En une image, Le Point a synthétisé l’évolution du chômage en 2013 et ces dernières années. Sur l’ensemble de l’année, seul l’emploi des jeunes (catégorie A) n’a pas augmenté :
La « stabilisation » annoncée, continue Le Point, correspond en fait plutôt à une augmentation de moins en moins importante :
En parallèle à la dernière publication des chiffres du chômage, l’INSEE rendait disponible son tableau de « trois décennies d’évolution du marché du travail ». L’occasion d’élargir le panorama, et d’évoquer de plus profondes transformations pour l’emploi en France. Avec notamment trois courbes du taux d’activité qui n’ont fait que s’accroître, et qui révèlent trois tendances majeures :
- L’ouverture progressive du marché du travail aux femmes ;
- La hausse des qualifications ;
- Le temps partiel et les formes « particulières » d’emploi, plus flexibles, qui se sont développées et ont facilité l’insertion professionnelle de populations jusque-là plus souvent éloignées de l’emploi que les autres, à commencer, justement, par les femmes.
Femmes : les 25-49 ans de plus en plus dans l’emploi
De plus en plus d’emplois « très qualifiés »
De 1982 à 2012, la part des « très qualifiés » (artisans, commerçants et chefs d’entreprises, cadres et professions intellectuelles supérieures, professions intermédiaires) dans l’emploi total a bondi de 39 à 50%. C’est au détriment des profils « qualifiés » que cette augmentation s’est faite ces dix dernières années, et non aux profils « peu qualifiés » : selon l’INSEE, la complexification et la « technologisation » des tâches auraient fait atteindre au marché du travail « une part incompressible d’emplois peu qualifiés, concentrés essentiellement dans les fonctions support ».
L’INSEE note par ailleurs que l’« obtention d’un emploi et niveau de diplôme élevé apparaissent de plus en plus liés ». Une tendance qui s’est accentuée avec la crise : « le taux d’emploi des personnes n’ayant que le brevet des collèges a perdu en 4 ans près de 7 points, alors que celui des personnes ayant bac+2 s’est à peu près maintenu ».
Le temps partiel a triplé en trente ans
« Les formes d’emploi ont aussi beaucoup changé durant ces 30 dernières années », souligne l’INSEE, à commencer par le temps partiel :
Ainsi, « parmi les femmes qui travaillent, 16% étaient à temps partiel en 1975, elles sont 30% dans ce cas en 2012. » Entre deux tiers et trois quarts de ces situations sont choisies.
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À lire aussi :
- L’interview de Denis Pennel, auteur de Travailler pour soi, selon qui nous vivons moins une crise de l’emploi qu’une nouvelle révolution du travail :
« La diversification des formes d’emploi, au sein du salariat (le développement de l’intérim, du CDD, du temps partiel), a permis d’augmenter la participation sur le marché du travail en offrant de nouvelles possibilités de travailler, notamment via des horaires atypiques. Et cela profite particulièrement aux profils les plus fragiles : ces nouvelles formes de travail sont un moyen de maintenir ou d’insérer les individus les plus éloignés du marché de l’emploi : jeunes sans expérience, seniors, personnes handicapées… »
- L’intégralité du dossier de l’INSEE, à feuilleter :