En novembre dernier, la Maison Blanche lançait un appel : l’Amérique a besoin de data scientists ! En co-finançant un programme visant à accroître drastiquement le nombre de diplômés en data science et, plus globalement, à insuffler à tous les profils scientifiques des compétences en « analytique avancée » et data management, la présidence américaine ne venait en fait que de dévoiler le volet formation d’un projet bien plus ample, lancé au printemps 2012, de 200 millions dollars d’investissements dans la R&D pour relever le « défi du Big Data ».
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Pénurie de « messieurs Big Data »
Le branle-bas de combat est sonné pour se donner les moyens de former aux compétences requises pour tirer profit de ce que beaucoup nomment « le nouvel or noir ». Et Berkeley et les universités de New York et Washington, les trois pilotes de ce projet, sont loin d’être les seules à être appelées à répondre à l’urgence. En France aussi, le trop grand cloisonnement entre enseignement de la statistique et de l’informatique est une des raisons de la pénurie de data scientists.
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Et il n’est pas étonnant de voir que les entreprises se sont saisies de l’enjeu : certaines lancent leur propre cursus de formation et surtout, d’après une étude de Microsoft et IDC sur la « transformation numérique des métiers de l’entreprise », menée auprès de 225 décideurs « métiers » de grande entreprise, les directions marketing, finance et RH sont toutes les trois 71% à déclarer que « l’explosion des volumes de données impactera les compétences métiers au sein de l’entreprise ». Les data scientists sont les « premiers des profils les plus recherchés sur les créations de postes à venir ».
La ruée vers les data-scientists, ce n’est « que » pour 2019
[encadre]Plus précisément, aujourd’hui, les attentes se concentrent surtout sur les métiers de Chief Data Officer et Data Protection Officer, soit, en français, responsable de la gestion des données de l’entreprise et responsable de la sécurité et de la conformité des données de l’entreprise.
Les DRH dans tout ça ? Ils sont 68% à anticiper « la création et développement de nouvelles compétences dans l’entreprise », bien plus que les directions finance et marketing (51 et 41%). Logique, selon les auteurs de l’enquête : la fonction RH, « probablement celle qui va le plus évoluer ces prochaines années », est aussi « le » partenaire stratégique de la direction et un « acteur clé de la transformation numérique de l’entreprise ». Et, au-delà des besoins en compétences « data », les défis sont de taille : « adapt[er] l’organisation et propos[er] l’environnement de travail le plus propice à l’innovation, la créativité et la productivité des collaborateurs, indispensables à la définition de l’entreprise de demain ». Sans attendre 2019, donc.
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