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Hyperconnectés, volages et en quête de sens au travail ? Ce que disent vraiment les chiffres sur les « Millenials »

Millenials, voire, plus les jeunes d’entre eux, digital natives, Net generation… Les termes ne manquent pas pour désigner cette frange de la population née entre les années 80 et le début des années 2000, et bercée par Internet. Communauté majoritaire aux Etats-Unis, avec un tiers de la population totale en 2013, la plupart de ces Millenials s’insèrent actuellement dans un monde professionnel incertain, marqué par un manque d’opportunités notable et des taux de chômage record. 13% des jeunes de 18 à 34 ans en ont ainsi été victimes en 2010 aux Etats-Unis, enregistrant ainsi un pic historique. A l’occasion de ce « new boom », la Maison-Blanche publie en ce mois d’octobre un recensement très fouillé des différents chiffres officiels sur une classe d’âge qui aura rarement été l’objet de tant de conjectures, radicalité des mutations sociales aidant… Rédigée par ses spécialistes du Council of Economic Advisors, la note, qui s’appuie sur des données sur de larges échantillons et mesurées depuis plus de cinquante ans, balaye, au passage, trois idées reçues.

1. Addicts à la technologie ? Plutôt façonnés par la technologie

75% des Millenials entretiennent un compte sur un réseau social, contre seulement 50% de la génération précédente et moins d’un tiers des baby boomers. Mais est-ce l’hyper-connectivité qui définit et singulariserait cette « génération » ? Selon une étude du think tank Pew Research menée en 2014 et citée par la note, un quart des Millenials considèreraient leur rapport à la technologie comme élément distinctif de leur génération. C’est à la fois peu et beaucoup. Le rapport corrèle en tout cas cette donnée avec l’entrepreneuriat, une envie qui surgit traditionnellement en moyenne une fois passé la quarantaine, mais qui « suscite l’intérêt » de la moitié des 18-34 ans, un chiffre inédit lorsqu’on le compare aux précédentes classes d’âge. Les coûts de consommation, production et diffusion de contenus et biens s’étant inéluctablement amoindris, il est devenu plus facile de « créer »… et d’autant plus lorsque sa génération est pionnière en la matière.

2. En quête de sens ? Plutôt d’argent, et d’environnement créatif

Cette familiarité aux nouvelles technologies de communication se traduit, selon ce qu’en conclut la Maison-Blanche, par un esprit davantage communautaire, et une plus grande importance accordée à la créativité et l’innovation dans un cadre professionnel.


S’ils manifestent, professionnellement parlant, de grandes ressemblances avec leurs aînés, notamment vis-à-vis de leurs ambitions de succès et de reconnaissance, les Millenials américains se distingueraient par une moindre attention accordée à l’intérêt de leur travail et à ses perspectives (une preuve de désillusion ?), tant que ce dernier leur offre une qualité de vie satisfaisante, notamment par le biais de leur rémunération. Les différences, toutefois, restent statistiquement plutôt minimes.

Une tendance toutefois contredite dans un récent sondage, à l’échantillon plus réduit et mené sur le territoire français, selon lequel les jeunes Français seraient en quête de sens dans leur travail, huit sur dix d’entre eux considérant la vie professionnelle comme élément clé de leur épanouissement personnel…

3. « Infidélisables » ? Les GenY restent plus longtemps chez leur premier employeur que les GenX

Le « zapping » permanent qui caractériserait les Millenials est-il une réalité ? Il épargnerait en tout cas, aux Etats-Unis, leur premier employeur.


Une attitude sécuritaire qui pourrait s’expliquer par une conjecture incertaine, incertitude si durable qu’elle en devient un trait générationnel. Moindre fluidité du monde du travail, un manque d’opportunités, et une rémanence du chômage de longue durée… : en ce qui concerne les 18-34 ans, aux Etats-Unis, selon le Bureau of Labor Statistics, le pourcentage de chômeurs de longue durée dans les statistiques de chômage serait passé de 10% en 2001 à près de 40% au début des années 2010. Dans ce contexte incertain, les jeunes employés préfèrent bénéficier de la sécurité de l’emploi et des bénéfices de l’apprentissage plutôt que de prendre le risque de ne pas parvenir à rebondir, même si leur travail leur déplaît.

Or, changer d’emploi a longtemps été synonyme d’augmentation de salaires pour les générations précédentes. SUr la durée, la frilosité contrainte des Millenials jouera-t-elle en faveur d’une révision des salaires à la baisse ? Pour l’INSEE, être né en période ne crise n’affecterait pas négativement, même à moyen terme, les perspectives de carrière…

En-data
> L’ensemble du panorama :

Génération Y en chiffres

Crédit image de « une »:  capture d’écran d’un recensement des 18-34 ans en selfie organisé par NPR, radio publique américaine à l’occasion de son dossier « New Boom »
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