repli par rapport au trimestre précédent, et surtout par rapport au dernier trimestre 2021. »

 

Sur l’ensemble du territoire, des intentions d’embauche largement positives, malgré une légère baisse

Les résultats du baromètre ManpowerGroup montrent que la région parisienne est celle qui bénéficie des intentions d’embauche les plus positives pour le trimestre qui vient, avec une prévision nette d’emploi s’établissant à +25%. Certes, elle perd 7 points par rapport au début de l’année 2022, mais en gagne 24 par rapport au deuxième trimestre 2021.

Les régions Nord, Sud, et Ouest dépassent elles aussi le seuil des +20% en termes de prévisions nettes d’emplois, avec une progression annuelle comprise entre 11 et 15 points, et une baisse sur un trimestre allant de 5 à 9 points. Si l’Est affiche la plus faible performance (+18%) du solde net des intentions d’embauche des employeurs, c’est aussi la région qui connaît la plus faible réduction d’un trimestre à l’autre : à peine 3 points perdus.

Les petites entreprises plus dynamiques que les grandes

Comme lors des trimestres précédents, les grandes entreprises (plus de 250 salariés) sont celles qui tirent vers le haut les intentions d’embauches, avec une prévision nette d’emploi à +26%, en diminution de 7 points vis-à-vis du premier trimestre, bien qu’en progression de 13 points sur un an. Dans les entreprises moyennes, le solde net est de +20% en baisse de 4 points sur un trimestre, mais en hausse de 15% en l’espace d’une année.

Fait intéressant dans ce baromètre dédié au 2eme trimestre 2022 : si l’ensemble des sociétés affichent des prévisions nettes positives, les petites entreprises (de moins de 10 salariés) sont les seules qui ont davantage l’intention de recruter sur la période avril-juin que sur celle de janvier-mars. En effet, le solde des intentions d’embauche des employeurs gagne 2 points dans cette catégorie, pour un solde net d’emploi s’élevant à +22%.

Il y a plusieurs hypothèses envisageables pour expliquer ce phénomène. D’abord, celle d’un rattrapage étant donné que les TPE affichaient presque toujours les prévisions nettes d’emploi les plus faibles en 2021. Par ailleurs, d’après le baromètre Rexecode, la trésorerie des TPE-PME reste confortable en dépit de la dégradation de ces derniers mois : 59% des dirigeants des petites et moyennes entreprises disent avoir l’intention d’investir en 2022, et les difficultés de recrutement demeurent la principale préoccupation pour 57% d’entre eux.

On peut également voir dans ce regain d’embauches chez les TPE le signe de l’augmentation de l’entreprenariat : sur le seul mois de janvier 2022, 91 335 entreprises ont été créées, soit le second meilleur chiffre depuis le record historique de décembre 2020.

 

Des secteurs en forte demande, ceux de la communication et du numérique en tête

Si les intentions d’embauche progressent de 14 points par rapport à la même période en 2021, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le secteur du numérique et de la communication connaît la plus forte hausse sur une base annuelle (+38 points), suivi du secteur bancaire et financier (+20 points), tandis que les domaines de la construction et de l’industrie manufacturière ont connu une embellie plus limitée (+10 points).

Cette surperformance du numérique et de la communication n’est pas surprenante. Ce secteur recouvre tous les métiers liés directement ou indirectement à la transformation numérique des entreprises, qui a connu un net coup d’accélérateur durant la crise sanitaire : l’e-commerce a gagné plusieurs années d’avance en matière de parts de marché, et le télétravail s’est considérablement développé, entraînant des investissements massifs dans le cloud et autres outils collaboratifs. Ces secteurs sont d’ailleurs confrontés à la difficulté de trouver des talents.

D’un trimestre à l’autre, les différents secteurs économiques connaissent des évolutions très différentes : si 7 d’entre eux – sur 11 – affichent un ralentissement des intentions d’embauche, le secteur manufacturier se démarque avec une hausse de 10 points, au même titre que celui du milieu associatif, où les employeurs sont visiblement plus optimistes quant aux perspectives du deuxième trimestre de l’année 2022.

Faut-il voir dans cette percée des ONG une montée en force des préoccupations humanistes,  liée à la quête de sens générale qui a émergé durant la pandémie ?

Alors que le taux de chômage en France est tombé à 7% fin janvier (Eurostat) et que le plein emploi semble enfin à portée de main, pour la première fois depuis des décennies, il n’est guère étonnant que les perspectives de recrutement commencent à ralentir un peu, de nombreux postes créés pour répondre aux besoins issus de la forte croissance économique étant désormais pourvus.

 

Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le deuxième trimestre 2022 a été réalisé dans 40 pays et territoires, entre le 1er janvier et le 7 février 2022 auprès de 41.379 employeurs issus d’entreprises privées et d’organismes publics, dont 1020 en France. L’étude analyse les données obtenues en réponse à une unique question : « Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre par rapport au trimestre actuel ? ». NB : nos lecteurs les plus réguliers noteront une différence entre les chiffres affichés ici et ceux du trimestre précédent pour une raison simple : chaque trimestre, les données du baromètre sont lissées et corrigées des variations saisonnières, afin de les rendre plus fiables et représentatives sur le long terme !

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